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Rio+20: Analyse et recommandations de la Fondation Nicolas Hulot

Publié le 20 juin 2012 par Sequovia

Rio+20: Analyse et recommandations de la Fondation Nicolas HulotInterrogé le 8 juin dernier à la Villette, dans le cadre du forum de lancement de Rio, Nicolas Hulot n’a pas mâché ses mots : « Il vaut mieux un crash diplomatique à Rio que des engagements mous. On ne peut plus s’arc-bouter sur de beaux discours, on est le dos au mur. Il faut que la France monte d’un cran dans sa radicalité, ses exigences… » A travers le 14e numéro de sa collection « Veille et propositions », la Fondation livre son analyse et ses recommandations. 

  • La Fondation

La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme a été créée en 1990, avec pour mission de « contribuer à une métamorphose de nos sociétés par le changement des comportements individuels et collectifs. Cette métamorphose a pour but d’assurer la préservation du patrimoine naturel commun, le partage équitable des ressources, la solidarité et le respect de la diversité sous toutes ses formes ».

Pour attendre ces objectifs, la Fondation :

  • S’appuie sur l’information scientifique la plus complète et objective possible concernant l’état écologique actuel de la planète ;
  • Se base sur la pédagogie pour faire le lien entre les connaissances et l’action auprès de tous les publics ;
  • Participe au débat public en proposant et en portant des solutions à mettre en œuvre pour transformer nos sociétés et en s’impliquant aux côtés des acteurs du changement.
  • Ce que la Fondation attend de RIO+20

Du 20 au 22 juin se déroulera à Rio la Conférence des Nations unies sur le développement durable. La Fondation sera présente en tant qu’ONG observatrice des négociations internationales et portera des propositions. Depuis le Sommet de la Terre en 1992, la situation écologique de notre planète s’est détériorée. Les émissions de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevées, l’érosion de la biodiversité se poursuit, et la qualité dégradée des sols agricoles menace à moyen terme la sécurité alimentaire mondiale. La crise économique et financière a rejeté ces préoccupations au second plan.

Si la conférence des Nations unies pour le développement durable de Rio+20 ne marque pas un tournant dans notre manière d’appréhender les limites physiques du monde, nous risquons fort d’entrer de fait dans une nouvelle ère des relations géopolitiques, marquées par un retour des compétitions aux ressources naturelles. Au regard de la violence sociale et environnementale qui s’exerce déjà autour de certaines d’entre elles, en particulier sur l’énergie et l’accaparement des terres, c’est aussi de la paix qu’il sera question à Rio.

  • 5 principes clés pour réussir RIO+20

Pour que les maigres acquis des  20  dernières  années  ne  soient  pas  sacrifiés  sur  l’autel  du  court-termisme, la Fondation Nicolas Hulot milite en faveur de 5 principes clés :

  • Définir un droit d’accès universel à l’eau, l’énergie et l’alimentation ;
  • Mettre fin aux subventions à la production d’énergie fossile et les réorienter vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ;
  • Lancer un vaste programme pour lutter contre l’accaparement des terres ;
  • Trouver un accord pour la mise en place, d’ici 2015, d’une taxe sur les transactions financières internationales et d’une contribution du secteur aérien et maritime au financement de la transition écologique des pays du Sud ;
  • Créer une organisation mondiale de l’environnement, doté de mécanismes juridiques s’opposant à l’OMC.

Ces éléments, dont la plupart sont discutés de manière récurrente dans de nombreux sommets, devraient à minima faire partie de la déclaration finale du sommet, et trouver leur prolongement dans un programme de travail permettant des avancées concrètes dans les 3 prochaines années.

  • Avis Sequovia

Le 14ème numéro de la collection « Veille et propositions » de la Fondation soulève deux grands enjeux auxquels nos sociétés devront faire face : la quantité limitée de nos ressources, mais aussi la paix dans le monde. Aujourd’hui déjà la Terre nous démontre ses limites face aux excès et à la démesure des hommes. Rappelez-vous, il y a de cela presque un an, l’Homme avait dépassé le niveau de consommation annuel limite pour le renouvellement naturel des ressources (constat au 27 septembre 2011). Imaginez ce même phénomène accentué d’année en année du fait de modes de production et de consommation toujours inchangés dans nos pays développés et qui s’accentuent aujourd’hui dans les pays en pleine émergence. Les conflits d’intérêt et les guerres diplomatiques liées aux ressources sont très largement évoqués aujourd’hui et risquent de s’amplifier avec l’amenuisement de nos ressources naturelles.

En parallèle, le bilan des trois conventions adoptées dans le cadre de Rio en 1992, concernant la biodiversité, le changement climatique, et la lutte contre la désertification, est désastreux. Alors que de nouveaux engagements ont déjà été adoptés mardi dernier, et devraient être signés par les membres de l’ONU lors du Sommet de la Terre qui débutait aujourd’hui, les organisations non gouvernementales les jugent très décevants. Il apparaît pourtant essentiel de fixer des objectifs ambitieux, afin que Rio+20 marque un réel tournant vers la préservation de notre planète et la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Nous en saurons certainement davantage au moment de la clôture de cet évènement, le vendredi 22 juin.



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