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Bobos de merde

Par Irreguliere

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Les bobos voient le monde à travers un prisme culturel. Pris entre leur train de vie bourgeois et leurs valeurs bohèmes, ils extériorisent leur culpabilité en n'assumant pas leur condition. Beaucoup de personnes considèrent le terme péjorativement, l'emploient même parfois comme une insulte, mais je ne vois rien de honteux à faire partie de ce lot. Mes mots sont peut-être un peu assassins pour ces gens que j'aime plutôt.

Même si je ne suis pas Parisienne (enfin, il paraît que je le suis parfois plus que les Parisiens eux-même, mais je ne vis pas à Paris), on m'a, à l'occasion, traitée de "bobo". Et ce qui était limite une insulte dans la bouche de la personne qui proférait cette sentence, je ne l'ai pas mal pris, car je pense que oui, je suis, par de nombreux côtés, une bobo (même si je ne vote pas écolo et que je ne roule pas à vélo ; par contre je vais en vacances au Cap-Ferret), et je l'assume. Enfin bref, tout ça pour dire que j'étais très curieuse, depuis sa sortie, de lire ce petit ouvrage. 

L'ouvrage nous invite dans le quotidien des bobos, à travers deux personnages, dont les point de vue alternent d'un chapitre à l'autre : Benoît, un bobo confirmé, et Bixente, un apprenti bobo tout juste débarqué de son pays Basque natal, et à qui Benoît va un peu servir de guide...

Je ne sais trop dans quelle catégorie générique classer cet ouvrage, qui constitue finalement une enquête sociologique sur la boboitude, tout en ayant des petits airs de roman d'apprentissage balzacien type Illusions perdues, où le héros, aidé d'un mentor, va devoir apprendre les us et coutumes du milieu qu'il veut intégrer avant d'en devenir le roi. A ceci près que Balzac ne jurait que par les aristocrates, mais toutes proportions gardées, l'idée est bien là... en tout cas, je me suis beaucoup amusée dans cette observation pleine d'autodérision du quotidien de ces bobos parisiens, du brunch du dimanche à l'hôtel Amour à la soirée Top Chef, en passant par l'importance vitale du i.phone devenu indispensable et évidemment, le prisme culturel. La culture, c'est la sève du bobo et on comprend donc que je ne voie pas d'inconvénient à en être. L'ouvrage, qui se veut aussi une déclaration d'amour à Paris, surfe sur les clichés ayant la vie dure concernant la tribu Bobo, et en particulier celui des contradictions (mais tout le monde n'est-il pas, de toute façon, contradictoire ?) avec beaucoup d'humour et des comparaisons qui font mouche.

Bobos de merde

 Benoît DARAGON et Bixente BARNETCHE

Privé, 2011

En complément, je vous met la chanson de Renaud "les  Bobos", indispensable pour comprendre certains sous-entendus de l'article et du livre. Elle est bourrée de clichés et évidemment d'une mauvaise foi totale. Mais il est vrai que je n'aime guère Renaud (humainement parlant), il faudra un jour que je vous explique pourquoi, c'est une anecdote personnelle assez intéressante...


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