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Salon Paris se livre : à la recherche du temps perdu…

Publié le 25 juin 2012 par Paristoujoursparis

Rodolphe est allé vendredi dernier au salon « Paris se livre », en haut de la tour Montparnasse, pour signer ses livres : Paris secret et insolite et Paris macabre.

Rodolphe ne voulait pas y aller et il n’aurait pas dû y aller.

Salon Paris se livre : à la recherche du temps perdu... Sans-titre1

Parvenu tout là-haut, près du ciel, et après avoir évité le photographe immortalisant des files de touristes ahuris, j’ai été accueilli par une jeune femme assise derrière une petite table, qui m’a dit, liste en main :

- Bonsoir monsieur… Monsieur?

- Trouilleux, Rodolphe Trouilleux…

- Oui, c’est cela…

Après avoir coché mon nom dans la liste des auteurs invités, l’accorte hôtesse m’indiqua que la table réservée au signature était « au fond à gauche, vous ne pouvez pas vous tromper ». Serait-ce près des toilettes? Non, effectivement, je trouve mes « collègues » plumitifs, assis sagement en rang d’oignons, l’air quelque peu désoeuvré… Je salue au passage le spécialiste international des carrières de Paris puis vais m’asseoir à ma place, indiquée par une petite jeune femme bien souriante. Une bouteille d’eau, un gobelet :

- Et si vous avez besoin d’autre chose…

- Merci mademoiselle…

Je sors mon crayon et attend sagement la première signature, qui ne tarde pas… La fille – amie – d’une grande collectionneuse de la chose parisienne me fait apposer ma griffe dans « Paris secret et insolite »… Nous discutons un peu… Puis la dame s’éloigne…

- Mes hommages à Roxane!

Quelque temps après, c’est un questionneur souriant qui vient me parler de la pluie et du beau temps mais ne regarde pas mes livres, puis un autre, me semble-t-il un peu perturbé… Ouf, il va tenir la jambe de mes voisins de droite, des sociologues « de gauche », spécialistes des riches… auteurs de « promenades sociologiques à Paris » ou quelque chose comme ça… Je parcours ledit livre, dont je ne dirais rien ici, par courtoisie confraternelle… Quant aux sociologues, il se foutent comme de leur première enquête de mes petits bouquins…

A gauche, la place est vide… l’auteur de livres de cuisine portant l’estampille des macarons Ladurée, n’est pas venu! Comme il a raison!

L’organisatrice de cette curieuse chose baptisée du nom de « salon, » passe devant la table des auteurs. Joli chapeau! Mais elle ne me regarde pas, ou si peu… Pourquoi donc me suis-je embarqué dans cette galère?

Le regarde à gauche : à travers la baie, j’aperçois Paris, à nos pieds… La vue est magnifique, le ciel est lumineux… C’est déjà ça…

Plus loin, un homme est en pleine discussion, près d’une autre baie vitrée… Je crois reconnaître un – le? – libraire du « Divan », boulevard Saint-Germain, qui a assuré le côté matériel de cette manifestation…

Lui aussi ne s’approchera pas de la table des auteurs… Est-il vraiment libraire? J’en doute… Nous devons lui faire peur…

Vraisemblablement, la politesse n’est pas de mise ici… Tout le monde s’en fout? Tout le monde s’en fout!  Je ne voulais pas venir ici, servir la soupe à des organisateurs qui ont probablement de très bonnes raisons d’organiser ce… machin… Enfin, il fait beau, et Paris est si joli vu d’ici…

Ils organisent quoi, au fait? Un salon, ça, cette toute petite chose, indigne d’une sous préfecture de province? Des gens passent, des touristes admirent la vue, et nous sommes là, tous, à nous demander ce que nous pouvons bien faire ici…

Ma voisine de droite, la sociologue, semble inspirée  tout à coup. Elle me dit :

- Vu du ciel, c’est vraiment beau, Paris! Je n’étais jamais montée ici…

Enfin, un peu de poésie dans ce monde touristique! Mais point de regard vers mes modeste ouvrages… Pas vraiment curieuse, cette dame, pourtant estampillée CNRS…

Il était 19 h 45 et il ne me restait plus qu’un quart d’heure à tirer… Un coup d’oeil à droite, un autre à gauche… Mon crayon en poche, je suis parti avant l’heure, comme un voleur… Et surtout sans dire bonsoir…

L’année prochaine, faites comme moi, n’allez pas là haut, achetez vos livres chez de vrais et bon libraires et buvez plutôt un coup à la santé des pauvres écrivaillons parisiens, ils l’ont bien mérité!


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