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De Bali aux îles Togian : fastoche !

Par Laboiteavoyage @laboiteavoyage

Récit

On l’a expérimenté l’an dernier : les îles Togian, ça se mérite. Du coup cette année, on s’est arrangés pour alléger le périple.

Le moyen le plus rapide d’accéder aux Togian

On avait entendu parler du Walea Dive Resort, un établissement assez chic situé à la pointe est de l’archipel, sur la grande île de Waleabahi. Les prix pratiqués ne sont évidemment pas dans notre budget habituel, mais on s’est dit qu’on pourrait quand même y passer quelques jours, histoire d’explorer un autre coin des Togian. Mais surtout, on avait repéré leur service de transfert depuis Luwuk : trois heures de minibus pour rejoindre Pagimana, puis grâce à leur speedboat ultra puissant, on atteint les Togian en un peu plus d’une heure : alléchant !

De Bali à Makassar

Depuis Bali, nous prenons un premier vol à destination de Makassar (1h20 de vol), tranquille. L’escale à Makassar est un peu longue (4 heures), mais on commence à se réhabituer tout doucement à l’Indonésie moins touristique. Les Occidentaux sont peu nombreux à l’aéroport, et les locaux nous accostent régulièrement pour nous poser les sempiternelles questions : « Dari mana ? » (« D’où venez-vous ? ») et « Mau ke mana ? (« Vous allez-où ? »). Moi, j’aime bien ça. Ça me remet dans le bain direct : bienvenue au pays !

Quatre heures plus tard donc, une tempête tropicale s’abat sur Makassar. Dans la salle d’embarquement, un homme nous interpelle : « Luwuk ? – Oui, c’est nous ! ». Et il nous fait signe de le suivre, l’air carrément pressé. Que se passe-t-il ? La porte d’embarquement a été annoncée il y a seulement dix minutes, on devrait avoir le temps d’embarquer tranquillement. Il nous fait monter dans un bus, nous sommes seuls à bord. Il n’y a vraiment que nous qui allons à Luwuk ? Ou alors on a raté une annonce et tous les passagers nous attendent dans l’avion ? Oups… On roule sur le tarmac, la pluie s’abat violemment sur le toit du bus. A l’arrivée devant l’ATR 72 flambant neuf, la pluie redouble de puissance. Du coup, l’agent d’escale n’ose même pas ouvrir les portes pour nous laisser sortir. Attente. La pluie pleure le long des larges vitres du bus. Il y a une heure, il faisait pourtant grand soleil. Va-t-on pouvoir décoller dans de telles conditions ? Dix minutes plus tard, on sent une légère accalmie. Vite, il faut en profiter. Sur les deux mètres qui séparent le bus de la porte de l’avion, on se fait quand même littéralement tremper !

Après 4 heures d'escale, départ de Makassar sous une tempête tropicale (Sulawesi, Indonésie)

Tout le monde est en effet déjà à bord. Mais de toutes façons, on ne peut pas décoller. Le commandant de bord annonce qu’on va devoir attendre que ça se calme. Ben alors, ça servait à quoi de nous speeder ? Au bout d’une demi-heure, l’orage semble se calmer. Il est 16h40, nous décollons avec 50 minutes de retard, on va donc arriver à Luwuk de nuit.

La tête dans les nuages

En vol, j’adore observer les nuages. Du coup, c’est plus sympa de prendre l’avion quand il vient de pleuvoir.

En moins d'une heure, la tempête a bien trempé les champs voisins (Makassar, Sulawesi Sud, Indonésie)

Le beau temps, c’est chouette aussi, mais il y a quelque chose d’infiniment moins intéressant dans cet invariable bleu monotone. Aujourd’hui, je suis servie. Il y a des nuages partout, de toutes les formes, allant du blanc immaculé au noir menaçant. J’ai toujours cette impression de voler dans un grand champ de coton. Ou de regarder une pub pour adoucissant. Sensation de douceur.

Un beau cumulonimbus entre Makassar et Luwuk (Sulawesi, Indonésie)
Juste avant de se poser à Luwuk, on découvre les magnifiques paysages volcaniques de la région : ça me rappelle les superbes collines du Lac Toba, à Sumatra.

Paysage volcanique de Luwuk (Sulawesi Centre, Indonésie)

Une nuit à Luwuk

C’est chez Jérôme que nous passons la nuit. Ce Français installé en Indonésie depuis une quinzaine d’années organise des croisières plongée. Mais il tient aussi le Maleo Cottages, trois petits bungalows dans une grande forêt de cocotiers, à deux pas de la plage. L’accueil est sympa, Jérôme n’est pas en mer en ce moment, on passe donc la soirée à discuter avec lui et des gars qui sont venus l’aider à construire un nouveau bateau de croisière.

Notre losmen à Luwuk : 3 bungalows dans une forêt de cocotier (Sulawesi Centre, Indonésie)
Notre bungalow à Maleo Cottages (Luwuk, Sulawesi Centre, Indonésie)
Jolie vue depuis le restaurant de Maleo Cottages sur la mer et les îles Banggai (Luwuk, Sulawesi Centre, Indonésie)

Jérôme nous annonce que les bungalows sont assez peu entretenus ; c’est basique en effet. Ventilo, moustiquaire, mandi : l’essentiel. Cela dit ils doivent commencer à dater, car au milieu de la nuit, nous sommes violemment réveillés, avec l’impression d’avoir perdu de la hauteur, et d’être complètement bancales. Un pied du lit a lâché ou quoi ? C’est du côté de Jean-François que ça se passe : il a le visage qui touche presque le sol. Je me sens aussi pas mal en pente. Allumage des feux : le pied du lit va bien, c’est juste le plancher qui a cédé sous notre poids ! Le bois devait être un peu vieux, du coup, le pied du lit a décidé d’aller faire un tour dehors. Pas bien grave, il suffit de relever le lit et de le déplacer, en espérant que les autres lattes tiendront le coup ! Pas d’autre incident, le reste de la nuit est tranquille.

De Luwuk à Walea : dernière ligne droite

On a rendez-vous à 13h30 à l’aéroport de Luwuk, pour le pick-up. L’équipe du Walea Dive Resort vient récupérer des clients qui arrivent de Jakarta. Sauf que le minibus – et l’avion des clients – ont une heure de retard. Pas bien grave, on nous fait de nouveau la conversation devant le terminal. Ben oui parce qu’à Luwuk, c’est encore plus flagrant qu’à Makassar : on est vraiment les deux seuls touristes, le centre de toutes les curiosités.

Attente suffocante à l'aéroport de Luwuk (Sulawesi Centre, Indonésie)

Le minibus finit par arriver, les clients aussi : deux Italiens d’une quarantaine d’années, qui ne parlent pas un mot d’anglais. On a quand même un peu la trouille. Le Walea Resort appartient à des Italiens, nos compagnons de covoiturage sont italiens : et s’il n’y avait que des Italiens là-bas ? Je n’ai rien contre les ritals, c’est juste que j’ai pas trop envie de me retrouver au Club Med de Brindisi (qui n’existe pas d’ailleurs) ! Bon, on verra.

La route, on la connaît déjà. L’an dernier, on l’a empruntée pour aller de Luwuk à Ampana (le port habituel d’embarquement pour les Togian). Sauf que cette année, on n’en fera que la moitié. Et ce n’est pas plus mal, vu son état.

Ça résume assez bien l'état de la route. Résultat, 40 km/h de moyenne (Sulawesi Centre, Indonésie)

C’est dommage d’ailleurs, parce que le paysage est somptueux. On longe la mer presque tout le temps, la route est souvent bordée de cocotiers, il y a encore ces collines qui ressemblent à celle du Lac Toba. Ambiance très volcanique et colorée. Ce n’est pas la pire route que j’ai empruntée, mais c’est vrai qu’en cumulant le côté lacets et montées-descente de la route de montagne avec l’asphalte défoncé, ça fatigue un peu. Cela dit cette année, on a un minibus pour quatre, et nous sommes assis sur la banquette la plus confortable. Ça passe bien mieux que l’an dernier, où l’on était serrés à trois à l’arrière d’un kijangSorte de jeep qui sert souvent de transport en commun en Indonésie.

Cascade sur le bord de la route (Sulawesi Centre, Indonésie)
Route côtière entre Luwuk et Pagimana (Sulawesi Centre, Indonésie)
Presque trois heures plus tard, on arrive à Pagimana. Le minibus nous dépose à l’extérieur de la ville, sur un ponton où notre speedboat est amarré.

Bateau en fibre, équipé de deux moteurs de 200 cm3 chacun, c’est clair, ça change des bateaux à balanciers qu’on prend d’habitude, et de leurs moteurs ridicules en comparaison.

Nous faisons le trajet au coucher du soleil. L’ambiance est magique. On va vite, la mer est presque d’huile, le ciel s’embrase, on trace vers l’inconnu, et a priori cet inconnu-là a peu de risque de nous décevoir, vu le standing…

Sur le speedboat entre Pagimana et Waleabahi (Sulawesi Centre, Indonésie)
Sunset sur le speedboat (Sulawesi Centre, Indonésie)

⊕ Infos pratiques


» Vols Bali – Luwuk
Vol Denpasar – Makassar : 1h20 (Lion Air)
Escale à Makassar : 4h
Vol Makassar – Luwuk : 1h35 (Wings Air, opéré par Lion Air)
Prix des deux billets : 1,5 million de Rp (achetés sur le site de Lion Air un mois avant le départ).

» Maleo Cottages (Luwuk)
Bungalow double (mandi, ventilateur) : 200 000 Rp / nuit, petit déjeuner inclus
Dîner (délicieux) : 30 000 Rp / personne
Transfert Maleo Cottages – aéroport de Luwuk : 50 000 Rp
☎ +62 324 070
[email protected]
ⓦ www.maleo-cottages.com

» Transfert Luwuk – Walea Dive Resort (îles Togian)
Minibus Luwuk – Pagimana : 2h45 (contre 1h30 annoncées)
Speedboat Pagimana – Walea : 1h15
Prix : inclus dans le prix du package
ⓦ Walea Dive Resort

Carte



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