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100 Days, 100 Nights

Publié le 31 août 2012 par Wtfru @romain_wtfru

100 Days, 100 Nights

La rentrée politique de cette année est un peu plus agitée qu’à l’accoutumée. Nous avons outre Atlantique l’investiture Républicaine de Mitt Romney qui fera face à Barak Obama lors des prochaines élections américaine. Il s’est construit à travers ses interventions une image de faucon, prédateur aux griffes aiguisées à mi-chemin entre Ronald Reagan et Bush Jr. En Europe maintenant, nous ne parlons que des cents premiers jours de François Hollande (on compte les vacances). Nicolas Sarkozy aimait être présenté en tant qu’hyperprésident par l’opposition, et en bon camarade de jeu, la droite prend un malin plaisir à traiter F. Hollande d’hyppoprésident. Tout y a changé pour un style un peu plus old school. F. Hollande est parti en vacances gazouiller avec sa Belle dans une résidence d’Etat sur la Côte d’Azur tandis que son premier ministre gère le day-to-day business. A force de s’être présenté comme un président normal, il fallait bien que le gouvernement lui ressemble. Qui n’a pas eu un regard plein d’empathie lorsque la presse a annoncé que Jean-Marc Ayrault ne pourrait pas partir cette année en camping-car en vacances pour des raisons de sécurité ? En toute sincérité, le pipautage des cents premiers jours ne berne plus personne. Les décisions symboliques ont été rapidement prises comme des victoires faciles histoire de partir se dorer la pilule sereinement.

La pilule, ce sont les employées de Peugeot, Air France ou encore Alcatel qui ont du mal à l’avaler. F. Hollande a bâti une partie de sa campagne sur le rêve français en expliquant que la volonté du peuple et son envie de démocratie était plus forts à eux deux que les marchés et l’argent réunis. Pourquoi pas ? Mais rappelons alors que les grandes réformes structurelles ont été repoussées à cet automne et que les 33 milliards annoncés par la cours de comptes comme manquants pour atteindre la barre des 3% du déficit du PIB, ne seront pas une mince affaire à récupérer. La politique européenne ne vacille que trop peux face à l’hyper commandement merkozyste et ce, même si F. Hollande n’y va pas avec le dos de la cuillère à pot – de Nutella.

Somme toute, il n’a pas commis de graves erreurs. La bourse ne s’est pas effondrée, la guerre sans mercis que les financiers nous avaient annoncés est repoussée à plus tard. Il n’intervient qu’à demi-mesure lorsque l’on aborde les grands chantiers fondamentaux de la construction européenne. Les cents prochains jours seront eux d’importance capitale pour le nouveau président français social démocrate : il sera confronté au test de la cohérence. Cette nouvelle tendance à gouverner ne vaut que s’il ne se laisse pas séduire par son côté libéral-libertin. Savoir tenir tête aux marchés et aux gouvernements européens libéraux est un exercice périlleux qui une fois réussi contribuera à la sacralisation de l’Etat Social.


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