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Normand Lester à propos de La CLASSE: des propos empreints de fiel, de paranoïa, de misogynie, de haine de classe, de conservatisme, d’intérêts.

Publié le 02 août 2012 par Donquichotte

Voilà !

Il faut dénoncer des propos comme ceux de Normand Lester dans son blog, à l’encontre des membres de la CLASSE. Des propos qui manquent de sobriété, d’élégance ? NON, ce serait trop lui faire grâce ; ses propos manquent d’intelligence et d’empathie (c’est le moins que l’on puisse dire), et, bien sûr, d’intérêt réel pour le texte du Manifeste de la CLASSE (intérêt au sens de vouloir y comprendre quelque chose ; non ! pour NL, mieux vaut le démolir tout de suite).

Le texte du Manifeste est certes un peu juvénile, et il emprunte à d’autres textes et manifestes déjà vus, ce n’est pas un grand texte politique, mais il a le souci de présenter une vision de leurs idées de base qui ne manquent pas d’ardeur, de convictions, de volonté d’être des acteurs responsables dans une société qu’ils veulent construire différemment - avec de la démocratie directe, - avec tous et chacun, - sans barrières imposées d’autorité et sans discussions d’aucune sorte, - sans marchandisation extrême, - avec solidarité, - et pourquoi ne pas l’écrire, avec coeur...)

Habitué (il faut me pardonner quelques expressions, qui vont suivre, et que je n’aime pas écrire) à fouiller de la merde et voir des complots partout, dans les coulisses du pouvoir et ailleurs, Normand Lester se voit enfermé dans une logique qui est la sienne depuis des années. Il est pris au piège de ses propos, et surtout, de ses moréginations pédantes et pontifiantes ; oui, toutes ces enquêtes spéculatives - il aime jouer au détective - qu’il prend pour des analyses sérieuses et qu’il estime « éclairées », parce qu’il a obtenu (en secret toujours ; mais qui sont ses informateurs ?) les bons « tuyaux » qu’il fallait pour les dire.

En fait, il a pris la couleur de ses enquêtes : - noir (le secret toujours qu’il est seul à connaître), - vert de gris (qui entoure et ronge à la base ses preuves) , - paille (le « fumier pailleux » dont il recouvre ses propos pour les prévenir d’une sécheresse qui ne peut que leur convenir) - pourpre (sa pourpre cardinalice de bonze journalistique qu’il croît être), - glaireux (des propos crachés ou vomis le plus souvent, visqueux et baveux).

Il eut mieux fait de pinceauter l’étoffe de ses propos qu’il tient à l’encontre du Manifeste des étudiants.

Quand, dans le passé, - je l’ai vu et entendu souvent à la tv – j’y voyais des dénonciations qui m’agréaient, au sens où il me semblait bien que celui-ci ou celui-là avait quelque chose à cacher, ou encore, qu’il y avait anguille sous roche dans toute situation que je ne savais pas m’expliquer et comprendre, j’aurais dû lire entre les lignes. Et c’est ce que nous devrions faire maintenant, lire entre ses lignes.

Et entre ses lignes, - il y a du fiel (il traite le texte de « caricature crétine »), - il y a de la paranoïa (il voit Mussolini à cause des « mots » du texte, il mélange communisme et fascisme. Mais « de QUOI » a-t-il peur, ce pauvre Lester, et surtout, pourquoi a-t-il peur d’un manifeste étudiant ?), - il y a de la misogynie (ça, c’est le plus extraordinaire du texte ; il en veut aux femmes qui osent... Mais d’où lui vient cette haine du féminisme ? Nous ne pouvons nous aventurer plus loin sur cette question, j’aurais peur de découvrir quelque chose qui pue, ha !ha !), - il y a une haine de classe larvée ou insoupçonnée chez ce « journaleux » (pourquoi faut-il qu’il les apostrophe comme des « rejetons de la petite bourgeoisie bureaucratique » ? alors que l’accessibilité à l’université est relativement plus grande au Québec qui impose des frais moindres que ne le font les provinces anglophones du Canada. Il y a dans nos universités des étudiants de toute origine sociale) - il y a un conservatisme très étroit anti marxiste et anti communiste (c’est peu dire), ce qui, dans tous les cas, lui fait craindre le changement de société auquel nous convie le Manifeste de la CLASSE, - il y a finalement, il faut bien en convenir, un « intérêt » (lequel ? la réélection de Charest ? Bref, passons, on s’en fout.)

Lester est vieux, et dépassé. J’ai lu beaucoup de commentaires sur le Net à propos de son texte : c’est unanime, c’est, dit l’un, un « ramassis d’insipidités, et surtout, ce n'est vraiment qu'une vomissure de haine et de ressentiment ». Il perd, ajoute-t-il, tout ce qu'il pouvait conserver de crédibilité en tant que « journaleux ».

Mon petit mot est simple ; mais pour mieux y voir, il faut lire et relire les 4 textes suivants :

-   de Guy Rocher,

-   de Stuart J. Murray,

-   de Peter Leuprecht 

-   et ceux de la journaliste Marie-André Chouinard.

On y retrouve des propos intelligents, des analyses sérieuses, et surtout, des efforts et un souci de « comprendre » ce mouvement étudiant.

Oui, comprendre ce que ce pauvre Lester ne comprend pas lorsqu’il écrit à propos du Manifeste : « Vide intellectuel, indigence de la pensée, litotes et lieux communs... ». On aurait envie de lui retourner ces remarques ineptes à propos de son propre texte. Et tout ça pour dire que les « mots » du Manifeste lui rappelle Mussolini, rien de moins. Alors là, « l’habitué de la fouille-merde et de la paranoïa des complots tout partout » y va fort. Et pourquoi ? Pour dénoncer un groupe d’étudiants qui cherchent à  s’exprimer, à s’expliquer, à comprendre, à se faire connaître, et, comme le dit Stuart J. Murray, ce sont « des étudiants qui cherchent désespérément à réinventer et à partager une langue « commune » et rassembleuse », et qui ont écrit un manifeste qui « va au-delà de la hausse des droits de scolarité et soulève un « malaise plus profond ». Pour Murray, « le manifeste est intrinsèquement un appel à la prise de parole » 

Or, comme le déclarait Guy Rocher, que personne ne viendra accuser de manque de clairvoyance en ce qui touche à l’éducation: « La lutte des étudiants est juste »

Normand Lester à propos de La CLASSE: des propos empreints de fiel, de paranoïa, de misogynie, de haine de classe, de conservatisme, d’intérêts.

L.M. Gervais l’avait rencontré pour le Devoir, et écrivait :

« L'un des penseurs du système d'éducation québécois prône l'abolition des droits de scolarité » « Le principe de la gratuité scolaire est toujours d’actualité, estime le sociologue Guy Rocher ».

   À lire: la lettre ouverte de Guy Rocher et Yvan Perrier (PDF)

« Le sociologue Guy Rocher a choisi son camp: c'est dans la rue avec les étudiants qu'il trouve sa place depuis le début du mouvement de grève. Et au-delà du gel des droits de scolarité, c'est pour le principe de la gratuité scolaire qu'il milite, une lutte qu'il qualifie de «juste», a-t-il confié en entrevue au Devoir. «La gratuité est souhaitable, a rappelé M. Rocher. En adoptant ce principe de départ, ça nous impose de repenser les politiques tout autrement. Tant qu'on est dans le débat du gel et du dégel, on reste sur une discussion de chiffres qui tournent en rond.»

Peter Leuprecht reprend, lui, cette idée-force du Manifeste des étudiants: « Face au danger évident de la marchandisation de l’éducation, il faut affirmer haut et fort que l’éducation n’est pas une marchandise que l’on achète ».

De son côté, la chroniqueuse du Devoir, Marie-Andrée Chouinard   écrivait « La Loi 78 est insupportable et odieuse »

Et elle ajoute, dans un autre article, « Conflit étudiant - Gardiennes de senti » :  « Formidable et étrange pépinière que cette CLASSE féministe, plutôt radicale que conciliante, en lutte contre toute forme d’oppression, rageuse dans la défense de ses principes, quitte à renoncer à des milliers de dollars de soutien. Dans une société où serpentent collusion, corruption et éthique bafouée, cette organisation offre une spectaculaire leçon de cohérence… qui dérange ».

Je parcours le Devoir chaque jour pour y trouver des réflexions du genre de ces quatre textes. Elles amènent de l’eau au moulin pour qui veut comprendre mieux ce mouvement étudiant ; elles ne sont pas rares, j’en passe quelques-unes sous silence, mais toutes ensemble, me semble-t-il, elles nous font faire un pas vers un peu plus d’humanité, car c’est bien de cela dont il s’agit : des étudiants qui veulent changer un peu le monde.

Ainsi, quand je vois un texte comme celui de NL qui compare ces étudiants à des émules de Mussolini, j’en crève de honte.

Dernière remarque : le texte du Manifeste dit « Nous sommes avenir ». Il ne dit pas « Nous sommes l’avenir », et pourtant, il le pourrait. Or je l’interprète autrement, avec les mêmes mots, ou presque, et cela m’aide à comprendre mieux cette jeunesse étudiante de la CLASSE dont les codirigeants  parcourent le Québec afin d’expliquer leur Manifeste.
Ils, ces étudiants de la CLASSE, sont « à venir », ils sont en devenir, mieux, ils sont à naître » et nous en attendons beaucoup. Comment se présenteront-ils dans quelques années ? QUI seront-ils ? Que restera-t-il de leur Manifeste, de leurs idées de démocratie directe ? OUI, qui seront-ils devenus ? Ils sont « à venir », « à naître », et ils ont choisi de se présenter cette année, têtes et pieds devant, tout entier, et jetant des cris à tout va. Un simple conflit dû à une hausse programmée des frais de scolarité a provoqué cette naissance. Je suis certain que plusieurs d’entre eux, dans cette entreprise de dire, de « prendre la parole » face à toute la population du Québec, se muent petit à petit en des hommes et des femmes qui prennent leur destin en main. Pourquoi le dire et l’écrire ? Pourquoi rencontrer des gens ? Pourquoi s’expliquer ? Sinon pour se faire comprendre, certes, mais surtout pour comprendre mieux qui ils sont dans cette société, et quel peut être leur rôle, leur place, leur « à venir ».

Le bruit des « casseroles » leur a donné déjà une réponse, et ils croient que cette réponse est la bonne.

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