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Georges Marchais, Aragon, les écrouelles…

Publié le 05 juillet 2012 par Bernard Girard
Préparant une série d'émissions de radio sur le communisme et la poésie (Les communistes aiment la poésie) qui cherche à comprendre pourquoi les PC ont été les seuls partis politiques à s'intéresser à la poésie, je lis les entretiens de Francis Crémieux et Jean Ristat, l'exécuteur testamentaire d'Aragon, édités en 2003 (Avec Aragon), ouvrage fourmillant d'anecdotes plus ou moins intéressantes, je trouve le récit d'une maladie d'Aragon à la fin de sa vie (en 1979, soit trois ans avant sa mort) : "Aragon est alors victime d'hallucinations auditives et visuelles. Il entend chanter du Mallarmé sur les toits de Paris. Il est persécuté par les chemises noires, les fascistes et certains représentants de la droite française. (…) On veut lui enfoncer un pieu dans le ventre ou alors quelqu'un est assis, là, sans doute dans le couloir, Dieu sait pourquoi, pour le tuer sans doute… (…) Alors on appelle un psychiatre qui pose son diagnostic : délire paranoïde… Il est question de le mettre sous tutelle, ce à quoi je m'oppose de toutes mes forces (…) Heureusement il y a le Parti (…) il y a la visite de Georges Marchais. Il annonce sa venue, rue de Varenne, un après-midi. Il apporte à Louis un magnifique bouquet. Ils parlent. (…) Après son départ, Louis semble recouvrer ses esprits, comme on dit dans le vieux langage." Quelques heures plus tard, Aragon confie à Ristat ses affaires.
On ne savait pas (j'ignorais, tout au moins) que Georges Marchais avait ce pouvoir de guérir non pas les écrouelles mais les délires. Il est vrai qu'à force de vivre dans un monde imaginaire…
PS J'oubliais : on y apprend également que les surréalistes appelaient Jacques Lacan "le con", ce qui n'est pas sans saveur et plutôt… (oh! que dis-je) pertinent.

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