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[Critique] DARKSIDE, LES CONTES DE LA NUIT NOIRE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Tales From The Darkside

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : John Harrison
Distribution : Deborah Harry, Rae Dawn Chong, James Remar, Christian Slater, Matthew Lawrence, Steve Buscemi, Julianne Moore, David Johansen, Mark Margolis…
Genre : Horreur/Épouvante
Date de sortie : 15 mai 1991

Le Pitch :
Un jeune garçon est enfermé dans la maison d’une femme qui projète de la faire cuire et de le servir à ses convives. Pour gagner du temps, le gamin entreprend de raconter à la sorcière, trois histoires effrayantes…

La Critique (histoire par histoire) :
Emmené par John Harrison, réalisateur surtout connu pour avoir composé des bandes originales (de Creepshow ou du Jour des Morts-Vivants), Darkside, Les Contes de la Nuit Noire est construit sur le même modèle que Creepshow, à savoir autour de trois histoires distinctes, reliées les unes aux autres par une quatrième. Trois histoires, dont deux sont des adaptations des écrits d’Arthur Conan Doyle (Lot 249) et de Stephen King (Cat from hell). La troisième et celle qui fait office de fil rouge étant des créations originales.
Dans la lignée de Creepshow et de sa suite, mais aussi de Cat’s Eyes ou des Contes de la Crypte, Darkside est un film d’horreur à sketches reposant sur une ironie cinglante et sur un humour plus ou moins macabre. Des contes qui ont su trouver leur place, notamment via les vidéo-clubs, dans le cœur des amateurs de cinéma d’épouvante et qui ont remporté Le Grand Prix au Festival International du Film Fantastique d’Avoriaz.
Darkside, bien qu’inférieur à Creepshow, demeure un petit classique de connaisseurs. Un film qui a remarquablement bien vieilli et qui convoque tout le charme propre aux productions d’horreur du début des années 90. Détail des histoires :

Lot 249 :
Un brillant étudiant arrive à se procurer une momie vieille de 3000 ans, ainsi que le papyrus où est inscrit une formule permettant de la réveiller. Maitre de la momie, l’étudiant met en place un plan machiavélique dans le but de se venger de ceux qui l’ont floué…
Clairement le segment le plus faible du lot. Et paradoxalement, c’est lui qui bénéficie du casting le plus impressionnant. Steve Buscemi, Julianne Moore et Christian Slater se partagent en effet l’affiche de cette histoire de momie vengeresse. Un conte sombre certes, mais pour le moins conventionnel, qui fonctionne comme beaucoup d’histoires du genre : un type mal aimé met en place un plan machiavélique pour tuer ceux qu’il considère (à juste titre) comme les responsables de ses déconvenues.
Efficacement emballé, Lot 249 peut aussi s’envisager comme un hommage appuyé au cinéma d’horreur des années 30. Malheureusement, le rythme, assez lent, plombe un peu l’ambiance, tout comme l’interprétation des acteurs, pas franchement investis. Tout spécialement Julianne Moore qui, dans le rôle de la femme fatale de service, joue l’économie d’énergie. Pas désagréable bien sûr, Lot 249 fait surtout office d’apéritif au regard de ce qui suit.
À noter qu’il s’agit de l’adaptation d’un écrit d’Arthur Conan Doyle.

Cat from hell :
Un homme, immensément riche, fait appel à un tueur à gages notoire, dans le but de se débarrasser d’un mystérieux chat noir, qu’il accuse du meurtre de trois de ses proches. Un chat, qui, a en croire le vieillard, sort tout droit des flammes de l’enfer…
Adapté d’une nouvelle de Stephen King, Car from hell est, de plus, scénarisé par le grand George A. Romero (La Nuit des Morts-Vivants). Un script également très simple, mais, pour le coup, super efficace. Ironique à souhait, ce segment s’avère également très intéressant d’un point de vue graphique. Tout particulièrement quand le chat passe à l’action sur le tueur à gages venu le liquider.
Les acteurs sont tous à leur place et les souvenirs de Creepshow affluent. Rien de plus normal puisque King et Romero en étaient tous les deux à l’origine. Ici, leur collaboration débouche sur un sketch savoureux dont la morale -en faveur de la cause animale- brille par un emballage saignant à souhait.

Lover’s Vow :
Alors qu’il vient de se faire lourder par son agent, un artiste déchu assiste dans une rue sombre, au meurtre de l’un de ses amis par une affreuse créature ailée. Persuadé que sa dernière heure est venue, l’homme supplie le monstre de lui laisser la vie sauve. Le monstre accepte mais demande à l »artiste de ne jamais dévoiler son existence. À aucun prix il ne devra raconter à quiconque sa rencontre avec la créature. Choqué, l’homme rentre chez lui et tombe sur une jeune femme égarée. Ayant peur que cette belle inconnue ne fasse la connaissance du démon, l’homme propose à la jeune femme de rentrer chez lui afin d’appeler un taxi…
La montée en puissance continue avec cette histoire très bien ficelée qui s’avère être la meilleure du lot. Sous ses apparats de love story conventionnelle, Lover’s Vow cache un twist redoutable qui ne sera bien entendu pas éventé ici. Désenchanté -à l’image du regard de James Remar, l’acteur principal- cette histoire, fortement teintée elle aussi d’ironie, est portée par de brillants effets-spéciaux (pour l’époque) et par les performances d’acteurs tout à fait raccords avec l’ambiance. L’occasion de retrouver Rae Dawn Chong, vue notamment aux côtés d’Arnold Schwarzenegger dans le jouissif Commando de Mark Lester.

@ Gilles Rolland

[Critique] DARKSIDE, LES CONTES DE LA NUIT NOIRE

Crédits photos : Paramount Pictures


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