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Nous aurons toujours Paris de Eric FAYE

Par Lecturissime

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♥ ♥ ♥ ♥

L’auteur :

Éric Faye, né en décembre 1963 à Limoges, est un écrivain français.
Eric Faye a publié sa première fiction, Le Général Solitude, une nouvelle, dans la revue Le Serpent à Plumes en 1992. Trois ans plus tard, il a développé cette nouvelle en un premier roman, éponyme. Ses premiers livres, parus tous deux en 1991, sont un essai sur Ismail Kadaré et un recueil d'entretiens avec cet écrivain. En 1998, son recueil de nouvelles fantastiques Je suis le gardien du phare obtient le Prix des Deux Magots. Son œuvre se partage entre des nouvelles, le plus souvent à caractère absurde ou teintées de fantastique, des romans (dont le roman d'anticipation Croisière en mer des pluies, en 1999 - prix Unesco-Françoise-Gallimard), des essais et des récits, parmi lesquels Mes trains de nuit, puisés dans des voyages à travers l'Asie et l'Europe de 1982 à 2005. Il a dirigé un numéro sur Kafka (Autrement, 1996) et pris part à l'édition des œuvres d'Ismail Kadaré aux éditions Fayard.
(Source: Wikipédia)

L’histoire :

Le titre est emprunté au film Casablanca : c’est en se souvenant de leur idylle dans le Paris d’avant l’occupation allemande que les deux amants réussissent à continuer à vivre, à se séparer s’il le faut et à suivre chacun son propre chemin. En puisant dans ce trou de lumière. 
Avec ce livre entièrement dédié à un sentiment, celui du « merveilleux », à sa naissance et son cours à travers la vie d’un homme – la sienne –, l’auteur nous invite à le suivre dans son propre puits de lumière. 

Nous aurons toujours Paris est conçu sous forme de boucle, on passe de l’enfance avec les premières apparitions du merveilleux – que ce soit des mots « magiques », des animaux « fabuleux », des objets magnétiques ou des situations nouvelles – à ses prolongements directs à l’âge d’homme. 

Il n’est donc pas, ou très peu, question de Paris dans ces pages. 
Mais plutôt de pérégrinations et de rencontres : du Japon à l’Afrique, et de Julien Gracq à Ismail Kadaré ou Albert Cossery, quand ce n’est pas l’ombre du toujours énigmatique B. Traven. (Présentation de l’éditeur)

Ce que j’ai aimé :

Trouver dans l’enfance l’écho d’une émotion adulte, tel est le fil conducteur de ce roman. Conçu comme un retour aux sources il entremêle subtilement les fils d’aujourd’hui et d’hier pour que de ces combinaisons dorés naissent ou renaissent les raisons d’une attirance particulière. Quelquefois le sentiment de merveilleux connu hier « pose des lapins », d’autres fois il est au rendez-vous, si différent tant le temps a passé qu’une seconde de pause est nécessaire avant de le reconnaître.

« Le merveilleux, l’enchantement qui renaissent chaque matin sont les neiges éternelles de l’existence. Il faut avancer dans le temps en gardant un œil obstiné sur elles, là-haut, espérant qu’elles ne disparaîtront pas dans les brumes de chaleur et qui, contrairement à celles du Kilimandjaro, elles ne fondront jamais. » (p. 97)


Entre souvenirs d’enfance, évocations de voyages, ou rencontres marquantes, Eric Faye nous plonge dans un univers proustien au charme indéniable.

« Des nappes profondes de l’enfance, le merveilleux refait quelquefois surface un instant, par un jeu de sources et de puits cachés. L’âge d’homme, au fond, n’est souvent rien d’autre que la quête d’une explication à ces fulgurances, à ces tout petits satori qui zèbrent notre nuit et l’enchantent. » (p. 107)

« Entre le quai fantomatique et Francfort-sur-l’Oder (la frontière), l’express n’a plus jamais ralenti. Le voudrais-je, je ne pourrais pas effacer ces deux minutes de ma mémoire. En des moments rares, le temps nous surprend à glisser, par une porte dérobée, des minutes inexplicables et pourtant capitales, lesquelles, mises bout à bout, ne doivent pas totaliser plus d’une heure ou deux dans une vie entière : collier d’instants dérisoires pour tout autre sue soi mais qui donnent et redonnent envie, comme les prières récitées en suivant les grains du chapelet, de se hisser à la hauteur de soi-même. Quelques mots singuliers entendus enfant dans la conversation des grands, quelques cartes figurant les monuments d’une cité mythique, un livre qui tombe d’un rebord de table et s’ouvre à la page du 2 mai 1950, une villa blanche qui vous rappelle l’Afrique, et un vieux poste de radio, et revoilà la légende du Rosebud, le souvenir qui imprègne le présent et dont le parfum ne se dissipe jamais, et qui aide, transforme l’avenir en un jardin vivable, comme Bogart trouve al force de quitter Ingrid Bergman en lui disant, pendant que l’avion mouline du brouillard sur la piste, We’ll always have Paris. »

Ce que j’ai moins aimé :

Rien

Premières phrases :

« C’était au cœur d’un automne qui ne voulait pas devenir automne, à la fin d’un été inextinguible. C’était de nouveau dans un train. A trop vouloir deviner qui va s’asseoir à côté de vous en gare, au petit matin, vous vous trompez avec obstination. »

D’autres avis :

Télérama

Blogs : Mango Yves 

Nous aurons toujours Paris, Eric Faye, Stock, février 2009, 14.50 euros


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