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Liberté de culte pour les chrétiens en Chine : indifférence et peur de l’Occident face au géant mandarin

Par Oratoirenotredamedefatima @nd_fatima

A peine ordonné, l’évêque chinois Thaddeus Ma Daqin décide de se retirer de l’Association Patriotique qui contrôle l’Eglise officielle de Chine. Un coup de théâtre très peu apprécié des autorités.

L’affaire débute à Shangaï dans la cathédrale Saint-Ignace le 7 juillet dernier. Thaddeus Ma Daqin, 44 ans, s’y fait ordonner évêque auxiliaire avec pour mission de seconder l’évêque actuel, bientôt centenaire. Le « jeune » ecclésiastique clôture la cérémonie par un discours fort à méditer :

« À la lumière de ce que nous a enseigné notre sainte mère l’Église, que je sers désormais en tant qu’évêque, il me faudra consacrer toute mon énergie au ministère épiscopal et au travail d’évangélisation. Il est donc gênant pour moi de continuer d’assumer certaines responsabilités. C’est pourquoi, à partir de ce moment de mon ordination, il n’est désormais plus souhaitable pour moi d’être membre de l’Association patriotique. »

L’Association patriotique, c’est l’instance gouvernementale qui contrôle la partie officielle de l’Église en Chine, fréquentée par la moitié des 12 millions de catholiques chinois.  Peu connue du grand public, Benoît XVI avait déjà déclaré à son propos en 2007 qu’y adhérer n’était pas compatible avec la doctrine catholique. Si Thaddeus n’a écouté que sa foi et son désir de servir au mieux l’Eglise, il est malgré tout rentré dans le collimateur de Pékin.

Ma Daqin est désormais assigné à résidence. Enfermé dans le grand séminaire de Sheshan, en banlieue de Shanghai, il reste injoignable et est désormais censuré comme n’importe quel autre dissident. De plus, tous les enregistrements de son si poignant discours ont disparu d’internet.

Du côté de Pékin, même stratégie, silence radio. Yang Yu, le porte-parole de l’Association patriotique est dans une situation bien délicate : punir l’humiliation subite par ce jeune évêque inconnu jusqu’alors reviendrait à populariser l’Église souterraine, celle fidèle à Rome, faible en ville, mais toujours vivace dans les campagnes. Mais l’encaisser reviendrait à un terrible aveu de faiblesse face au Vatican avec qui les liens diplomatiques sont rompus depuis 1951.

Très peu de chances que la communauté internationale prenne à coeur le sort de Thaddeus. On l’aura compris, le christianisme est un ennemi à abattre pour les organisations internationales apatrides, athées et amorales. C’est donc à nous, chrétiens, d’organiser nos propres réseaux de solidarité et de prier pour cet évêque chinois, à la noblesse d’esprit exemplaire.

N’hésitez pas à laisser vos intentions de prière à l’Oratoire de Notre-Dame de Fatima.


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