Mort de Chantal Sébire, son cas fera-t-il avancer la cause de l’euthanasie en France ?

Elle ne voulait plus souffrir. Elle voulait tout simplement mourir. Son cas avait ému la France entière, sans doute aussi parce que dans cette société de l’image, la monstruosité de sa maladie était visible de tous.
Ce soir, l’on apprend avec stupéfaction le décès de Chantal Sébire, celle qui ces dernières semaines incarnait le combat de tous ceux et celles qui veulent mourir dans la dignité et demandent qu’on leur reconnaisse le droit de se faire assister dans cette dernière épreuve qu’ils envisagent comme une libération.
A l’instar de l’affaire Vincent Humbert, le cas de Chantal Sébire a relancé le débat de l’euthanasie. Mais permettra-t-il la légalisation prochaine de l’euthanasie? Il n’est pas certain que la France suive sur ce point ses voisins suisse, belge, et néerlandais.
Je me suis toujours interrogée avec perplexité sur cette question ne sachant quelle position adopter, me réfugiant derrière l’idée que c’est au cas par cas qu’il faudrait juger. Or justement, si chaque cas est unique, on imagine comme la tâche est ardue et complexe pour le législateur de prévoir le cadre législatif qui autoriserait l’euthanasie. Pourtant, on sait aussi que de nombreux médecins ont déjà aidé des patients à mourir.
--A la manière de l’avortement, qui n’est évidemment pas un acte léger mais qu’il fallait légaliser, ne devrait-on pas alors mettre fin à l’hypocrisie et protéger le corps médical qui certes fait le serment de sauver des vies, mais pour qui soulager la souffrance est aussi un sacerdoce ?