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[anthologie permanente] Claude Esteban & Emily Dickinson

Par Florence Trocmé

L’été est le temps des rediffusions ! Poezibao revient donc sur ses pas et reprend les tout premiers temps de l’anthologie permanente. Elle s’appelait alors l’almanach poétique et a commencé à paraître le 1er janvier 2002 sur le site Zazieweb aujourd’hui disparu (ce qui fait que les poèmes choisis à l’époque ne sont plus accessibles).  
Les extraits étant très courts à l’époque, Poezibao en publiera deux chaque jour de cet été.  
 
 
(10 février 2002)/Claude Esteban 
 
 
Le soir venu, on se prépare pour un voyage 
qui n'aura jamais lieu puisque bien sûr on ne part pas 
mais c'est quand même chaque soir un moment 
très extraordinaire car avant de tout quitter il faut 
mettre en ordre sa maison et chacune de ses pensées 
qui prenaient tant de place et n'en garder qu'une 
ou deux, les plus légères, pour son bagage. 
 
 
Claude Esteban, Anthologie de la poésie française du XXe siècle, tome 2, Poésie/Gallimard 2000, page 448.  
 
• 
 
(11 février 2002)/Emily Dickinson 
 
 
As if the Sea should part 
And show a further Sea – 
And that – a further – and the Three 
But a presumption be – 
 
Of Periods of Seas – 
Unvisited of Shores – 
Themselves The Verge of Seas to be – 
Eternity – is Those " 
 
Comme si la mer s'ouvrait 
Découvrant ainsi une autre Mer – 
Et cette Mer – une autre – et que les Trois 
Ne soient que – Supposition 
 
D'une suite de Mers – 
De rivage vierges – 
Elles-mêmes, Frange des Mers à venir – 
L'Éternité, c'est cela – 
 
Emily Dickinson, 56 poèmes suivi de Trois lettres, traduction de Simone Normand et Marcelle Fonfreide, Le Nouveau Commerce, 1996, page 55.  


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