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Prometheus le temps d'un article

Par Spartac

Qui se fait trop attendre risque de ne point surprendre. Je prends librement cette phrase que je n’attribue pas à un philosophe, mais à Maurice Barthélémy dans la Cape et l’épée, la cultissime série des Robins des Bois.
Prometheus le temps d'un articleRobin des Bois justement, ou Robin Hood, le dernier souvenir que j’avais des films de Ridley Scott. Enfin souvenir, le mot est peut être un peu trop fort, tellement ce film ne m’avait guère marqué. J’étais sorti de son visionnage avec l’impression que Ridley Scott jouait les Alexandre Dumas, reprenant à son compte des mythologies classiques, pour surfer sur la fidélité d’un public acquis. Il y a certainement un public pour Ridley Scott en effet, depuis 1979 et son premier Alien, huis clos effrayant, et point de départ d’une mythique saga. A ce titre, Prometheus faisait frémir d’impatience les fans, pour qui l’appellation de préquel de la série, par le maitre, leur promettait du grand spectacle.

Un film 

Pour ma par, bien que fan d’Alien, décliné à toutes les franchises, m’étant tenu peu informé de l’actualité cinématographique, je n’appris la sortie prochaine de ce film qu’il y a un mois. De quoi ne pas perdre patience, de quoi aussi ne pas être trop déçu. Et fort heureusement, car de déception il en est question. Sans doute Ridley Scott dispose du meilleur directeur de la photographie, et son film est matiné d’image superbe, mais le contrat de base n’est pas rempli.
La suite ne dévoile pas une partie de l’intrigue, elle la dévoile toute, vous voilà prévenu.
Le film commence sur une musique classique, non pas connue, classique, mais sans l’épique d’un Wagner. Des paysages magistraux défilent, et comme l’on sait que le film a été tourné pour partie en Islande, on se dit que ce pays est fascinant. Il semble que ce soit une halte touristique séculaire, puisque l’on voit un vaisseau larguer un personnage étrange, au faciès presque humain. Enfin humain version Fritz Lang, complètement galbe. Celui-ci ouvre un récipient métallique, pour y boire un breuvage rempli d’espèces de vers de terre métalliques. On sent bien que ce n’est sans doute pas son fortifiant favori, mais qu’il doit le boire. Un peu comme un Nicolas Sarkozy au G8, forcé de respecter la tradition russe, et de boire de la vodka avec Poutine. Pour la coutume, et surtout pour éviter de froisser un judoka surhomme, qui chasse le tigre à la carabine, torse nu. Et comme avec l’ancien président français, la boisson semble mal passer. Très mal même, puisque sur Régis (oui appelons notre humanoïde Régis, puisque pour le coup c’est bien un con), des cicatrices lui labourent le visage, puis le corps. Poussant un cri d’agonie, dont on comprend qu’il préfigure l‘habitude islandaise de donner des noms imprononçables à toute chose, Régis se désagrège dans une cascade, aussi facilement qu’un cachet d’aspirine un lendemain de cuite, donnant lieu à une scène 3D d’anthologie narrant les balades d’une chaine ADN. On comprend la métaphore, l’humanité découle d’une gueule de bois.
Bond dans le temps, et arrivée en Ecosse en 2083, territoire aussi radieux que l’Islande du début. Deux scientifiques découvrent dans une grotte, des peintures rupestres, évoquant un autre système planétaire. Bon, on n’en saura pas plus de leur postulat de base, de la méthodologie de l’étude, puisque l’on passe vite quelques années plus tard, dans un vaisseau spatial. Il faudra que l’on m’explique, partant du postulat de notre époque, comment en 2083, on peut envisager l’existence du vaisseau qui nous est proposé. Quand on sait le temps qu’il a fallu pour aller sur la lune, et la durée du programme de conception du Rafale, on comprend mal que dans 70 ans on puise avoir un vaisseau capable d’aller on ne sais où, mais dans une autre galaxie.
Prometheus le temps d'un articleLà aussi, il semblerait que la bande sonore soit un condensé d’André Rieu, à moins que Ridley Scott se tournant vers ses classiques, ait voulu évoquer Kubrick. Arrive Michael Fassenberg dans la peau d’un aristocrate anglais du XIXe qui indique sans conteste, dans l’imagerie d’Alien, qu’il s’agit d’un cyborg. Confirmation d’ailleurs puisqu’après avoir lancé la déshibernation  des troupes, il s’en va revoir Lawrence d’Arabie (véridique). Pourquoi donc un cyborg Peter O’Toole mystère…
La première réveillée est le capitaine du vaisseau, Charlyze Theron, qui illico entame une série de pompe, à froid, sans se prémunir de la contracture. On a compris, c’est une femme à couille, dans le jargon militaire, et celle-ci continue la série de rôle à contre emploi, après Monster, après un rôle de trentenaire en crise d’adolescence, voilà le militaire froid…
Et c’est parti, on réveille tout le monde. Certains dont Noomi Rapace, n’ayant pas encore compris que les voyages cryos, c’est comme en bagnole, ou avant les manèges qui tournent, on ne bouffe pas un kebab baignant dans sa sauce blanche, sinon on gerbe le tout. Dommage pour elle, puisqu’après c’est la scène de repas, rituel immuable de la série Alien. Doit on y voir un hommage à la Grande Bouffe, car y succèdent toujours divers problèmes gastriques, qui finissent par se manifester avec l’éclatement d’une cage thoracique et l’apparition d’une bestiole. Il serait grand temps, que les compagnies de restauration interstellaires se penchent sur la question de la qualité de la nourriture, sur les longs courriers intergalactique. Déjà que depuis MIB II on y interdit les raves parties, si en plus on y bouffe mal...
La bouffe, c’est l’occasion de découvrir les protagonistes, qui, Amérique oblige, représentent les différentes communautés, avec un black qui prend le rôle du pilote, secondé par un asiatique. Obama président, aux USA désormais, on donne les rôles d’importance hiérarchique aux blacks. Pas de bol sans doute pour les latinos, qui n’ont pas eu autant de chance, et se retrouvent cantonnés aux costumes des bestioles (quoi des bêtes, il y a des bêtes ? Ben oui c’est un préquel d’Alien tout de même).
A table, Charlie Theron reste inexpressive, montrant combien elle n’est pas commode. Le copain de Noomi Rapace, que l’on devine héroïne et qui, si la dramaturgie Alien est respectée devrait être la seule survivante, son copain donc, fait le scientifique enthousiaste. Nous aurons aussi, un geek à lunette, et un géologue crane à moitié rasé/tatoué, qui fait le ronchon asocial de service. Les autres, des figurants qui se feront de toute façon écharper.
Puis vient le briefing, 3D oblige, celui-ci met en scène un hologramme, de Peter Weyland, financier de l’expédition. Toujours Weyland, on est bien dans un Alien. Qu’évoque donc ce nom pour Ridley Scott ? Son professeur lui prédisant un avenir de raté ? Il s’agit ici d’un grabataire, aussi bien maquillé que Biff vieux dans Retour vers le Futur II.
Des millions pour un film, pour les décorateurs, les accessoiristes, et sans doute par charité, on a voulu embaucher un vieil intermittent dépassé pour ce maquillage. Mauvaise idée, Peter Weyland  ressemble à l’empereur de Star Wars III en plus raté. Mais il a payé l’expédition il  peut bien avoir la gueule qu’il veut. L’explication de celle-ci est une arlésienne, notre civilisation a été créée par des être venus d’ailleurs, dont on retrouve la trace dans toutes les cultures dites primitives, et dont les peintures rupestres aux sculptures maya, indiquent la planète ou se rend l’expédition. C’est évidement pour ces scientifiques primaires un rendez vous…
On retrouve là l’acharnement américain, vu également dans divers films, comme Transformers, à remettre en cause la véracité des civilisations anciennes, qui n’ont pas construit des pyramides, mais qui sont le fruit d’êtres venus d’ailleurs. S’inscrit ici, en sous main, l’idée que rien n’égale la grandeur des USA, et qu’il n’est pas possible que d’autres peuples aient pu faire de grandes choses, dont avoir une civilisation évoluée. C’est une tendance au révisionnisme historique, qui conjuguée avec la poussée du créationnisme peu donner à s’inquiéter, passons…
Passons également sur l’envie d’aller répondre à un message d’une civilisation inconnue. Mauvaise idée bon sang ! Si l’on se penche sur la production de science fiction, environ  80% des extraterrestres sont hostiles, il n’y a guère que la Soupe au Chou et deux Spielberg comme exception. Notre équipe d’utopiques scientifiques béats ont donc une probabilité élevée de finir en charpie, ce que la suite du film ne manquera pas de confirmer.
Je vous passe les détails de l’atterrissage en milieu hostile, non loin d’une sorte d’édifice, que notre équipe se décide à aller explorer tout de suite, car c’est le jour de Noel, et il faut aller déballer les cadeaux. La construction se révèle terraformée et respirable, permettant aux héros d’enlever les cloches à fromage qu’ils ont sur la tête, certes stylisées, mais rendues moins esthétiques par le port du même capuchon que Youri Gagarine lors de son tour de terre. Comme quoi, on arrive à créer des réacteurs pouvant parcourir des galaxies, avec des systèmes d’hibernation, mais niveau scaphandre on fait dans le low cost. C’est sans doute l’armée américaine qui équipe…
Dans l‘édifice gigantesque, mais qui semble inhabité depuis des millénaire (datation carbone 14), nos héros découvrent, du fait de notre cyborg Peter O’Toole qui touche à tous les boutons, un hologramme qui montre la fuite de ces habitants. Il y eut panique, panique de quoi, mystère ? Un corps git d’ailleurs sans tête devant une porte. Porte ouverte par un O’Toole trop impatient de bidouiller les boutons.
Derrière, une tête gigantesque en pierre, portrait craché de notre Régis du début, et un jardin de soliflores stylisés. Visiblement, l’ouverture de la porte entraine une réaction, puisque les soliflores commencent à éjecter ce qui ressemble à du pétrole. Voyant qu’il n’y a rien de géologique à étudier ici, notre géologue et le geek de service décident de rentrer au vaisseau, vexés d’avoir fait autant d’années lumières pour trouver une nouvelle source pétrolifère (on se demande du coup s’il s’y connaît réellement en géologie).
Notre Peter O’Toole, décidément tactile, dévisse un des soliflores, et surprise, il semblerait qu’il contienne le breuvage de Régis, que Peter décide de ramener en douce. Les autres scientifiques trouvent une grosse tête à ramener, et vu que c’est tempête dehors se dépêchent de rappliquer au vaisseau, avec leur lot de souvenirs. Quant à nos deux abrutis, géologues et geek, faute d’avoir lu le petit poucet, ils se retrouvent perdu et doivent passer la nuit dans la structure moins accueillante qu’un Premier Inn.
Bien, cela fait bientôt une heure et on n’est pas plus avancé. Nos scientifiques se mettent à vouloir disséquer leur prise. C’est bien une tête, la même que celle de Régis, qui a la bonne idée d’exploser, chou blanc donc. Peter lui travaille solo, et décide de faire gouter le breuvage étrange au copain de Noomi Rapace, qui fête leur découverte en se soulant au Don Pérignon, car le mini bar interstellaire semble bien fourni. Peter met une goute dans le verre du type, reste à savoir à quel moment il va se transformer en aspirine. Une fois complètement beurré, il s’enquiert de sa copine qu’il va culbuter, transgressant ainsi les règles du bon film d’horreur. Le sexe c’est tabou, aussi on ne sera pas surpris s’il lui arrive des bricoles.
Au même moment, nos deux crétins perdus dans la structure jouent à se faire peur, et y  arrivent fort bien, compte tenu de l’ambiance. Et avec raison, puisque dans la salle aux soliflores, apparaît un énorme vers, qui s’avère vite hostile. On est bien dans notre quota de 80% d’extraterrestres hostiles, et même dans la tranche dure, puisque la bestiole s’avère acide, et zigouille nos deux scientifiques, l’un en lui écharpant le bras en premier, puis en finissant sa course dans l’intestin de l’autre, charmante bête.
Le lendemain, une autre ballade est prévue, ne serait ce que pour aller chercher nos deux imbéciles, qui ont, à juste titre, cessé de donner signe de vie. Le copain de Noomi dont j’ai perdu le nom se réveille avec les yeux rouges et une sorte de bestiole qui bouge dans l’œil. Le breuvage de Régis ne semble pas non plus lui réussir, mais avec une seule goute agit moins vite.
Retour donc dans notre bâtiment. On ne retrouve qu’une des deux victimes de la veille, celle ayant avalé la bestiole est disparue. Mais le copain de Noomi est visiblement de plus en plus mal, alors il faut le ramener d’urgence au vaisseau. Son état se détériore et l’effet de rejet de la boisson semble empirer. Arrivé au vaisseau son état semble désespéré, surtout que Charlize est bien décidée à ne pas le laisser entrer, et, à sa demande l’achève au lance flamme, dans un geste de charité chrétienne. Noomi Rapace tombe en larme et s’évanouit. Elle se réveille un peu plus tard en examen médical, avec un Peter O’Toole lui annonçant qu’elle est enceinte. Mais celle-ci étant stérile, elle comprend la supercherie, et se souvient de sa séance de tralala boum boum la veille, et se dit que c’était une fort mauvaise idée, eu égard à ce qu’il vient de se passer pour son mec.
Prometheus le temps d'un articleArrive le clou du spectacle sans doute. L’auto opération de Noomi Rapace. On se souvient d’elle dans Millenium, violée dans le premier film, enterrée vivante, une balle dans la tête dans le second, mais toujours en mode Survivor. Et donc, pour parfaire sa panoplie, dans Prometheus, c’est une séance de césarienne à vif à laquelle on assiste, par machine supportée évidemment, la chirurgie dans 70 ans ayant fait un bon de géant, adaptant les machines outils de Peugeot à cette pratique. Ce n’est pas un fœtus de 3 mois qu’elle porte, mais une sorte de gros calamar, qui se révèle hostile. Mais Noomi est une warrior et elle se débarrasse de la bête, et se tire fissa de la salle d’opération, à moitié à poil, du sang partout, et une seringue de calmant pour tenir le coup
Hors, pendant ce temps. Peter a découvert un vaisseau dans la structure, et là pas de doute, c’est celui d’Alien, avec un Régis bis hibernant. Il revient faire par de sa découverte à… Peter Weyland himself, cryogénisé, et venu pour l’occasion, voir si par hasard la civilisation ayant créé l’humanité ne pourrait pas le sauver. On apprend aussi, en passant, que c’est le père de Charlize. Eu égard à leur âges respectifs, Mr Weyland doit sans doute remercier Viagra.
Prometheus le temps d'un articleVoilà donc notre équipe, Peter Weyland et O’Toole, Noomi Rapace en route pour aller voir Régis bis. Pas de bol, celui-ci a le réveil difficile, et décide d’arracher la tête de Peter O’Toole, tandis que d’une légère poussette, il fait trébucher l’autre Peter, Weyland donc, à qui il ne suffisait que cela pour trépasser. Noomi, réactive, et échaudée par sa césarienne a su avec clairvoyance se tirer à temps. Notre Régis bis se décide à démarrer son vaisseau avec l’intention manifeste de se rendre sur la terre, pour une visite de courtoisie. Noomi se dépêche d’aller en avertir le vaisseau.
Il faut dire que dans celui-ci, il s’en est passé des choses aussi. Souvenez vous, notre géologue qui avait avalé une bestiole de travers. Pendant que nos deux Peter avait une conversation lapidaire avec Régis bis, le géologue, enragé, et visiblement pas dans son état normal, est revenu au vaisseau, où il fait un carnage dans la soute, avant que le pilote n’en vienne à bout, grâce là encore au lance flamme, désherbant jamais égalé depuis le Vietnam.
Noomi revient vers eux en courant, difficilement, car celle-ci court sur la trappe de sortie du vaisseau de Régis bis, et n’oublions pas qu’elle vient il y a peu de se charcuter. Bien décidés à arrêter Régis bis, le pilote et son copain asiatique se décide spontanément à se sacrifier en lui fonçant dessus. Ce n’est pas du gout de Charlyze, qui joue perso et se tire dans une capsule de sauvetage. Bon, le pilote galant lui expédie sa cabine, pour  qu’elle puisse profiter d’un peu de confort.
Leur mission est un succès et ils arrivent à emboutir le vaisseau de Régis bis qui s’écrase, mais pas de bol, sur Charlyze qui n’aura donc pas eu le beau rôle du film… Noomi elle est sauvée par un rocher opportunément placé sur sa route par un accessoiriste prévoyant. Comme on pouvait s’en douter, le film est presque fini, et il ne reste que Noomi, et la tête de Peter O’Toole qui parle encore…
Noomi se dirige alors vers la cabine de Charlyne. Parcourant avec les deux minutes qui lui reste d’oxygène, l’équivalent d’un 400 mètres, sans même courir, soit… Sauf que dedans, ça craint un max ; des câbles pendent partout, avec des décharges électriques et des sautes de lumière. Le connaisseur d’Alien y reconnaîtra une situation potentiellement tendue. Va t’on voir la bête ?
En fait avec la cabine, il y a la salle de chirurgie, ou le poulpe a pris une taille conséquente. Pour compliquer le tout, Peter O’Toole prévient Noomi de l’arrivée prochaine de Régis bis. Celui-ci ne vient point pour Noomi comme on l’eut craint. Mais dans l’intention manifeste de prodiguer au poulpe un cunnilingus, qui ne semble pas lui réussir, puisqu’il y fini étouffé.
Devant le spectacle peu ragoutant, Noomi préfère prendre la fuite (c’est fou ce que l’on court chez Ridley Scott), dans son scaphandre miraculeusement réoxigéné. Elle va chercher la tête de Peter, puisque celui-ci prétend savoir où trouver d’autres vaisseaux comme celui de Régis bis. On s’approche de la fin, et notre Noomi, décide, non satisfaite de l’expérience qu’elle vient de vivre, d’aller porte réclamation auprès des amis de Fritz Lang, au lieu de rentrer sur terre, ce qui laisse présager une suite.
Et Alien me direz vous ? Et bien, a lui l’honneur de la dernière scène. Car l’accouplement entre Régis bis et son poulpe semble avoir été fécond. Du ventre de Régis bis surgit enfin un bel Alien tout dégueulasse, qui donne à ce film son instant d’horreur brut, de cet irrépressible frisson qui prend le corps à l’apparition de cette créature, sans doute la création plastique la plus cauchemardesque jamais envisagée. Mais bon c’est aussi le moment de la fin du film.
Comme dans Star Wars Episode III, où le moment le plus attendu, la transition définitive d’Anakin en Dark Vador sous respirateur, l’apparition de l’Alien se fait pour le générique…
Ridley Scott promettait un film à se chier dessus. Sur ce point c’est totalement raté. Sauf à ne jamais avoir vu les divers Aliens, l’effrayant est ici prévisible, et beaucoup moins prenant. Sans doute l’absence de huis clos y joue, tout comme le caractère quelconque des Régis et de leurs poulpes. Alors que l’on pensait voir une boucle bouclée avec un préquel, on espère que cela ne sera pas le cas. D’abord parce que s’il s’agissait de la genèse d’Alien, il y aurait un sérieux problème de raccord pour faire le lien entre les deux univers. Ensuite parce que la fin suggère plutôt une ouverture, où une Noomi, telle Ripley en son temps devrait être amenée à évoluer. Est ce le début d’une nouvelle histoire ? L’utilisation d'un scénariste de Lost dont on reconnaît la patte alambiquée semble le présupposer.
Sauf, que se taper une succession d’histoire avec raccords paraboliques et complexes, risque d’être lourd, très lourd. Là où l’on attendait une explication, on fini par se perdre dans un nouvel univers. Et on s’y ennuie. La peur est peu présente, et l’action s’emballe uniquement pour la conclusion
Dommage, on reste sur notre faim (quoique celle ci se soit fortement atténuée devant les différents problèmes gastriques des protagonistes). Dommage, car la mise en scène est magistrale, le film d’une rare esthétique, bien aidé en cela par les paysages islandais qui n’auront tout compte fait pas apporté que la crise financière et une interruption du trafic aérien. On en demanderait plus, tellement on a l’impression que le budget immense alloué à ce film débouche sur pas grand chose.
Il y a au moins, des confirmations. Celle du talent de Noomi Rapace, dont on souhaite que ce rôle ne lui colle pas autant à la peau que celui de Ripley à Sigourney Weaver. Charlize Theron dans son rôle à contre emploi joue bien, tout comme Michael Fassenberg, que l’on verrait bien dans un rôle très britannique.
Finalement qu’est ce qu’il cloche ? La mise en scène est bonne, les acteurs également, les décors, l’image, les dialogues, même la 3D, avec un bémol pour la musique. C’est l’histoire qui a été oubliée en route malheureusement, celle sans laquelle on ne peut faire un grand film.
Ridley Scott jouait sa concurrence avec James Cameron et son Avatar. Au final, plutôt Prometheus, essentiellement par rejet de l’esthétique fluorescente de Cameron et son histoire copiée sur Pocahontas. Mais il serait bon de mettre cette débauche de moyens la prochaine fois sur une histoire qui se tient. Avec Prometheus, les fans d’Alien sont frustrés, quand ils ne sont pas comme les novices totalement largués par une histoire confuse…

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