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Canada : des élus loins du peuple

Publié le 21 août 2012 par Copeau @Contrepoints

L'électeur moyen se fiche que la majorité des actionnaires du magasin soient chinois, québécois ou anglophones. Il veut des bons produits, moins chers. Et il exige la même chose des services gouvernementaux (et sur ce plan, il croit qu’il se fait royalement fourrer).

Par David Descôteaux, depuis Montréal, Québec.

Canada : des élus loins du peuple
J’ai l’impression que jusqu’ici, les candidats à l’élection sont plus pressés de dévoiler leurs grands plans interventionnistes pour se fourrer le nez dans l’économie, que de répondre aux préoccupations des citoyens.

C’est comme si on devait choisir à la fois le futur PDG du Québec Inc. au grand complet, et celui de la Caisse de dépôt. Et quel fantasme dirigiste, parmi ceux de chacun, risque de faire le moins mal à notre portefeuille.

Je ne prétends pas parler au nom de tous, loin de là. Mais j’ai ma petite idée sur les préoccupations du Québécois moyen, du moins sur le plan économique.

En avoir pour son argent

Il n’a pas grand-chose à cirer de savoir combien nous avons de sièges sociaux. Ni de savoir si le propriétaire de son magasin préféré s’appelle M. Leblanc ou M. White, M. Lebrun ou M. Brown.

Que la majorité des actionnaires du magasin soit chinois, québécois ou anglophones lui passe 10 pieds par-dessus la tête. Il veut des bons produits, moins chers. Et il exige la même chose des services gouvernementaux (et sur ce plan, il croit qu’il se fait royalement fourrer).

Il ne veut pas savoir si la Caisse de dépôt doit investir plus ou moins au Québec. Il veut savoir si l’argent de sa retraite qui s’y trouve va toujours être là quand il aura 65 ans (ou 75 ?)

Il ne veut pas savoir qui, du Québec ou du Canada, devrait gérer la caisse d’assurance-emploi. Il veut surtout savoir comment éviter de se retrouver sur ce programme ! Et les derniers chiffres de l’emploi au Québec (-28 700 en juillet) n’ont rien pour le rassurer.

Payer une « taxe santé » de 200 $ ne l’empêche pas de dormir la nuit. Ce qui l’empêche de dormir, c’est le cadran qui sonne à 4 h 30 un dimanche parce qu’il doit aller faire la file devant la clinique avec ses camarades. Pour espérer obtenir — ô luxe — une place pour son enfant malade.

Il ne se demande pas si on doit imposer des cours d’économie au secondaire. Il se demande, sérieusement, si nos politiciens échoueraient ou non à ce cours.

Focus !

Le Québécois moyen ne se demande pas qui serait le meilleur « pilote » pour l’économie. Il sait que l’avion vole dangereusement bas, et risque de s’écraser. Il se demande juste si après impôts, taxes et déductions, il lui restera assez d’argent pour acheter à sa famille un parachute assez grand et solide.

Qu’on arrête de gaspiller. Qu’on réduise au minimum les opportunités de copinage et de corruption. Que les taxes et impôts cessent d’augmenter (et éventuellement, diminuent). Qu’on ait des services dignes de notre fardeau fiscal. Et qu’on pense un peu à la prochaine génération pour faire changement.

Juste ça, c’est déjà tout un programme. Arrêtez de vous prendre pour le PDG du Québec, mesdames et messieurs les candidats. Et efforcez-vous plutôt de redonner aux citoyens un peu de liberté économique et d’air frais. Après tout, ce sont eux qui feront l’avenir du Québec, pas vous.

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