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Niger : Au cœur d’un centre de réhabilitation et d’éducation nutritionnelle

Publié le 01 août 2012 par Cmasson
Niger : Au cœur d’un centre de réhabilitation et d’éducation nutritionnelle Niger : Au cœur d’un centre de réhabilitation et d’éducation nutritionnelle Niger Début de la mission : 1997 Equipe: 112 personnes Détail de la mission Seule la respiration entrecoupée d’Hassana rompt le silence de la salle de l’hôpital de Mayahi (Niger) où ont été admis les enfants souffrant de malnutrition sévère. Hassana, 10 mois, n’est pas seule. A côté d’elle dort son jumeaux, Ousseyna. Les infirmières ont dû lui bander les mains pour éviter qu’il ne se débarrasse du tuyau qui l’alimente en médicament.

Les deux enfants ferment les yeux à cause de la douleur « c’est ce qu’on voit tous les jours dans cet hôpital », nous confie Hamani Ojaouga, chef du Centre de Réhabilitation et d’Education Nutritionnelle Interne (CRENI) de l’hôpital.

Ici, nous nous sommes rapprochés des spécialistes d’Action contre la Faim de Mayahi. C’est une équipe de professionnels tenaces qui se bat quotidiennement au Niger pour les enfants victimes de la sécheresse ne meurent pas de faim. « Nous renforçons les capacités des professionnels de l’hôpital, nous administrons un traitement nutritionnel aux nouveaux nés et ensuite, nous nous assurons qu’ils suivent le traitement dans leur village », explique Hainikoye Ita Moussa, responsable Nutrition d’Action contre la Faim à Mayahi.

Les jumeaux Hassana et Ousseyna n’avaient mangé que de la bouillie de millet et ils sont tombés malade. A côté d’eux, Halima, 21 mois est dans le même cas : seulement de la bouillie de millet, avec pour conséquences, des diarrhées et des vomissements.

Il fait très chaud dans le CRENI et les mères chassent les mouches des visages figés de leurs enfants. Il y en a d’autres qui préfèrent s’installer dehors, sous le patio, assises sur des nattes. Certaines sont très jeunes, comme Chamsiya Yahaya. Agée de 18 ans, elle a un enfant de 15 mois, Razak, très malade lui aussi parce que son alimentation s’est résumée à de la bouillie de millet avec de la sauce. Une autre adolescente, Haoussou Bawa, 15 ans, porte dans ses bras son bébé de 4 mois, Sani.  Et son récit répète la même histoire que toutes ces femmes seules dans la salle : « Le père est mort et c’est pour ça que nous n’avons plus aucun revenu ».

Voilà les mères et les enfants que j’ai rencontrés aujourd’hui, un jour comme les autres, dans l’hôpital de Mayahi. Mais leur présence ici suppose aussi un autre drame : là-bas dans leur village, elles ont dû laisser seuls leurs autres enfants, pour certaines six ou sept petits, qui eux non plus n’ont pas assez à manger.

« C’est pourquoi il y a tant de mères qui nous disent qu’elles ne peuvent pas rester ici trop longtemps », nous rappelle le responsable Nutrition d’Action contre la Faim. Saoude Ada, 20 ans, est venue avec une petite de son village pour qu’elle l’aide avec ses deux petits malnutris. Saoude explique que non seulement elle ne peut faire que deux repas par jour et toujours avec du millet. Elle a 8 enfants mais ne peut envoyer qu’un seul d’entre eux au collège.

Je quitte cette partie de l’hôpital pour rendre visite aux enfants qui, après avoir reçu le traitement, sont sur le point de rentrer chez eux. Pour la première fois, je vois des sourires dans ce centre hospitalier. Ces enfants, qui quelques semaines plus tôt souffraient comme le ceux du CRENI ont maintenant recouvré la santé, grâce au traitement nutritionnel d’Action contre la Faim.

Le petit Idrissa est un bout-de-chou de 8 mois. Il n’arrête pas de sourire et sa mère également. « J’étais triste, il avait une infection à la bouche et il ne prenait pas de poids », nous raconte sa mère Barka. Idrissa veut seulement quitter les bras de sa mère et marcher à quatre pattes. Pour que son évolution ne soit pas passagère, il sera suivi par les professionnels d’Action contre la Faim. Son visage, c’est le reflet d’une réussite, la preuve qu’on peut réussir et que le combat de la malnutrition n’est pas vain. Son visage me donne le sourire en sortant de l’hôpital et je me mets à penser à Hassana, Ousseyna et Sani qui eux aussi, auront ce même air joyeux…c’est seulement une question de semaines.

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