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Faîtes moi confiance !

Publié le 19 mars 2008 par Christophe Ournaux
Trust me !

Grâce à Facebook, vous avez sans doute déjà eu, comme beaucoup d’autres, le déplaisir d’être contacté par un lointain boulet d’enfance ou autre engeance redoutable. Et par là même, vous avez connu d’extrêmes difficultés pour vous dégager en ménageant au mieux les susceptibilités. Certains préfèrent faire les morts, d’autres ont même choisis de fermer leur compte. Car sur Facebook, comme au détour d’un bois, on est jamais à l’abri d’une mauvaise rencontre ou pire encore. A tel enseigne qu’il vaut mieux prendre les devants et vous dotez d’Enemybook, un utilitaire pour Facebook qui vous permet de tenir vos ennemis et autres indésirables à l’oeil (Keep your friends close, and your enemies closer). Ainsi, à votre liste d’amis s’ajoute désormais une liste d’ennemis et les fonctionnalités qui vont avec afin de faire connaissance et devenir ami avec les ennemis de vos ennemis.

Bon, après tout, ceci est encore bon enfant et Facebook reste ainsi fidèle à l’esprit potache de ses early-adopters. Mais cela laisse augurer des prochaines dérives qui guettent le système du tout en ligne où aujourd’hui, plus qu’hier, le meilleur côtoie déjà le pire, mais bien moins que demain …

Et le problème va devenir d’autant plus épineux quand il va s’agir de sites américains comme Facebook, relevant du fameux 4eme amendement de la constitution et contre lesquels il n’y aura pas de recours pour les insatisfaits, les calomniés et autres victimes de délations plus ou moins fumeuses, véridiques et vérifiables. Bref, comme on nous a expliqué que le nuage de Tchernobyl s’était arrêté aux portes de la France, on veut nous faire croire que les excroissances 2.0 du web seront contenues par les arrêtés des tribunaux français !

Alors que faire ? Comme je l’évoquais dans un précédent billet, la transparence est une solution envisageable, mais je doute qu’elle parvienne à s’imposer.
L’autre solution consiste à affûter notre jugement et conserver (ou développer pour certains) un esprit critique afin de s’affranchir du communément admis. Alors qu’il est si facile de publier ce que l’on veut en quantité, le nombre d’occurrence d’une donnée ne lui confère pas pour autant du poids, ni de la valeur. D’ailleurs, Google l’a bien compris en choisissant de modifier son algorithme de Page rank basé sur la popularité pour lui faire envisager une valeur plus qualitative, la confiance (/pertinence) que l’on peut accorder à la source, le Trustrank.

Propagande, manipulation, mensonge, calomnie, buzz, fausses rumeurs, fakes, … on évolue sur le web en terrain miné ! Et alors que plus que jamais les dispositifs sociaux vous invitent à faire le pari de la confiance à la chaine (les amis de mes amis) il faut se montrer vigilants et savoir développer son propre système d’évaluation de la confiance/pertinence des informations (”Trustmeter”?) .

Trust, Antisocial, 1980, oups … retour vers le futur !

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Alors que j’allais m’occuper de propager ma bonne parole sur les agrégateurs, j’ai constaté la fermeture de Fuzz et suivi le lien pour finalement découvrir la triste histoire d’Eric (oui, je suis à la bourre dans la lecture de mes flux !). Après la claque Note2be, ce nouveau coup porté à l’expression populaire me conforte dans l’idée que, même si les tribunaux donnent raisons aux plaignants, ceci est la fin d’une époque car l’internet est global et il se trouvera toujours un paradis virtuel pour héberger ce qui ne peut l’être ailleurs. Il faudra bien se résoudre à envisager le média comme il l’est, dans sa nature aussi généreuse que débridée et en appeler d’avantage à la compréhension et au jugement du public. Concernant cet acteur, je pense qu’il a déclenché un vaste phénomène de recherche sur le net qui va largement ébruiter ce qu’il voulait taire. Et pan, sur le nez ! Il aurait mille fois mieux du préférer ignorer ces rumeurs que les combattre, combat ridicule, d’arrière garde, devenu hyper-médiatisé et qui même gagné, ne signifiera rien, tant ce n’est que le début d’une longue guerre.
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