[Feuilleton] "Vrac conversations" de Claude Favre, 12/15

_Moby Dick dit Marguerite Duras c'est beaucoup plus que convulsions lient l'air l'épouvante beaucoup plus qu'un théâtre les flancs l'espoir les cris éclatés la description pure et simple un récit conducteur une mer intérieure du sel de l'eau de l'ennui pris dans les rets de l'autre Narcisse ne sait pas nager se noie toutes les heures il faut chaque fois imaginer autre chose  
 
 
_Clairière de la page d'herbes folles et ce vent ce vent à l'extrême des hauts plateaux Bernanos mais en plus compliqué et dans les marécages 
 
 
_Woyzeck a de ces attaques 
 
 
_Lire c'est rythmiquement entendre le monde hé ho il y a quelqu'un pas comme moi très comme moi quoi que vous dites bien sûr il faut creuser et ce que l'on invente déraisonnable ne charme pas toujours pas cependant toujours creuser se perdre se défigurer 
 
 
_Bernanos ne connaît pas toute l'histoire alors il va la raconter c'est que les signes cuisent dans le cerveau c'est que Bernanos est exigeant les hommes incarnent des idées Bernanos s'irrite des courtisans qui pactisent c'est peu dire s'insurge contre la bêtise mais surtout sa phrase est un galop par chemins ombreux des pentes féroces des fouillis de branches saignent un corps devenu lecture aveuglée 
 
 
_Les mots sont des larcins pour Attila József il n'y a pas un mot de trop quant aux conversations chez Xénophon elles sont variées comme la vie comme une orgie de lire quel goût 
 
 
_Écrire ce n'est pas faire de la dentelle il faut s'exhumer et enragé agrandir la cage du cœur 
 
 
_Sony Labou Tansi rêve que les gens rêvent à grandes bousculades le passé est à venir tandis que les cannibales occidentaux transforment la chair humaine en argent c'est pourquoi Sony Labou Tansi puissant de sa douce voix dit que chaque homme a une vie et demie une pour lui et l'autre moitié pour ses frères et il ira jusqu'à la mort 
 
 
_pas pris ces lèvres qui remuent 
 
 
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