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[Critique] LA NUIT NOUS APPARTIENT

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : We Own The Night

Note:

★
★
★
★
½

Origine : États-Unis
Réalisateur : James Gray
Distribution : Joaquin Phoenix, Mark Wallberg, Eva Mendes, Robert Duvall, Alex Veadov, Tony Musante, Antoni Corone, Robert C. Kirk…
Genre : Policier/Drame
Date de sortie : 28 novembre 2007

Le Pitch :
La trajectoire de Bobby, un patron de boite de nuit, entre mafia et héritage familial policier dans le Brooklyn des années 80…

La Critique :
James Gray est un grand réalisateur. Il cultive une attitude rare par les temps qui courent : privilégier la qualité à la quantité. Cinq films en 18 ans (si on compte son Low Life, à venir cette année). À chaque fois, il réussit son coup. Le plus souvent, celui-ci nous conte les histoires de personnages au destin tourmenté qui ne peuvent trouver le repos. Il filme New-York et ses quartiers populaires avec une grande élégance et nous livre à chaque fois des films qui font date.

La Nuit nous appartient est donc son troisième fait de gloire. Il prend place dans le quartier  »chaud » de Brooklyn (dont le titre reprend la devise du département de police). L’intrigue est donc simple : Bobby tient une boîte de nuit gérée par la pègre russe. Le problème, c’est que sa famille (avec laquelle il a pris des distances) est composée de policiers très importants. Son père (Robert Duvall) est le chef du département de police de Brooklyn et son frère (Mark Walhberg) est capitaine et bien parti pour reprendre l’héritage paternel. Nous retrouvons donc Bobby et sa compagne Amada (la sublime Eva Mendes) au milieu de ce contexte criminogène et dangereux. L’intrigue n’a pas grand chose d’original à première vue, mais le traitement de Gray change vite la donne. Il fait de son polar une tragédie bien menée aux personnages terriblement humains et pleins de failles. Le casting est, du coup, un atout majeur du film. Le vieux briscard qu’est Duvall se coule dans son personnage, Mark Wakhberg aussi. Phoenix et Mendes constituent un très beau couple condamné d’avance. Phoenix d’ailleus, est toujours égal à lui même, parfait d’élégance dramatique. Le passage du temps est fort bien rendu et apporte un supplément sensible non négligeable. La B.O permet d’installer parfaitement le contexte des 80′s dont le film est un hommage indirect aux polars de l’époque.

Au delà du traitement scénariste, Gray nous offre une mise en image diablement efficace et élégante. Les exemples foisonnent : la descente superbement filmée, la course-poursuite ultra immersive sous la pluie (sans le moindre effet  »Fast and Furious ») et le final dans les marais… Gray est un réalisateur d’une grande maturité. On attend avec impatience Low Life, qui ne manquera sans doute pas de démontrer encore une fois tout le talent de ce grand cinéaste.

@ Sacha Lopez


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