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Crisis Festival 2012, Erps- Kwerps, le 21 juillet 2012

Publié le 21 juillet 2012 par Concerts-Review

Pléthore de festivals le 21 juillet, date anniversaire pour notre riant royaume qui commémore le serment fait le 21 juillet 1831 par Léopold Ier de rester fidèle à la Constitution.

Albert a retrouvé le sourire, d'après lui  la Belgique a retrouvé sa crédibilité.

Tout le monde, il est content...

Ton choix se porte sur le  Crisis Festival d'Erps- Kwerps.

L'an dernier, l'organisation impeccable, le charme du site, une grande plaine jouxtant le terrain de foot du Sporting Erps-Kwerps, et l'ambiance bon enfant t'avaient marqué, donc, pas de Rootsrock ( Oud-Heverlee), B-United ( Bruxelles) ni de London Air Festival ( Ixelles) en ce samedi radieux.

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Premier groupe à 14h30', sous les rayons bienfaisants d'un astre porté disparu depuis belle lurette et qui miraculeusement a daigné inonder, généreusement, un pays prêt à pendre haut et court tous les météorologistes annonceurs de catastrophes: Esther & Fatou!

 Esther Artois et Fatou Jans sont originaire de la ville voisine ( Leuven), en remportant le contest Leuven on Stage, elles ont pu ouvrir le Marktrock 2011.

Ces séduisantes jeunes filles oeuvrant dans un monde acoustic folk/pop, chantent à ravir, tout en s'accompagnant à l'acoustique, melodica ou shakers. Pour habiller leurs habiles compositions, elles font appel à Stijn Deprez aux drums et à Ortwin Huysmans à la contrebasse ( ou basse ou guitare électrique), deux membres du band Thick Fish.

Une première mesure d'acoustic pop velouté aux harmonies vocales souples, 'This Time', sera suivie du charmant et doucereux 'Summertime' bien de saison.

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Tu pensais à Gershwin, tu te trompais, Esther et Fatou ont composé leur propre mélodie estivale et si d'aventure pour ' Eyes Wide Open' tu imaginais un  film gay israélien ou, encore, une variante de Kubrick, t'étais à nouveau dans l'erreur.

' Little Things' te fait penser au Pendulum de Serge Demol...ça nous rajeunit pas.

Stijn et Ortwin au bar, les filles en duo pour l'impressionniste ' Morning Light'.

Some fingersnaps, du swing feutré, 'Other Side' à la Sarah Ferri.

Simon and Garfunkel, 'Cecilia', puis ' Part of Youth' dans la tradition British folk des early seventies et un jazzy pop pour finir en beauté, 'Doctors'.

Un set soigné et plaisant.

Le 8 août Esther and Fatou se produiront à Lommel ( Lommel Leeft) avec Geike et Love Like Birds.

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16:00 THE Herfsts

Troisième rencontre avec l'indie nerveux du septet de la ville dont la devise sonne "Loven boven, altijd God loven." surtout quand t'as avalé quelques hectolitres de Stella.

Koen Saelemaekers, Michaël Cloet, Stijn De Mulder, Wim Raes, Jannes Jaspers, Sam Gyselen, Pieter T'Jampens poursuivent leur chemin vers la reconnaissance internationale, leur set, de plus en plus pro, dégouline d'énergie .

Normal, ils écument les scènes et festivals du pays, la veille ils faisaient danser le Boomtown à Gand.

' Omar Kayam' , sais pas s'il s'agit d'  Omar Khayyam, poète persan du 11è siècle, mais l'échantillon musical dégage un punch tonique, bourré d'effluves Arcade Fire, Editors, Customs ou Cymbals Eat Guitars.

' Hands crossed over your heart',  même sauce piquante, et enthousiasme délirant sur scène, ça frétille et se cabre  comme un jeune poulain qu'un intrépide décide de monter pour la première fois.

Déjà, trois guitares ça déménage, t'y ajoutes des synthés débridés et un chant choral polyphonique ( pas grégorien, mais hystérique) et t'as compris que la jeunesse locale s'est  vite approchée pour se coller à deux pas du podium.

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' Cave glow' - 'Eyes like sunken ships' - 'Kudos Boys' autant de titres explosifs aux lyrics scandés.

' Graveheart',  where Stan Ridgway goes indie rock, en chemin il a dû  croiser un Celtic band style Flogging Molly , ça cogne sévère, mon cher, Mel!

'The Rapture' , cachez les vierges, braves villageois, des déments épileptiques sont en chasse.

 Sortez les étendards pour  l'épique 'Make Waves' et on termine le rodéo avec ' 2 Dancers', entamé par un glockenspiel désuet.

Un set décoiffant!

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TMGS à 17 h30'

TMGSTreacher Methodist Girls School? The Magic Gadget Site?

Tu Me Gongles Sévère, TMGS = The Moe Greene Specials, un combo né au début du siècle, sortant un premier EP en 2001, 'God Bless the Moe Greene Specials' et dont la discographie compte, depuis, trois full CD's, le dernier ' Borders OK' datant de 2010.

D'où sort ce nom?

Did you hear what happened to John? No what? They gave him the Moe Greene special... c à d, une balle entre les deux yeux.  Un hic majeur, voilà-t-il pas que des citoyens de Kansas City, métalleux sur les bords, décident  de se nommer The Mo Green Special!

Si tu veux tout savoir, à leurs débuts, TMGS, grands fans de Morricone, s'ébattaient dans des marécages surf / spaghetti western, ils ont évolué vers un rootsy americana sentant bon les plaines du Nevada ou d'Arizona.

 Après trois annonces préenregistrées hautement fantaisistes, visant à présenter le band, le groupe commencera en s'introduisant lui-même.

 Line-up: Kristof Janssens (acoustics/electrics/singing) -Peter Lodiers (lead electrics)-Gert Herrijgers (bass)-Koen van Loon (trumpet, singing)-Bart Raats (trumpet, singing)-Dirk van Rosendaal (drums)-Yves Seyns (keys, acoustics, singing), des gars à la dégaine grunge/ hippie.

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Une longue intro langoureuse à la Calexico, des trompettes Tijuana, voici ' The Vast Land', un instrumental alt. country qui promet que du bon.

' Tell Everyone' t'emmène dans des territoires fréquentés par Crazy Horse, les Byrds ou nos défunts Dry Livers, le timbre de Peet étant fort proche de celui du Loner dans les seventies.

Stof ( = Kristof) aux lead vocals pour 'Worn out shoes', un midtempo amorcé par un orgue Farfisa et décoré de lignes de trompettes sentant le désert.

'New Horizon' une plaine aride avec des brumes de chaleur, quelques saguaros en fleur et deux ou trois rats-kangourous craintifs... plage filmique!

'Heart in Ruin' avec, à nouveau, le timbre Neil Young de Peter.

Erps-Kwerps, on prépare un nouvel album, comme vous êtes sages je vous balance un exemplaire du précédent.

Deux gamines se crêpent le chignon pour récupérer la rondelle.

Smerige truut , gueule la malchanceuse!

'25 days' à la Dick Dale.

' Empire State' belles harmonies à quatre voix, puis un tout nouveau titre, chanté par les claviers, ' Slow me down', une guitare métallique, un orgue Ray Manzarek, superbe mix The Doors/ The Stranglers ( Peaches).

La dernière, une suite rose des vents, ' Astronaut/ Satellite' , aux influences multiples, démarrant comme du Interpol , pour changer radicalement de direction avec une basse funky et une guitare fuzzy .

Excellent band, excellent set!

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19:00, Wahwahsda

Un collectif anversois ayant remporté la palme du Benelux  Best Reggae Act en 2011.

Ce quintet délirant a solidement secoué le bananier en nous balançant un mix de reggae/ hip hop/ rocksteady/ rap aux  English vocals combinés à l'Antwaarps dialect.

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Ces jeunes gens avaient ébloui Dour l'an dernier, le Polé Polé il y a quelques jours, les critiques avaient encensé leur show en support de Groundation au Roma, en avril.

Impossible de ne pas se déhancher pendant leur show.

Spiritually Wally (Vocals/Guitar) / Pj (Drums) /Steven (Bass) /Frederik (Keys/Vocals) démarrent en reggae mélodieux  ... it's a cold, cold world... avec Wally au chant (' One %') , soudain, comme un Jack in the Box au look Tintin déluré, apparaît Sput, le MC fou, qui se met à délirer en anversois revendicatif.

Conclusion: we need a revolution, et pas demain, maintenant,  le clavier s'envole et la jeunesse, collée à la scène, danse.

Même schéma avec ' Long road/ One of those days '. De Kingston à Wilrijk il n'y a qu'un pas, vite franchi.

Les good vibes continuent à flotter dans un ciel serein, à peine troublé par quelques volutes de ganja: 'Dream/The Walk' - 'Know Yourself'  indique la playlist.

I'm the unofficial king of freestyling, lance Sput, proposez -moi 3 thèmes et j'improvise... les femmes/ le bruit/ la bière... bel exercice acrobatique, sans filet, avec une séquence bien enregistrée par les indigènes.... drink, maar pintjes...

' I know' - 'Gypsy'- ' Balkan Mariachi' - du reggae Kusturica avec une pointe de rap.

Hop, hop, hop ... tout Erps rebondit.

Soothing vibes, séquences upbeat, let's bounce, kids... see me jammin, man...

 ' Dinner' - 'Gospel'  ambiance au zénith.

Nous devons céder la place au groupe suivant, braves gens.

Come back, où on casse tout!

Un bis, un 'Rub a dub' visqueux à souhait et nouvel exercice de freestyling à faire pâlir  Geert Hoste et Bart De Zever..

Brillant!

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Impasse sur Safi & Spreej et leur panade hip hop à deux balles, il faudra patienter jusqu'à 22:15' pour: Chagall.

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Chagall ( van den Berg) is mijn echte naam, je ne peins pas, je suis Amstellodamoise, j'ai 23ans...

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Dans peu de temps, Chagall sera une superstar, for sure!

La petite prodige est accompagnée par trois musiciens, probablement, Clemens Wenners ( toetsen, bass, electronics), Léon Schmitz ( percussion, electronic drums) et Leon Palmen (guitar), la dynamique blonde tabassant, de temps en temps, un synthé avec des sticks fluorescents.

Premier concert à l'étranger pour une enfant que le magazine OOR porte au pinacle.

Un EP 6 titres, avant cela elle faisait partie du band Silent Rebel.

Le set commence très fort par deux dance tracks à classer dans le même rayon que  Lykke Li, I Blame Coco, Moloko, avec une belle voix aux intonations soul et un electronic groove irrésistible.

A lovesong, annonce -t-elle, une promenade nocturne aux effets spatiaux  'A walk in the dark' .

Des couches de synthé vaporeuses, a smooth voice, superbe ballade electro.

This is a brand new one, België,...I gave you my love, I gave you everything...

 Belgium gave her love and lots of kisses.

Les kids en folie!

Gros dancehall hit, 'Turn me on' de Kevin Lyttle, du soca bondissant, chanté à la Selah Sue.

 Une version souveraine du slow de Fink, 'If Only', suivie d'un midtempo/ dubstep.

Elle se dit influencée par la néo-soul/ broken beat  mélancolique et minimaliste de Jamie Woon  ou par l'indietronic groove de Little Dragon, le morceau suivant aux beats épais confirme ces tendances.

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 Un 'Alive' nerveux, puis un titre introduit par des riffs bien épais avant de virer modern soul et, enfin,  le clou du show, le single 'Breathe' enregistré avec le duo  Bronstibock, producers of electronic dance acts, qui mettra le feu à la plaine.

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Si Marc Chagall est considéré comme the quintessential Jewish artist of the twentieth century, le nom  de Miss Chagall va très vite se lire en tête d'affiche des futurs grands événements pop/rock.

  Bodyspasm et These Few Presidents feront danser gamins et gamines jusqu'à l'aube au son de leur house/ electro pour night ravers boutonneux , mais pour toi, le Crisis Festival se termine ici!


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