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Crise financière: La "grosse bulle" va exploser

Publié le 21 mars 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Le bulletin de William PETITJEAN

« Ca y est, on y est… » Cassandre n’a pas toujours tort. Même si les crises annoncées arrivent comme les pires catastrophes, « à pattes de colombes ». Surtout quand les mots « crises », « catastrophiques », « anormal » ne veulent plus rien dire à force d’être banalisées. Et quand les discours politiques au plus haut niveau relèvent de la politique de l’autruche, de la méthode Coué ou de l’abus de tranquillisants… Des « bulles » ont déjà éclaté. C’est une grosse bulle qui est sur le point de péter.


« Cà y est » … Pour Alan Greenspan, l'ancien patron de la banque centrale américaine (la Fed), la crise financière actuelle est la pire que nous ayons connue depuis la seconde guerre mondiale. Mais n’est-ce pas l’une des bombes à retardement qu’il a lui-même contribué à amorcer ? Pour le spéculateur et philanthrope George Soros la comparaison avec 1929 est plus pertinente. A voir sur les causes, à craindre sur les conséquences sociales. Un fait est sûr : issue d'un secteur relativement marginal du système ( les prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis) , la crise financière aura, des répercussions planétaires. La crise des subprime n’est que la partie émergée de l’iceberg. Attachons nos ceintures. Avant de devoir les serrer si l’on tarde encore à trouver des remèdes miracles

 (crise de 29: devant la bourse de New-york...)

« Cà y est »Le président du Cercle des économistes, professeur à Paris-Dauphine, conseiller de la Compagnie financière Edmond de Rothschild, membre du Conseil d'analyse économique (ouf !), Jean-Hervé LORENZI le constate haut et fort dans une étude « La crise financière : causes, effets et réformes nécessaires ». Une étude révélée en partie dans le Monde d’aujourd’hui.

Son analyse complète sérieusement ce que nous exprimons ici superficiellement depuis plusieurs mois. Les efforts nombreux et plus importants qu’on le dit généralement des banques centrales s’avèrent sinon vains, du moins insuffisants. Pourquoi ? Parce que leur toute puissance se heurte à trois obstacles majeurs

1)Les débordements de l’Hypercapitalisme,de l’économie casino, de la spéculation considérée comme un sport, de l’esprit de compétitivité érigé en religion coupent les mains des arbitres, des organismes régulateurs, des « réparateurs » du système. Même les gouverneurs des banques centrales, pourtant plus efficace qu’on se plait à le dire à l’Elysée, ont perdu de leurs moyens d’actions… Nous le regrettons depuis longtemps. Lorenzi, selon nos avis de modeste non spécialiste qui n’a jamais trouvé que l’économie est une « science », ne s’y attarde pas assez. Mais il a raison sur un point : Les périls annoncés arrivent.. Sévissent déjà. Et ce n’est qu’un début.

.2) « Tout le monde, quasiment sans exception, manque et de lucidité et de franchise, si bien que beaucoup d'acteurs font comme si de rien n'était », souligne Jean-Hervé Lorenzi. En ces temps de « montée de l’insignifiance » et de la « frime », les apparences trompeuses comptent davantage que les réalités alarmantes. Pourtant, les « faits sont têtus », comme disait Lénine

3)  « Le système financier mondial n'est pas confronté exclusivement à un problème de liquidités. » Ce qui pourrait être « soigné » d’une manière technique avec un peu de volonté politique. Mais « nous sommes face à un problème de fonds propres des banques ». Des banques qui (oh !paradoxe !) font des milliards de bénéfices mais ne trouvent plus personne pour leur prêter de l’argent …et font des investissements rentables pour elles à court terme, mais non productifs pour l’ensemble de l’humanité, à moyen et à long terme.

Pourquoi ? Un mot qui n’a pas que des vices explique (presque) tout : la TITRISATION .L’argent transformé en « titres » devient plus virtuel que réel. Y compris dans les têtes !

Le professeur Lorenzi résume : « Le système bancaire est obligé de reprendre – en les dépréciant– une large partie des crédits qu'il avait "titrisés", c'est-à-dire revendus à des entreprises spécialisées qui les plaçaient sur les marchés sous forme de valeurs mobilières; et cette contrainte va l'amener à resserrer sa politique de crédit. »

Le gros problème : « La titrisation » qui fait désormais partie d'un mode de financement global de l'économie mondiale « va de pair avec la déréglementation des marchés financiers, qui a stimulé la création de nouveaux produits et permis aux établissements autrefois spécialisés d'exercer tous les métiers de la finance ». Mélange des genres, des métiers et des risques

D’où une dématérialisation totale des flux de capitaux à l'échelle mondiale. En "titrisant" leurs créances, «  les banques les faisaient sortir de leur bilan et n'avaient pas à augmenter leurs fonds propres en proportion ». Et le phénomène qui pouvait avoir des effets positifs est devenu catastrophique parce que trop généralisé et banalisé. Depuis l’an 2000, c’est une explosion qui touche tous les secteurs. A un point tel que l’on « titrise les tritisations », avec des produits dérivés qui finissent par… dériver et des endettements chroniques pour faire face aux….dettes. Un surendettement suicidaire au service du rendement : quand on marche sur la tête, on ne va pas très loin….

Le mot-clé est l'excès : « Dans les cinq dernières années, on a assisté à l'emballement d'un système incontrôlé. On a beaucoup parlé de l'incroyable extension du crédit aux Etats-Unis, mais le mécanisme concerne aussi l'explosion des fusions-acquisitions : ces cinq dernières années ont été la période de toutes les folies, marquée par les dérives de la titrisation sous toutes ses formes », relève Lorenzi..  « En réalité, la titrisation a échappé aux directions financières des banques pour passer subrepticement sous le contrôle des salles de marché à la recherche de très forts rendements espérés. »

Ce n’est plus la politique qui se fait ou ne se fait pas à la Corbeille, ce n’est pas l’économie qui est en cause, ce n’est pas même l’instabilité et les caprices des bourses : c’est de la finance brute, pure si l’on peut dire… la finance pour elle-même et par elle-même, dans la logique d’une ère où l’argent n’est plus un moyen mais une fin…

 (Dessins yann wehrling)

Cela a stimulé une croissance artificielle et sectorielle. Et favorisé quelques belles fortunes et quelques excès de… laxisme politique « Le fait que les banques puissent sortir de leur bilan une partie des crédits a joué un rôle majeur », souligne Lorenzi .  «  Jamais le déficit commercial américain n'eut été financé si l'on n'avait utilisé cette capacité de disperser les créances bancaires un peu partout à travers le monde. Jamais de nombreux financements, certes risqués, mais créateurs de valeur n'eussent pu avoir lieu si l'on n'avait eu cette capacité de décomposer et de répartir le risque. En réalité, il ne pouvait y avoir des transferts massifs d'épargne, constituée dans certaines parties du monde et investie ailleurs, sans cette innovation financière, ce qui est la version favorable de la mondialisation. »

« Favorable » ? Jusqu’à un certain point…Preuve en est la situation actuelle Qui risque d’empirer. Pour le malheur de ceux qui ont des déficits hors normes :USA et, à une autre échelle, France…

Mais si l’avenir n’est écrit nulle part, le pire n’est jamais sûr. Comment sortir de la spirale de la dépression ? Le professeur Lorenzi se veut clair :  « Si l'on veut éviter le pire, c'est-à-dire une vraie phase de dépression économique aux Etats-Unis et en Europe, il faut employer les grands moyens. (…) Cela consisterait à autoriser le système bancaire à étaler dans le temps ses reprises et ses dépréciations. Cela consisterait également à créer de grands instruments vraisemblablement publics qui récupéreraient une large partie de ces fameux actifs dépréciés et qui les cantonneraient en se donnant ainsi le temps et les moyens de mutualiser les pertes et de les étaler sur une longue période. Ce ne serait pas la première fois que l'on procéderait ainsi. Toute crise financière suppose à un moment de prendre en charge collectivement les pertes. Reste que plus l'on attend, plus cela coûte cher. »

L’analyse faite par Lorenzy nous semble plus pertinente, sous réserve d’inventaire plus précis, que le traitement préconisé. Un curieux traitement qui tente de concilier « libéralisme » et « étatisme », « globalisation » et « renationalisation ». Non seulement chacune des mesures suggérées est difficile à prendre, mais elle ne vaut que si elle est menée de conserve avec les autres. L’ensemble, à nos yeux, a deux inconvénients majeurs : reporter sur les contribuables le paiement d’une partie de « l’addition » et supposer une revalorisation des Etats qui peut entraîner des réflexes de type nationalistes mal évalués.

Comme dit le bon sens « on resdescend de la montagne escaladée non de celle d'en face »

Or la montagne trop escaladée, c’est d’abord celle du mélange des genres, entre banques d’affaires et banques de dépôts, entre produits industriels et commerciaux et produits financiers, entre profits « mérités » par le travail et des risques calculés et profits « gagnés » au jeu de la géofinance-casino. Avec le seul travail de …l’argent et des risques limités ou plutôt oubliés par une dissémination artificielle et les fausses garanties de la « sécurité publique ».

Quinze ans après le sauvetage du Crédit lyonnais, la nationalisation de Northern Rock en Grande-Bretagne et le rachat de Bear Stearns aux Etats-Unis, grâce à l'argent de la Fed, témoignent de la pratique d’un vrai scandale : En cas de crise, c’est le contribuable qui est mis à contribution... Comme si les banques (qui font des milliards de bénéfices) ne pouvaient pas faire faillite, comme toute entreprise. Et comme si les « agences de notation » (à réformer de fond en comble) ne servaient à rien… sauf à arroser ceux qui font déjà des profils. « Il pleut toujours où c’est mouillé » est un proverbe qui se traduit dans toutes les languesMais depuis cinq ans, c’est le système qui se noie à force d’être mouillé !


William PETITJEAN

REPERES (fiche WIKIPEDIA)

La titrisation est une technique financière qui consiste classiquement à transférer à des investisseurs des actifs financiers tels que des créances (par exemple des factures émises non soldées, ou des prêts en cours), en transformant ces créances, par le passage à travers une société ad hoc, en titres financiers émis sur le marché des capitaux.

Une telle titrisation s'opère en regroupant un portefeuille (c'est à dire un lot) de créances de nature similaire (prêts immobiliers, prêts à la consommation, factures mono-thématique, ...) que l'on cède alors à une structure ad hoc (société, fonds ou trust) qui en finance le prix d'achat en plaçant des titres auprès d'investisseurs. Les titres (obligations, billets de trésorerie, ...) représentent chacun une fraction du portefeuille de créances titrisées et donnent le droit aux investisseurs de recevoir les paiements des créances (par exemple quand les factures sont payées, ou quand les prêts immobiliers versent des mensualités) sous forme d'intérêts et de remboursement de principal.

La titrisation peut également viser à ne transférer aux investisseurs que le risque financier lié aux actifs concernés, auquel cas les actifs ne sont pas vendus, mais le risque ou partie du risque transféré grâce à une titrisation synthétique.

Née aux États-Unis dans les années 1980, la titrisation a connu une expansion importante également en Europe à partir de 2000 tandis que les produits et les structures devenaient de plus en plus complexes. La crise des subprimes survenue en 2007 a provoqué un ralentissement du marché, tandis que les autorités de marché considèrent la question de savoir si la titrisation devraient être mieux encadrée.

SELECTION RELATIO SUR LE MONDE

Quatre propositions pour réparer le système, par le prof Lorenzi 

Coordonner les politiques économiques.

Il faut réunir banquiers centraux, ministres des finances, régulateurs et commissions de contrôle des grands pays, non seulement ceux du G8 mais aussi ceux des grands pays émergents. Les décisions à prendre portent à la fois sur la baisse des taux d'intérêt à court terme pour prévenir l'effondrement des prix des actifs titrisés et des prix de l'immobilier, mais aussi sur le soutien massif des acteurs les plus en danger.

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Cela peut aller jusqu'à la nationalisation – au sens d'une prise en charge collective – comme cela a été fait au Royaume-Uni pour sauver une grande banque de dépôts, la Northern Rock, mais cela pourrait concerner aussi certains assureurs appelés "rehausseurs de crédits" qui ont réassuré des risques titrisés.

Il faut aussi réexaminer le rôle et l'action des agences de notation. Après avoir manqué de discernement, ces agences risquent maintenant d'amplifier la crise en se montrant excessivement strictes, ce qui provoquera une augmentation des primes de risque et un effet extrêmement restrictif sur la liquidité interbancaire. (…)

Aider les banques à assainir leur bilan.

Les systèmes bancaires nationaux doivent créer des structures ad hoc, destinées à reprendre les créances les plus problématiques qui pèsent sur les bilans des établissements financiers, et dont les pertes finales seront assumées par les Etats.

Bank of America, Citigroup et JP Morgan Chase avaient pour projet la création d'un "superfonds" baptisé M-LEC (Master Enhanced Liquidity Conduit). Son objectif était de racheter les titres de dettes complexes placés par les banques dans des structures autonomes de type SIV et donc d'éviter que certains SIV n'aient à vendre leurs actifs à des prix bradés, avec des conséquences en chaîne sur l'ensemble des marchés financiers.

Mais plusieurs grands établissements ont décidé de réintégrer dans leurs bilans les actifs détenus dans leurs SIV, quitte à voir leurs ratios de solvabilité se dégrader et à devoir faire appel au marché. Ce projet, malheureusement, a été abandonné faute d'un intérêt collectif suffisant du marché.

C'est donc aux Etats de prendre le relais pour amortir et collectiviser, comme ce fut toujours le cas dans les crises précédentes, des pertes dont l'impact sur le système dans son ensemble pourrait avoir un coût très largement supérieur à ce coût de prise en charge.

Donner le temps aux banques d'amortir les titrisations.

Les banques doivent obtenir la possibilité d'un amortissement exceptionnel des titrisations sur environ cinq années pour les encours existants. Elles devront reprendre dans leurs bilans les actifs détenus jusque là dans les entités extérieures appelées "conduits" (ou SIV).

Or, comme le niveau de valorisation des produits titrisés est en baisse forte ou, encore pire, inconnu, les banques vont devoir conserver l'essentiel des crédits dans leurs bilans. Cela va accroître leurs besoins en fonds propres, car l'excès de fonds propres dont elles disposent ne permet pas de supporter tous ces crédits.

En fait, plusieurs grands établissements ont déjà décidé de réintégrer dans leurs bilans les actifs détenus dans leurs conduits. Mais cela est dangereux, car le montant des pertes cumulées peut créer un effet désastreux sur la confiance générale dans le système financier. L'amortissement permettrait d'adoucir le choc.

Le poids des pertes bancaires directes devrait pouvoir être réparti entre fonds souverains, fonds nationaux et effort des actionnaires, mais dans un cadre permettant un lissage des pertes.

Repenser la prévention des risques bancaires.

La dernière condition nous est inspirée par l'économiste américain Barry Eichengreen. Il faut sûrement repenser l'ensemble des questions prudentielles. Il s'agit là des normes dites de Bâle, qui ont été imposées aux banques pour servir de garde-fou mais qui ont fini par représenter un carcan auquel le système bancaire a tenté d'échapper en développant, par exemple, la titrisation.

Il est souhaitable d'avoir une régulation plus adaptée et non pas renforcée, comme c'est toujours le cas après les crises avec ce que cela entraîne comme effets contre-productifs.

Conclusion : tout nous conduit vers des difficultés majeures. La question est de savoir si la créativité et la volonté, du côté des autorités nationales et internationales, permettront d'abréger cette phase délicate.

 REPERES

Jean-Hervé Lorenzi est professeur à l'université Paris-Dauphine, président du Cercle des économistes, conseiller du directoire de La Compagnie financière Edmond de Rothschild, membre du Conseil d’analyse économique.

Il dirige le Master 218 Assurance et gestion du risque de Paris-Dauphine.

  • Le Choc du progrès technique, Economica, 1995
  • Enjeux économiques de l’UMTS (avec Michel Didier), rapport au Conseil d’analyse économique, Documentation française, 2000
  • Retraite : la lutte des âges in États d’Urgence, éditions Robert Laffon, 2004
  • Désindustrialisation, délocalisations (avec L. Fontagné) rapport au CAE, Documentation française 2005
REVUE DE PRESSE DU JOUR LE MONDE
"(...) Une page se tourne. L'innovation et l'internationalisation des marchés de capitaux, les deux piliers sur lesquels repose la finance depuis plus de deux décennies, se fissurent. Au-delà du colmatage auquel s'attellent les banques centrales, il va falloir repenser le système. Ce ne sera pas facile: plaider pour davantage de simplicité et de transparence est à la fois insuffisant et illusoire. Dans cette industrie comme dans toute l'économie, la prise de risque est nécessaire. Mais, parce qu'ils ne sont jugés que sur les profits à court terme et qu'ils savent qu'en cas de problème majeur la puissance publique se portera à leur secours, nombre de professionnels de la finance ont cru, ces dernières années, avoir trouvé la martingale. Le risque avait disparu. Nul ne peut prédire le visage de la finance de demain. Une réflexion sur les rémunérations du secteur et sur une réintégration partielle des risques dans les bilans des banques est indispensable. Il ne serait pas illégitime que les élus y participent."
LA TRIBUNE
Olivier Provost
"(...) Le fait que les États-Unis, leur économie, leurs entreprises, leurs consommateurs, soient beaucoup plus touchés que le Vieux Continent ne constitue pas vraiment une consolation. D'autant que, si le pays de l'Oncle Sam peut connaître des coups de frein brutaux, il est aussi capable de redécoller rapidement. En Europe et plus particulièrement en France, le phénomène "édredon" se traduit certes par une réelle capacité d'absorption des chocs mais il voit aussi notre économie restée plus longtemps encalminée. Le gouvernement assure pourtant qu'il prépare des mesures afin de redonner du dynamisme à l'entreprise France. Il veut plus de concurrence, moins de carcans, davantage de compétitivité et d'attractivité. Il maintient son ambition de lutter contre la hausse des prix et d'améliorer le pouvoir d'achat. Les Français constatent pourtant que l'amélioration tarde à venir. Et ils se doutent que, avec une croissance moins forte que prévu, ces objectifs, qui visent à améliorer leur situation économique, risquent eux aussi de devoir être revus à la baisse."
NICE MATIN
Jean-Louis Gombeaud
"(...) D'une certaine façon, nous sommes assez chanceux. Vu notre croissance des dernières années, nous ne pouvons pas tomber de haut. Il reste quand même que nous allons reculer et que les finances publiques en souffriront. Il est illusoire de penser que le trou du budget puisse se résorber. Il ne se creusera pas beaucoup, mais il ne se réduira pas, contrairement aux engagements pris par la France en Europe. On va donc se faire sonner les cloches à Bruxelles! Ce qui relance la question sur l'imminence d'un plan de rigueur. Mais c'est surtout le chômage et le pouvoir d'achat qui souffriront du ralentissement annoncé. Le rythme de créations d'emplois devrait se réduire de plus de moitié alors que les entreprises sans croissance auront un mal fou à dégager des moyens pour augmenter les salaires. Un déficit public qui ne se résorbe pas, un chômage qui se stabilisera, un pouvoir d'achat qui stagnera (pour peu que l'inflation nous laisse tranquille), une base politique qui s'est quand même rétrécie... Les mois qui viennent ne vont pas être faciles pour M. Sarkozy. Comment rebondir si la croissance bascule?"
LA REPUBLIQUE DES PYRENEES
Jean-Marcel Bouguereau
"(...) Le mot-clé, comme toujours, est l'excès: dans les cinq dernières années, on a assisté à l'emballement d'un système incontrôlé. On entre ainsi dans une spirale de défiance qui fait que même les banques qui réalisent des milliards de profits ne trouvent plus personne pour leur prêter de l'argent! Quatre jours après le second tour des municipales, le gouvernement a admis jeudi que cette crise allait peser sur la croissance, tout en affirmant comme d'habitude que la France résistait "mieux" que ses voisins européens, la prévision de croissance de la France sera révisée en "légère baisse", a déclaré Christine Lagarde. Selon la célèbre formule de Lorenz, comme le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas, la crise des subprimes américaines peut avoir des effets dominos pour toute l'économie."

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