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Mon chien Stupide de John Fante

Publié le 20 juin 2012 par Nada @nada

Mon chien Stupide, Akita, Roman, John Fante, Figaro Magazine, déjanté, humour

Henry Molise, 55 ans, romancier et scénariste désabusé, n’attend plus qu’une chose de la vie, assez d’argent pour vivre son rêve en fuyant vers l’Italie, Rome plus précisément. Fils d’immigrés italiens il s’imagine très bien un retour aux sources en laissant derrière lui la Californie et cette vie dénuée de sens, pour laquelle il n’aura aucun regret.

-   Son travail ? Plus souvent au chômage que derrière son bureau, il se sait médiocre. Il n’a plus la plume de sa jeunesse, l’alcool et le cynisme restent ses dernières armes de résistance.

-   Sa famille ? Bonne question, est-ce bien ça une famille? Une femme, Harriet, dépassée par les évènements et quatre enfants aussi  égoïstes que fainéants, de vrais vampires.

Une vie bien terne que celle d’Henry, mais  c’est sans compter sur l’arrivée de ce chien venu de nulle part, un Akita pure race, trouvé dans le jardin et qui va tout chambouler dans cette famille folledingue. Cet animal, prénommé Stupide et qui ressemble plus à un ours qu’à un chien, a une particularité, il aime les Mâles (humains ou pas).

« Ce que vous avez là, monsieur, il m’a dit, est un chien pédé »

Voila encore un livre complètement déjanté, comme je les aime. L’humour omniprésent édulcore des scènes et des propos souvent violents, comme ce passage hilarant et cruel où Henry se remémore l’enfance de Jamie le plus jeune de ses fils et le plus mal aimé. Enfant solitairel, ignoré de ses parents, Jamie raconte sa joie, lorsqu’un inconnu lui a adressé la parole lors d’une fête nationale.

« Quand Harriet lui a demandé ce que cet homme lui avait dit, Jamie a caressé son merveilleux souvenir et soupiré. ‘’Il m’a dit, tire toi de mes pattes, petit’’ ».

A la fois émouvant, drôle, irritant, en seulement cent cinquante pages, on visite nos émotions. C’est aussi l’histoire d’un échec, que l’on attribue souvent aux autres et qui nourrit le fantasme.  Tout le monde sait que l’herbe est toujours plus verte ailleurs.

Le style de John Fante est libre, décomplexé, sans tabou. Des sujets de société graves sont mis sur la sellette sans aucune complaisance, tels,  la paternité, le racisme, l’argent, la drogue, le Show-biz  etc…

Comme le dit Pierre Roudil du Figaro magazine sur la quatrième de couverture, « Si vous avez des idées noires, plongez vous dans Mon chien stupide. Vous en sortirez revigoré».

Le dernier chapitre, complètement absurde, est également pathétique et fidèle au reste du roman.

Très vite lu, ce livre m’a laissé un petit rictus, sourire et questionnement …


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