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Bon Tom, Bad Tom

Publié le 21 août 2012 par Georgesdimitrov
Bon Tom, Bad Tom

Tom Waits

Nous n’avons pas encore eu l’occasion de vous parler du dernier opus de Tom Waits, paru l’automne dernier et ayant sa place réservée sur nos iPods depuis. Après presqu’une décennie sans matériel original, l’iconoclaste crooner est en effet revenu en force avec Bad As Me (2011), son 17e album studio. Le hiatus n’a heureusement aucunement affecté ni le talent du chanteur, ni son inventivité mélodique: composant toujours en tandem avec sa femme Kathleen Brennan (souvent oubliée), Waits a invité au sein de son cirque nombre de collaborateurs de qualité.

Marc Ribot, guitariste new-yorkais “flyé” qui orbite depuis les années 1980 dans les cercles d’avant-garde aux côtés de Waits ou John Zorn, reprend tout d’abord du service pour l’aventure. Mais c’est surtout le clash entre deux musiciens Jazz de la Nouvelle-Orléans d’une part, et Flea et Keith Richards de l’autre, qui donne une saveur particulière à l’ensemble. Les influences de l’historique Preservation Hall Jazz Band se mêlent ainsi à celles des Red Hot Chili Peppers et des Rolling Stones sous la direction du maître de cérémonie, plus rétro. Un retour vers des racines rythm & blues qui plaira sans doute aux purs et durs de la première heure.

Entre l’agressivité qu’il a pu avoir sur Bone Machine (1992) ou la mélancholie transcendant Alice (2002), Bad As Me se présente comme un disque étonnament équilibré dans son ecléctisme. L’instrumentation oscille habilement entre acoustique et électrique, le ton entre sombre et lumineux. Chicago, Get Lost ou Satisfied sont d’excellents morceaux blues with a twist, entraînants et dynamiques. Le ton se fait plus langoureux sur Raised Right Men, Talking At The Same Time ou la chanson-titre, trois pistes de fin de soirée à écouter au milieu d’un tripot enfumé. Pay Me, Last Leaf et New Year’s Eve apportent la touche de poésie nostalgique. Et, au milieu de ce parcours féérique sans réel maillon faible, la déchaînée Hell Broke Luce nous rappelle à coups de guitares sales et mitraillettes qu’à 62 ans, Waits est toujours un mauvais garçon. Un album inspiré qui fera date dans la déjà foisonnante discographie de l’artiste, où se tailler une place de choix est déjà un exploit.


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