A quOi ça seRt l'AmOur...

J'ai lu un jour un article qui pointait qu'être en colère témoignait d'une fragmentation de soi en soi. Une partie blessée échappée, isolée du reste de soi. Et une partie contaminée par l'affront, ce que les psy appellent "identification à l'agresseur" (ou comment expliquer qu'on puisse se comporter comme des sauvages, quand on a été sauvagé - ça c'est pas psy, ni français, mais Calkyassien).
C'est ce que je ne supporte plus : rongée par la colère, et la peur sa grande copine.
J'aimerai ne plus avoir de colère, vivre en paix, en harmonie.
Mais, deux hommes coup sur coup m'ont trahie. De vraies trahisons, voyez, des trahisons de parole et d'engagement, des hommes pas très à la hauteur, des évitants, assez égoïstes pour ne pas s'attarder, ne serait ce quelques minutes, sur autre chose qu'eux.
Car, je vis avec la conviction que les relations, c'est rare, fragile, précieux ...
Le premier a reconnu "bouffer l'énergie des gens" (oui, j'y ai laissé 10 kg et mon souffle), et a pensé que ce constat suffisait à exiger ma confiance, de nouveau, quand il est revenu après avoir ré-essayé avec son ex (qui, elle, ne s'en est toujours pas relevée).
Détresse, il est reparti quelques semaines plus tard, me reprochant de ne pas lui avoir fait confiance.
Ironie, son nouveau départ - sur lequel j'ai définitivement fermé la porte - m'a donné raison à posteriori : absence de générosité de cœur, absence de patience, intolérance.
Et doublement mal, dans ce paradoxe invivable : n'y a t'il pas de la confiance quand on ressort avec quelqu'un?
Le second a menti pendant des mois et des mois. Je crois qu'il se mentait aussi à lui, avec en voix off "essaye quand même". Un blessé par la vie, comme on en croise tant. Non... Un vrai blessé, lui, que la mort a séparé de la première femme avec qui il était heureux, 25 ans tous les deux.
Lui, de la colère, il en a, mais la nie. Et pourtant elle suinte : il se maltraite lui même "à quoi bon", répète t'il, il est en colère noire sans raison valable. Il est d'un cynisme hilarant, d'une acuité surprenante. Solitaire. Chat-maniac. Il a fait de même avec moi, tout en ambiguïté "je t'aime mais je te quitte. Reste, ne pars pas, mais pas trop près". Pas un seul instant, il n'a entendu que je ne lui voulais pas de mal. Il a finit par me dire sa souffrance, et depuis, il n'est pas plus prêt à un rapprochement. En revanche, il me remercie - "offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est offrir du pain à qui meurt de soif". Sa souffrance l'importe. Nous, n'a pas de sens pour lui, toujours pas.
J'aimerai ne pas me victimiser. J'aimerai les oublier tous les deux. J'ai une colère noire, une colère qui bout.Comment passer outre?Les comprendre, je l'ai fait. Me dire que j'attendais trop d'eux, que je les ai rêvés, je l'ai fait.Mais j'ai toujours la nausée. Et des sentiments amoureux pour le second.
Je n'ose plus rêver. Après le 1er, j'ai sorti la tête hors de l'eau, par la force de la colère - qui alors ne me torturait pas à ce point. Ma culpabilité (qui dans l'après coup me parait déplacée) m'a fait repenser mes choix d'amour, le choix de cet homme là. Je me suis efforcée, et j'ai rêvé d'une relation paisible, harmonieuse, complice et vraie. Quand ce rêve m'a emplie, j'ai rencontré le second.
J'y ai cru avec le second. J'y ai cru car très vite j'ai parlé de mon besoin d’honnêteté, et il a dit "oui, moi aussi."Et a joué ce jeu là. Il a menti sur le pacte. Alors, cela fait mal, j'ai donné ma confiance à un homme qui n'a eu aucuns scrupules à la prendre, à l'utiliser, et ne m'a pas donnée la sienne.Les semaines passent, il disait avoir changé et compris quelques jours après le 1er couac, et des semaines plus tard, j'ai su que là aussi, il mentait.Et maintenant, il me laisse encore seule en me disant de revenir quand je voudrais...
Mon histoire est banale, n'est ce pas ?
Ce qui me fait le plus peur, c'est que je crois que je ne crois plus en l'homme. Ça me terrifie, car alors, tout s'effondre. Je me transforme en les femmes que je ne comprenais pas, dont je ne veux pas faire partie : les désillusionnées, les aigries.Comme si les belles histoires n'étaient pas pour moi. Parce que deux fois de suite, c'est trop. Trop de nuits blanches, trop de larmes. Bien sur que des hommes et des relations vraies il en existe. Mais je n'ai plus la confiance pour y croire. J'ai la trouille, maintenant.
Un ami, 30 ans, est en plein divorce. Il me racontait pourquoi était ce important pour lui de se marier : c'est un témoignage d'engagement.
Alors, moi qui n'ai jamais rêvé de mariage, mais au contraire d'une relation qui puisse perdurer par la confiance et l'engagement sans passer par la signature d'un contrat que j'ai toujours trouvé a-romantique, alors, la solution serait elle là ? Car je sais que je ne peux vivre sans amour, sans ce vieux rêve échoué.Alors, s'agit il de faire comme tant d'autres, faire semblant mais ne jamais vraiment donner de soi ?Mais, n'est ce pas se garantir d'une non-relation ?
Alors, pourquoi pas moi ?Et si "si, moi aussi", comment ne plus prendre des vessies pour des lanternes ? Des puits de mensonge et d'hypocrisies pour un lumineux et franc amour ?Comment faire, sans devenir égoïste à mon tour ?Je ne veux pas que ces relations aient tant abimé de moi ... Mais une 3ème comme ça, je crains ne jamais pouvoir me relever.
Echec et Impasse.
Et puis ...