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« L’affaire Dentressangle » emblématique des très actuelles « Litanies de Sainte Compétitivi-té » – 2

Publié le 25 juillet 2012 par Kamizole

Avant de traiter « L’affaire Dentressangle » qui mobilisa également une partie non négligeable de mon temps et de mon peu d’énergie… et s’inscrit - en pire ! - dans le même scénario que le titre d’un article de Serge Halimi dans le Monde diplomatique datant de… juillet 2004 ! Les chantiers de la démolition sociale, fort heureusement sur titré « Un capitalisme hors de contrôle »… Lequel titre reflétant tellement à l’évidence ma propre analyse des dégâts de la mondialisation que j’en abuse volontiers au point de faire l’axe central de ma classification dans les dossiers de l'ordinateur où sont enregistrés les articles sur tous ces sujets dans différents sous-dossiers.

Je peux vous garantir que mes différentes rubriques de Windows explorer sont autrement rangées que mon appart ! Si je n’arrive pas à toujours accéder à différents articles dont je sais très bien les avoir enregistrés, c’est la faute d’une version forcément farcie de bugs…Quand bien même aurais-je encore une mémoire en parfait état de marche, s’agissant notamment des articles concernant « l’été meurtrier » et autres joyeusetés promises par l’UMP : vous fîtes les conneries - sans même parler de pures saloperies et nous devrions payer la note ? Un coup de pied au cul - et même en travers des c… qu’ils n’ont pas trop assurées.

Pour ce qui est de mon travail pour le blog et ma fatigue, ne croyez pas que je cherche à me faire plaindre. J'ai la chance de pouvoir faire ce qu'il me plait et ne boude point mon plaisir. Par rapport à tous ceux qui taffent pour des clopinettes ou ne perçoivent que le Smic ou les minima sociaux pingrement accordés - et vilipendés par les Sarkozy et autres Wauquiez comme de l’assistanat - je bénéficie (encore ?) d’une minable retraite. Pas gras comme revenus mais du temps libre en pagaille dont j'use comme il me plait et aucun garde chiourme pour me donner du knout ou des avertissements quand les insomnies me font sacrifier à des siestes ou si la fatigue l'emportant je farniente dans mon lit en lisant ou en écoutant la radio.

Mais il reste toutefois qu'il y aurait beaucoup à revendiquer en matière de retraites, notamment les plus petites.

Hé ! Camarade François : c’est bien joli de revaloriser le Smic et les allocations chômage de 2 % (sachant bien évidemment qu’il y a des chômeurs « haut de gamme » qui perçoivent des allocations bien supérieures à mes 900 € (désormais et depuis 2009 - derniers chiffres connus - en dessous du seuil de pauvreté : 950 €).

Si tu ne veux pas t’aliéner les personnes âgées défavorisées de la même façon que Nicolas Sarkozy qui promit beaucoup mais ne tint rien du tout - tu n’as rien promis et c’est sans doute mieux ainsi - fais un effort pour les retraités et invalides de la Sécurité sociale qui perçoivent moins que le Smic (retraites du régime général et complémentaire additionnées). Depuis quasi 10 ans elles n’ont jamais été revalorisées à hauteur de l’inflation. Juste 1 ou 1,1 % lorsque celle-ci atteignit parfois quasi 3 %. Sauf cette année ! (2 % au 1er avril) - petit miracle électoraliste.

En n’ayant garde d’oublier le grave problème de la « dépendance » dont Sarkozy promit qu’il figurerait au rang des priorités de son quinquennat. Sans rien faire comme d’hab. Ni la Santé en général et l’hôpital public en particulier. En totale déshérence depuis plus de 10 ans. La funeste RGPP s’étant traduite par le fait qu’il y a plus d’administratifs dans les services financiers pour traquer les emplois que de soignants - des médecins aux brancardiers en passant par mes ex-consoeurs infirmières et les aides-soignants - dans les services médicaux.

Je suis socialiste mais absolument pas bénie-oui-oui. Vous pouvez compter sur moi pour défendre les mesures du gouvernement et les réformes que je considèrerais justes et bienvenues mais je saurais critiquer avec la même hargne que contre les gouvernements de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy celles qui feraient grief à la Planète pauvre.

Je ne sais si François Hollande suivait l’actualité lors de l’élection présidentielle de 1965. Je n’avais pas encore l’âge de voter et quelques mois plus tard - le 1er juillet 1965 - j’avais tout à fait celui de travailler à la Ddass du Loiret et de payer cotisations sociales et impôts.

Si j’avais pu j’aurais voté pour François Mitterrand. Je savais qu’il représentait la FGDS qui n’avait que peu de mystère pour moi et dans laquelle je me reconnaissais bien plus sûrement que dans l’ancienne SFIO de Guy Mollet… « Guy Cuisse » selon ce que rapportait des chansonniers un mien cousin habitant en Lorraine mais scolarisé au lycée (alors d’enseignement général) Sainte-Euverte d’Orléans qui déjeunait le samedi à la maison et le dimanche chez ma tante et ses enfants à Fleury-les-Aubrais. Je n’aurais garde d’oublier Lecanuet - autrement surnommé « souriez Gibbs » par quelques amis de ma famille et sans doute certains journalistes…

Je me fis expliquer par mon père Tixier-Vignancourt et ses « 7 ans de malheur » - je cite entièrement de mémoire - lus sur les affiches. Savoir qu’il drainait les voix de l’extrême droite - des fachos de l’Occupation à ceux de l’OAS - ne risquait sûrement pas d’attirer ma sympathie. Fille de résistants de la première heure et amis de nombreux juifs - venus de la Faculté de Strasbourg - a Clermont-Ferrand. L’autre partie ayant atterri à Lyon. Cf. le combat de Lucie et Raymond Aubrac, lequel n’est pas sans me rappeler celui de résistants - les armes à la main - d’un couple, vivant à Modane et ami d’une de mes voisines - que j’ai suffisamment fréquenté quand ils séjournaient à Montmorency pour connaître la profondeur de leur engagement.

Quant au pauvre Marcel Barbu - député anonyme - qui méritait certainement mieux que le quasi ridicule - il pleura presque à la télévision - dont j’ai le souvenir qu’il fit rigoler la France entière, moi comprise. Je réviserais plus tard mon jugement juvénile en apprenant par la suite qu’il fut déporté à Buchenwald pour avoir refusé de donner la liste des salariés de son entreprise - qui me semble inspirée du socialisme utopique à l’instar d’un Godin - et que l’on peut sans conteste le ranger dans la catégorie des utopistes mystiques mais sociaux, tels que Lanza Del Vasto dont s’inspira notamment José Bové.

J’en reviens aux moutons du jour. Notamment le coût du travail en France invoqué par le parfait s… - j’édulcorerais ma colère avec une « sale bête » pour ne pas risquer d’être censurée mais l’esprit demeure : une belle vermine gloutocrate - Philippe Varin, directeur général de PSA qui s’apprête - au nom de la compétitivité - à supprimer 8.000 emplois en France, dont 6.500 net (Libération 12 juillet 2012). Or, sa démonstration ne tient pas la route.

Il le reconnaît lui-même dans l’article déjà cité du Monde sur sa prétendue citoyenneté puisqu’il admet en réponse à la question posée « Avez-vous songé à renoncer à un site industriel hors de France ? » que « Nous avons choisi de garder Trnava en Slovaquie »… L’article soulignant à bon escient que la main d’œuvre y coûte 10 € de l’heure contre 35 € à Aulnay… Pour la citoyenneté à l’heure de la mondialisation prière de repasser. Des tonnes de lait d’beu larme à l’œil. De quoi vous faire dégueuler votre quatre-heures.

D'abord, je constate sur un autre article du Monde PSA : la direction précise son plan social (13 juil. 2012) que Philippe Varin ment comme un arracheur de dents. D'abord sur le coût du travail en France comparé à l'Europe (voir infra) et ensuite sur la production de voitures dans les usines françaises puisqu'il admet qu'elle se limite à 44 % de la production totale de PSA... Enfin, vous apprécierez sans doute ce parfait morceau d'enthologie : « Pour restaurer nos marges, il y a une marge de flexibilité sur le coût du travail »... Une fois de plus les salariés "variable d'ajustement" des profits qui iront aux dirigeants et actionnaires. Pas belle leur vie ?

Drôle de "patriotisme économique" lorsque Le Figaro nous apprend que la production de PSA en Europe est répartie entre 12 usines dont... 6 en France alors que le groupe PSA, en situation critique taille dans ses coûts (28 juin 2012). Comme par enchantement, alors qu'avec le même nombre d'usines situées en Europe la production des sites en France est déjà nettement inférieure à 50 %, ce sont les sites de France qui devraient morfler. Chapeau ! l'artiste.

Sachant au demeurant que le même Varin s’y connaît en termes de désindustrialisation de la France. Un vrai cas d’école ! Il sait sans doute redresser les entreprises mais pour mieux les vendre ensuite à l’étranger, en témoigne son passage à la tête du sidérurgiste Corus qu’il revendit par la suite à l’indien Tata Steel (lequel s’est cassé les dents sur la voiture low-cost - 500 €. Varin eut de même façon vendu Arcelor à Mittal… Ah ! La sale bête… mériterait qu’on le pendît par ce que vous voudrez.

Or, et de surcroît, ses arguments sur la prétendue non compétivité absolue de la France sont battus en brèche par un article des précieux « décodeurs » du Monde Coût du travail : les exagérations du patron de PSA (13 juillet 2012).

Contrairement à ce que soutient Philippe Warin le coût du travail en France est loin d’être le plus élévé de l’Union européenne, industrie automobile comprise. N’espérez surtout pas à ce qu’il fît voter une baisse de sa rémunération par le Conseil d’administration de PSA. Au contraire. Désormais, foutre une grande entreprise en faillite en déconfiture est un titre de gloire méritant prime spécial et s’il devait être remercié, super-prime de départ à la clef.

Or, et a priori je subodore que Philippe Voirin ne devrait pas rester trop longtemps à la tête de PSA et ce pour une raison bien simple : je lis sur un article du Figaro Pourquoi PSA connaît une telle descente aux enfers (12 juil. 2012) qu'il fut recruté il y a 3 ans par la famille Peugeot « pour trouver des partenaires industriels ». L'article est bien en-deçà de la stricte réalité en remarquant que « son bilan est très mitigé » - il est plus que calamiteux ! - et qu'il est contesté par une partie de la famille Peugeot : le groupe a perdu plus de 75 % de sa valeur en Bourse en un an » !

 Il y eut d'abord en février 2011 l'annonce par les patrons de BMW et PSA de la co-création de leur entreprise dans le domaine des moteurs hybrides... Las ! elle fut mort-née et La Tribune nous apprit le 1er juil. 2012 que BMW cesse sa coopération avec PSA Peugeot Citroën. En raison bien évidemment de l'annonce d'un nouveau partenariat : Les contours de l'alliance PSA-GM se précisent (L'Expansion 26 mars 2012). La mariée était sans doute trop belle mais n'a guère apprécié ce "coup de canif" dans le contrat. Scénario de ménage à trois digne d'une comédie de Boulevard :  les cocus sont rarement contents. Quid enfin, du nouveau mariage de PSA qui produira un utilitaire pour Toyota à Sevelnord (Les Echos 23 juil. 2012) ? Philippe Varin me donne tout à fait l'impression d'une mouche enfermée dans un bocal, donnant de la tête dans la vitre.

Je ne saurais dire si le salaire horaire des ouvriers de Slovaquie atteint réellement 10 €. L’unique rêve du patron de PSA qui veut une baisse « massive du coût du travail en France (20 Minutes 13 juil. 2012) étant de mettre les salariés - ceux qui ne seront pas licenciés, sans oublier ceux des sous-traitants qui mettront la clef sur la porte, cela commence déjà ! - sur la paille : payés comme les quasi esclaves de Bulgarie : 3,5 € de l’heure… qui dit mieux ?

Hé bien, j’ai trouvé encore pire - en France ! - aussi ahurissant que cela puisse paraître : des chauffeurs routiers roumains payés "au taux horaire de 1,44€" par Dentressangle (Europe 1, le 31 mai 2012)…

Ce sera l'objet de l'article suivant... article précédent.


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