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Le Mépris

Publié le 23 juillet 2012 par Olivier Walmacq

mépris

genre: drame
année: 1963
durée: 1h45

l'histoire: Paul Javal, scénariste, et sa femme semblent former un couple uni: un incident apparemment anodin avec un producteur va conduire la jeune femme à mépriser profondément son mari.

la critique d'Alice In Oliver:

Que les choses soient claires, je ne suis pas un grand fan du cinéma de Jean-Luc Godard. Néanmoins, je lui reconnais quelques très grands films, dont Le Mépris, réalisé en 1963, fait partie. Au niveau des acteurs, ce drame réunit Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Jack Palance, Fritz Lang, Giorgia Moll et Raoul Cottard.
Pour l'anecdote, Le Mépris a connu quelques problèmes de production.

La première version de Godard ne satisfait pas les producteurs américains. Jean-Luc Godard doit revoir sa copie.
Par exemple, Sam Levine, l'un des producteurs en question, veut voir à tout prix le cul de Brigitte Bardot (ce sont ses propres mots !).
Furieux, Godard doit tourner de nouvelles scènes alors que le tournage est terminé depuis longtemps.

Mepris1963

A noter que le générique du film est présenté par une voix-off. Le Mépris s'ouvre alors sur une séquence montrant Brigitte Bardot allongée toute nue sur un lit.
La belle jeune femme discute avec son mari, Paul Javal (Michel Piccoli), scénariste. Attention, SPOILERS ! Camille et son époux rejoignent le réalisateur Fritz Lang en tournage sur le plateau d'un film, Ulysse, en Italie.

Paul doit reprendre et terminer le scénario du film mais ce dernier est submergé par le doute. Passionné par le théâtre, Paul ne se sent pas capable d'assumer l'écriture d'un long-métrage pour le cinéma.
Camille se sent seule et délaissée par son mari. Elle trouve alors du réconfort auprès du producteur du film, Jeremy Prokosh (Jack Palance).
A tort, elle croit que Paul l'incite à coucher avec ce producteur et commence à rejeter son mari et à le mépriser.

mepris

A partir de là, Jean-Luc Godard brosse le portrait d'un couple en pleine crise et oppose le cinéma classique au cinéma moderne.
C'est aussi cette opposition qui constitue la structure du film de Godard. Le couple formé par Michel Piccoli et Brigitte Bardot symbolise parfaitement cette même opposition. Plus que jamais, Le Mépris ressemble à une tragédie grecque.
Il suffit de prendre la fin du film pour s'en convaincre. N'ayez crainte, je ne révélerai pas la conclusion finale. Toutefois, ne vous attendez pas à un happy end...

Ici, c'est la communication du couple qui semble définitivement brisée suite à un malentendu. Pourtant, Camille et Paul ne parviennent jamais à se parler et ont bien du mal à évoquer leurs sentiments.
Ce qui renvoie inéluctablement à la définition du monde moderne et du cinéma qui le cactérise, où tout semble flou, notamment en terme de communication.
Quant à Fritz Lang, ce dernier semble appartenir au passé mais représente dans le film une figure symbolique, tel un dieu du cinéma arpentant un lieu en ruines, en l'occurrence une petite ville d'Italie.

mepris_2

Avec Le Mépris, Jean-Luc Godard signe un drame profondément mélancolique, personnel et ambitieux. Le cinéaste multiplie les symboles.
Certes, le réalisateur regrette le cinéma classique et ses nombreuses influences, dont Fritz Lang fait partie. Paradoxalement, Le Mépris représente également l'essence et la naissance du cinéma moderne, une sorte de transition logique entre le cinéma d'antan et celui d'aujourd'hui. Bref, un vrai classique du cinéma français !

Note: 18/20

 
LE MEPRIS de J-L GODARD - BARDOT - PICCOLI - PALANCE


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