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Feeërieën 2012: Dez Mona Feat. Box: Sága - Black to Comm, Parc Royal, Bruxelles, le 27 août 2012

Publié le 27 août 2012 par Concerts-Review

L'annuel festival ' Feeërieën', organisé par l'Ancienne Belgique, retrouve le décor enchanteur du Parc Royal, transformé pendant 5 soirées en forêt magique, illuminée par des lampions, des fanaux sans oublier une lune blafarde et de mirifiques constellations d'étoiles.

Le programme de cette  première nuit a attiré la grande foule,  l'esthétique baroque adoptée par  Dez Mona pour la lecture de l'opéra Sága s'accordant à merveille avec le cadre romanesque du lieu.

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L'avant-programme est assuré par Black to Comm!

Si ton esprit associait ce patronyme à une compilation ( sortie en 1994) des méchants MC5, il s'est résolument fourvoyé, Black to Comm est un projet imaginé par le Hamburger, Marc Richter, un amateur de bricolage sonore ayant pondu une série d'oeuvres cataloguées ambient, mutating digital music, voire neurotic glitch music...

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Toutes tes craintes se sont révélées exactes, Marc, magnitude 4, espèce de professeur Tournesol, coiffé d'un galurin moins hergéen, nous a servi une panade prétentieuse, passablement indigeste, et manquant totalement de fantaisie, confirmant ce qu'on savait déjà, la retranscription scénique d'un travail de laboratoire est une besogne vaine et creuse suscitant chez l'auditeur un profond ennui.

Quelques vaniteux crieront au génie, d'autres, plus prosaïques, décriront la performance en ces mots: de la masturbation intellectuelle recouverte d'un épais vernis  de pédanterie.

Pour tout te dire, l'oeuvre écrite complète d'Alain Robbe-Grillet est plus mutine que les quarante minutes, une seule plage, prestées par Herr Richter.

Tous les stéréotypes ont défilé: drones vaguement psyché, tapisserie symphonique, remous aquatiques, bloups, bloups...20000 lieues sous les mers, bonjour Cousteau,  portes qui grincent, va-et-vient d'une balle de ping pong, tocsin strident, beats industriels...

Tiens, voilà, Luc Toogenblik, comment se nomme cette pièce magistrale et éminemment mélodique, menneke?

' Scheiße- Disk Ein'.

Quel érudit!

Tu préférais Mike Oldfield, ik ook!

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Interminable attente avant l'apparition d'un Jean-Claude Van Damme local venant introduire Dez Mona feat. BOX: Sága!

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Gregory Frateur, ça fait un bon moment que tu suis son parcours dans lequel il est impossible de relever la moindre faute de goût.

Avec Dez Mona, une série d'albums inclassables et impeccables, des concerts donnés dans des lieux atypiques( une église dans la banlieue anversoise, le band s'y est produit sous le nom 'Le Doulos', la salle de réception du Parlement flamand...), des performances théâtrales ( l'étonnant 'Prometheus' vu aux Brigittines), à chaque fois tu as eu l'impression d'assister à un spectacle pas banal.

Le chant passionné du menuisier anversois , tout comme l'accompagnement musical de ses complices, ont toujours eu le don de te fasciner, tu ne pouvais donc rater une des dernières représentations 2012 du projet Sága.

 Sága, déesse de la mémoire et de la poésie, fille d'Odin, femme de Vígríd, deviendra un opéra, imaginé par le duo Frateur/ Nicolas Rombouts . Pour ce Gesammtkunstwerk, ils feront appel à l'écrivain Jeroen Olyslaegers, à la styliste Véronique Branquinho, au peintre Nick Andrews et au light designer Jan Pauwels, sur scène, Dez Mona sera accompagné par l'ensemble BOX  ( Baroque Orchestration X).

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21h50', Nicolas Rombauts (contrebasse) - Roel Van Camp (accordéon) -   Tijs Delbeke ( guitare, trombone, violon, orgue, clavecin, percussions), flanqués de quelques éléments faisant partie de BOX ( sans doute, Pieter Theuns au théorbe - Pieter Vandeveire à la viole de gambe - Jutta Troch à la harpe baroque et tubular bells) précèdent le ténor en ouvrant  avec une longue intro lyrique ( 'Vandaag'), amorcée par une harpe céleste et des cordes mélodramatiques.

Apparition de Gregory Frateur, amaigri, chevelure indomptée à la Ludwig van, chemise blanche à jabot, cravate dénouée, noire...

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 Premières bribes chantées, le parc vibre.

Oui, il y a du Antony, du Nina Simone, du Nick Cave ou du Scott Walker dans ce timbre, mais surtout il y a le phrasé exceptionnel de Gregory Frateur, un phénomène unique.

 Le public assis ou couché a écouté religieusement ' A part of our hearts', ' Bright Life part I', et ' She is a Haven' (un tango baroque engendrant un incroyable moment d'émotion),  une première pause déclenche une salve nourrie d'applaudissements.

Le clavecin entame ' A Part of our Dreams' , une chanson parlant  de nos villes, villages, hameaux, confie Gregory.

Le ton récitatif ensorcelle, l'orchestration /oratorio à la Haendel émerveille.

' Heavy Hearted Land'  , un aria sacré pendant lequel le timbre de l'Anversois prend des intonations  vertigineuses, dignes de Barbara Hendricks.

Un choeur allégorique accompagne le chant du maître pendant ' Automated Sun'  auquel succède le mélancolique ' Now it is still'... what I wanted was a smile... sobrement chanté.

 La  ballade ' A Part of our Lives' se rapproche des titres des 'Irrepressibles' , elle sera suivie de 'Bright Life- Part II', un  interlude instrumental  courtois devant permettre au chanteur de  reprendre du souffle.

' Soldiers' précède un des sommets du concert, ' A Part of us all' , au refrain lancinant, chanté en choeur grégorien par tous les musiciens.

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Présentation de l'équipe et ultimes lieder ' Today' et  le tendre 'Saga' bouclant le voyage.

Un triomphe!

En principe, pas de rappel, un opéra forme un tout, mais, après avoir  levé un voile sur de futurs projets, Dez Mona et BOX reprennent ' A part of our lives' pour contenter la foule!

De la magie pure!

 

 


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