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L’opposition au gaz de schiste : une croisade sans raisons ?

Publié le 24 juillet 2012 par Copeau @Contrepoints

Reconnaître l’importance du gaz de schiste serait un véritable coup de poignard pour les écologistes qui ont aidé François Hollande à accéder à la présidence. Même si certains ministres du gouvernement Ayrault tergiversent sur la question, on peut dès lors penser que le gaz de schiste n’est pas prêt d’abonder en France.
Par Conor Sanwel.

L’opposition au gaz de schiste : une croisade sans raisons ?
Pour rappel, la France fut en 2011 le premier pays au monde à interdire l’exploitation du gaz de  schiste par fragmentation hydraulique, une bonne nouvelle pour les écologistes au grand dam de tous les autres qui voient leur facture de gaz augmenter chaque année. On remerciera d’ailleurs encore une fois l’ancien gouvernement Fillon pour le gel des prix du gaz qui oblige aujourd’hui les Français à une augmentation bien plus conséquente.  

Histoire finie pourrait-on croire, mais ce serait sans compter sur Arnaud Montebourg qui sans être pour le gaz de schiste voudrait un « débat apaisé » sur la question lors de la conférence environnementale du 14 et 15 septembre 2012. Une avancée ? Sûrement pas car avant de prendre des décisions il va falloir passer par la case commission avec ses interminables réunions « d’experts » grassement payés qui concluront (enfin !) que le gaz de schiste permettrait à la France d’augmenter sa souveraineté énergétique à moindre coût. Sauf que reconnaître l’importance du gaz de schiste serait un véritable coup de poignard pour les écologistes qui ont aidé François Hollande à monter sur le trône français. De fait on laisse à Delphine Batho le loisir de souligner son obscurantisme en s’opposant à la simple idée de discuter de la présence de ce gaz salvateur sur le sol de la « France verte » : « À aucun moment, il n'a été question de gaz de schiste cet après-midi avec les partenaires avec lesquels je prépare la conférence environnementale ». Bon, après tout, si elle a été désignée ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, c’est que son bagage scientifique doit être plus que satisfaisant n’est ce pas ? Apparemment non, un bac littéraire doublé d’études incomplètes en Histoire avant de se consacrer à la sécurité et la lutte contre le racisme, aucune mention d’une quelconque étude qui rendrait crédible son raisonnement sur l’environnement. Mais qu’importe la crédibilité tant que les médias peuvent distribuer la « bonne parole écologique » quitte à forcer un peu le trait, comme disait Paul Watson, cofondateur de Greenpeace : “It doesn’t matter what is true, it only matters what people believe is true.” (La vérité est sans importance. Ce qui importe, c’est  que les gens y  croient).

Surtout c’est une perte de légitimité que risque la gauche en acceptant la fragmentation hydraulique car les militants auraient l’impression d’être sacrifiés sur l’hôtel du vilain capitalisme destructeur, même si cela permet à une large majorité de Français de dépenser moins. Imaginez, ce serait comme si Jean-Luc Mélenchon reconnaissait que l’absence de droit du travail en Danemark a pour conséquence un taux de chômage officiel de 4,7% en 2011… impossible ! L’heure est donc aux mots tabous mais il est vrai que les écologistes d’EELV ont clairement une longueur d’avance à ce niveau. Dès lors, on peut aisément supposer que le gaz de schiste n’est pas prêt d’abonder en France. Nous préférons acheter du gaz russe en nous disant que c’est meilleur pour la planète, car oui l’environnement en Russie ça ne compte pas pour un écologiste français... En vérité, nous sommes l’exception qui bombe le torse tandis que la Pologne ou les États-Unis par exemple emploient et baissent les coûts du gaz grâce au gaz de schiste. Décidément la France est bien la seule à croire qu’elle est en avance sur les autres.


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