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Du « tirage » entre la FDJ et les buralistes : fini le « grattage »… C’est grave docteur ?

Publié le 25 juillet 2012 par Kamizole

Je ne suis pas concernée par l’article découvert sur l’infolettres de 20 Minutes Pourquoi vous pourriez ne plus pouvoir gratter de jeux à la rentrée (24 juil. 2012). Je joue - très modestement - à quelques jeux de tirage de la Française des jeux mais n’achète jamais de tickets qu’il faut gratter depuis si longtemps que j’en ai oublié la date. Je fus néanmoins suffisamment intriguée pour l’ouvrir : irions-nous vers leur interdiction ?

Que non point, il s’agit d’un conflit entre les 28.000 buralistes et la FDJ au sujet de leur rémunération (5 %) qui n’a pas évolué depuis 1976, date de création du Loto tandis que leurs charges augmentent : ils ne perçoivent que 50 € pour 1.000 € de mises, lors même que « la FDJ qui tire 76 % de ses revenus de jeux chez les buralistes est donc très dépendante de ces derniers » dont les revendications ne semblent pas exagérées puisque « Augmenter notre rémunération est une nécessité et nous ne demandons qu’à passer de 5 à 6% sur cinq ans ». La FDJ prévenant que si aucun accord n’est trouvé lors de la réunion devant se tenir le 25 juillet 2012 « il reviendra à l’Etat de décider »…

Par ailleurs et contre l’argumentation de la FDJ - « qui a généré 11,4 milliards de mises en 2011, une hausse de 8,5 % par rapport à l’année d’avant, et selon laquelle les buralistes bénéficient de leurs jeux directement et indirectement, les volumes de commissions étant en hausse de 30 % sur trois ans, soit 410 millions d’euros » - les débitants arguent de la complexité croissante des jeux de tirage qui « absorberait 50 % de leur temps à s’occuper des perdants et des gagnants pour une activité qui représente 20 % de leur chiffres d’affaires ».

En conséquence de quoi Jean-Luc Renaud, secrétaire général de la Confédération des buralistes, interviewé par Bertrand de Volontat, préconise que l’avis des buralistes soit demandé lors de la création des jeux, assurant « qu’ils connaissent mieux les clients que la FDJ » et qu’il faudrait envisager de supprimer des jeux car « même si l’offre est moins grande, la demande sera toujours aussi forte ».

Qu’il y ait des « accro » est une évidence Je suis parfois sidérée de voir quelques personnes acheter une dizaine - voire nettement plus ! - de tickets qu’elles gratteront ensuite fébrilement. Sans rien gagner la plupart du temps ou être juste remboursées (elles reprennent alors derechef un autre ticket). Je ne connais pas le prix des tickets mais cela doit faire un sacré paquet de flouze dépensé en pure perte dans le vain espoir de remporter le pactole. Je ne pense pas que ce soit un simple effet mécanique de la crise, quand bien même cela jouerait-il pour certains. L’addiction aux jeux existant en dehors de tout contexte économique et social, et de surcroît dans tous les milieux.

Ne m’y intéressant pas, je ne connais pas le nom de tous les jeux proposés, je les entends parfois quand je vais acheter du tabac ou des journaux. Je suis néanmoins stupéfaite de la croissance exponentielle de leur nombre depuis une bonne vingtaine d’années. Ils occupent une place de plus en plus importante sur les présentoirs des détaillants. D’où bien évidemment un surcroît de travail non négligeable avant même de pouvoir les proposer à la vente. Je vous passerais les détails mais croyez bien que nonobstant ma vue plutôt basse, je n’en suis pas moins fine observatrice.

J’ai même lu ou entendu parler de braquages ou de cambriolages. Tout excitant l’appétit des petits malfrats : alcool, tabac et jeux… Ces derniers étant d’un rendement aléatoire, il n’est pas certain qu’il y ait un ticket de gros lot dans le stock ! Et les buralistes, prudents, laissent souvent la plus grande partie des cigarettes et tickets à l’abri dans une cave qui tient du coffre-fort.

Par curiosité, je suis allée consulter le site de la FDJ consacré aux jeux de tirage. Sans tenir compte des jeux réservés au web (22) j’en ai compté 17 proposés chez les buralistes…

Ceux-ci ont par ailleurs tout à fait raison de se plaindre de la complexité croissante des jeux de grattage. J’ai assisté du coin de l’œil il y a déjà plusieurs mois à une scène plutôt cocasse à l’Orangerie de Montmorency, mon rade préféré parce qu’ils sont sympa. Plusieurs clients, aidés par un des co-gérants, essayant de savoir comment il fallait jouer à un certain jeu - ne me demandez pas lequel - et dans quels cas de figure ils gagnaient ou perdaient.

Il me sembla qu’il fallait au moins être polytechnicien pour entraver quoique ce soit à la notice prétendue explicative. Plus complexe encore qu’un QCM du premier cycle d’études médicales !


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