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En 1904, des clous déjà...

Publié le 16 juillet 2012 par Jeanpaulbrouchon

Tdf7En 1904, des jets de clous - et d’autres incidents - avaient failli faire crever définivement le Tour.

De mémoire de suiveur, on n’avait jamais vécu ça : une pluie de clous de tapissier jetés sur la route du Tour entre Limoux et Foix, des crevaisons en cascade (61 !), une trentaine de coureurs en carafe - et non des moindres, Cadel Evans, Bradley Wiggins, Vincenzo Nibali -, la chute et l’abandon, fracture de la clavicule, de Robert Kiserlovski… « C’était déjà arrivé, en 1996 au cours de l’étape Gap-Valence notamment,  mais pas à ce niveau-là », témoigne le reporter de France 2, Jean-Paul Ollivier, alias « Paulo la science ».
Il faut remonter à un siècle pour retrouver la trace d’un tel événement. En 1904 - le Tour n’a que deux ans -, dans l’ascension du col de la République et à Nîmes, le public jette des clous et aussi des tessons de bouteille sur la chaussée. « Des supporters-voyous qui voulaient que Antoine Faure leur poulain, un coureur stéphanois, gagne », raconte Jean-Paul Ollivier. Dans son ouvrage, « Les petites histoires de la Grande Boucle » (Editions Jacob-Duvernet), notre ami Jean-Paul Brouchon raconte la scène : « Peu avant le sommet, alors que le jour pointe à peine, un coureur prend quelques longueurs d’avance. C’est Antoine Faure. Garin  et Pothier le laissent ouvrir la route pensant que ce Faure-là veut se mettre en évidence devant ses amis dont on devine dans le clair-obscur la présence en grand nombre. Soudain, d’autres spectateurs sortent des fourrés armés de gourdins et empêchent les autres coureurs de continuer leur route. » « Nous voulons la victoire de Faure, clament les énergumènes. Garin, on veut ta mort. » « Les invectives pleuvent, suivies de coups. L’Italien Gerbi roule à terre et ne se relève pas. Garin reçoit un coup de gourdin sur le bras droit, tombe et ne peut pas se relever. Des coups de feu se font entendre. C’est Henri Desgranges lui-même qui tire, bientôt imité par les rares passagers des voitures suiveuses. »
« D’autres incidents ont émaillé la course au point que Desgranges a vacillé sur son socle. », rappelle Jean-Paul Ollivier. D’ailleurs, à l’arrivée, les quatre premiers seront déclassés pour « violation des règlements » et le créateur du Tour écrit dans l’Auto : « Le Tour est terminé et sa seconde édition, je le crains fort, aura été la dernière. Il sera mort de son succès, des passions aveugles qu’il a déchaînées. Des énergumènes nous ont amenés à renoncer au Tour de France. »

PLG


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