Dexter Saison 6

Après avoir fait le deuil de sa femme dans la saison 5 en aidant une victime d’un groupe de serial killers à se venger, il était temps pour Dexter de rebondir et passer à autre chose. Forcé d’élever son fils seul, occupation très peu compatible avec sa double vie, Dexter va cette fois-ci être confronté à la foi et s’interroger sur les valeurs qu’il veut transmettre à son fils. Une confrontation qui une fois de plus prendra la forme d’une nouvelle Némésis, cette fois double. Car cette année, Dexter va devoir affronter un duo de tueurs (Colin Hanks et Edward James Olmos) obsédés par la religion et bien décidés à déclencher l’apocalypse en recréant des tableaux censés mener à celle-ci. Au même moment, il va faire la rencontre de frère Sam (Mos Def) un ancien malfrat qui a trouvé la foi et depuis aide d’autres repris de justice à rester dans le droit chemin.

Une thématique intéressante, mais néanmoins un peu dangereuse, surtout dans une série américaine, connaissant la propension des américains à tomber dans le prêchi prêcha embarrassant. Heureusement, il n’en est rien, et si Dexter se laisse pendant un temps séduire par le discours de Frère Sam, il reviendra néanmoins très vite « dans le droit chemin ». Le gros problème de cette saison ne se situe donc pas dans sa thématique religieuse, mais plutôt dans le sentiment de déjà vu prégnant. La saison 5 trainait déjà un peu la patte, mais ici on sent vraiment que les scénaristes commencent à clairement tirer la corde. Non seulement il devient de moins en moins crédible que personne dans le département où travaille Dexter ne se doute qu’il est un tueur en série (surtout que certains personnages qui ont eu des doutes par le passé semblent ici frappes d’amnésie), mais surtout Dexter lui-même semble n’avoir pas appris de ses erreurs passées. Il passe en effet une grande partie de la saison à faire absolument n’importe quoi, à cacher des indices à la police, à se retrouver sur les lieux des crimes avant tout le monde, voire même à se faire une escapade impromptue au Nebraska pour tuer le fils du Trinity Killer dans l’épisode éponyme. Un épisode totalement hallucinant de jemenfoutisme, et qui représente probablement ce que la série a pu proposer de pire.

Et du côté des personnages secondaires, ce n’est pas beaucoup mieux. La plupart d’entre eux n’étaient déjà pas très intéressants, mais ils deviennent ici carrément antipathiques. LaGuerta est toujours aussi froide et calculatrice, Quinn devient alcoolique après que Debra ait refusé de l’épouser, et Debra s’aperçoit dans un retournement de situation digne des Feux de l’Amour qu’elle pourrait bien être amoureuse de son demi-frère ! Au final, seule l’intrigue du serial killer de l’année vient remonter le niveau, en grande partie grâce au talent de Colin Hanks et Edward James Olmos (l’immortel Bill Adama de Battlestar Galactica), tous deux excellents dans leurs rôles respectifs d’élève et de mentor tentant de provoquer l’apocalypse. Les meurtres perpétrés par les deux tueurs sont gratinés à souhait, et l’enquête menée par Dexter comportera quelques intéressants rebondissements.

Mince espoir pour le futur du show, le final assez osé (mais qui aurait dû arriver au moins deux saison plus tôt) va très certainement redistribuer les cartes pour la saison suivante. On espère juste que la suite sera à la hauteur de cet ultime rebondissement ouvrant de passionnantes perspectives…

Note : 5/10

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