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Exorcisme (Dernier étage)

Par Deathpoe

Début juillet j'ai eu un pressentiment. Je pourrais dire que j'ai commencé à perdre les pédales mais ce n'est même pas le cas.
[On ne doit pas renier d'où l'on vient. Certainement, mais quand on l'ignore, il n'y a que ça à faire. Je n'ai pas de plan. J'imagine qu'il y a toujours une porte de sortie, une troisième réponse autre que oui ou non. Certainement pas peut-être mais Je ne sais pas.. J'ai été obligé d'abandonner cette réponse pour me justifier, que ce soit par rapport à la mère ou aux femmes que j'ai aimées. C'était notre réponse préférée avec Célia jusqu'à ce qu'elle décide, qu'à la vingtaine, il fallait du concret, des chiffres à plusieurs zéros et un chien. Finalement, je n'aurai peut-être jamais été en mesure de lui apporter cela. Je n'ai pas eu l'occasion de le savoir. Mais comprends bien que maintenant ça ne sert à rien de s'en poser la question.
Comme il me l'avait dit en terrasse vendredi soir: "Mais arrête de faire chier et de tout rationaliser. Bouge-toi un peu le cul, merde."
Le simple fait que quelqu'un pouvait aller à mon encontre, et surtout, me sortir de ma léthargie dans laquelle j'entrais parfois était délicieux. Je regrettais d'avoir agi ainsi de cette manière avec elle ces dernières semaines. Alors que je me suis presque extirpé de ma coquille et qu'elle se rapproche le plus de Célia, de ce dont je m'en souviens, en ayant certains côtés de ce qui m'avait plu durant le début de cette longue relation.
Je ne sais pas.†out cela me rappelle tout de même que l'amour est une forme de violence. L'amour extrême, maternel, et ce qui va avec. L'impression d'avoir eu dès enfant des souffrances à porter, à soigner, mais qui n'étaient pas les miennes. Des larmes montent aux yeux alors que les premières lignes de basse de Sweet Tooth, sur le premier album de Manson, résonnent. Il faut que je range ça dans mon coffre à jouets, avec le reste. Ce n'est qu'une raison de plus pour s'apitoyer inutilement. Vous aviez raison, et ma mère aussi. Je me suis menotté tout seul. Quelle merde.
L'exorcisme du coffre à jouets. La formule me plaît. Mec, si tu lis ça et que tu parviennes à tirer une photo là-dessus, ça me prouvera le potentiel pseudo-artistique que j'aurai selon toi. Fin de la parenthèse. Et ce n'était pas vraiment du cynisme.
Volets fermés, j'entends quelques portières qui se claquent. Je marche de long en large dans l'appartement et essaie d'étirer l'intégralité de mon corps, totalement engourdi par treize jours d'une quasi inactivité. Je tourne comme un lion en cages, mais je reviens aux essentiels. Période charnière.
Projets intéressants dans lesquels j'épanche curiosité et travail. La solitude qui offre ce qu'elle a de meilleur en guise de tranquillité, malgré tout. Je me sens prêt à aller de l'avant.
Je me laisse encore une semaine pour reprendre des forces. Un cycle de sommeil correct puis pouvoir donner ce que j'ai de mieux à donner. Je n'ai même pas envie d'y croire. Je sais que c'est possible.]
Ça devait continuer sur ma sortie de la bouche de métro, terminus de la 14, Olympiades, avant de le voir l'espace d'une heure pour manger. Je voulais continuer par la soirée passée seul à errer dans les rues et les bars de Paris sans jamais savoir où j'étais. A une rencontre avec un musicien. J'étais dans une rue en train de finir de la vodka et je suis rentré chez lui, avec sa permission, par la fenêtre. Les murs étaient remplis de disques et de CDs. J'ai évidemment paumé sa carte de visite.
Même un peu plus tôt ce soir là, j'en étais à mon deuxième scotch et je buvais sur le trottoir en fumant une clope. Une splendide fille en tailleur dansait un verre de vin à la main. Je n'arrivais pas à en détourner les yeux. Un Indien passait en vendant des roses. Dans un anglais plus qu'approximatif, j'ai discuté un peu avec lui (trois frères, deux soeurs, toute sa famille restée en Inde, il tente presque vainement de travailler pour leur envoyer de l'argent. Et j'ose me plaindre?) pour finir par lui acheter deux roses. Précisément deux parce qu'il me restait deux pièces de deux euros dans la poche. Je lui ai dit qu'il pouvait en garder une (tu parles d'un Robin des Bois!) et lui ai demandé à ce qu'il apporte l'autre, rouge, forcément, à cette fille aux cheveux et au tailleur noirs. Elle est venue me demander pourquoi? Je ne sais pas, dire que personne ne lui avait offert de rose "comme ça", qu'elle ne la méritait pas spécialement. Un baiser sur la joue et la regarder tout de même disparaître au coin de la rue. Sans dire un mot.
Maintenant on peut faire une pause.


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