Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx (Polar historique, 1984)

L'inspecteur Cardin doit résoudre le meurtre de Bernard Thiraud, assassiné en pleine rue. Cardin va rapidement découvrir que le père de Thiraud a été tué dans des circonstances similaires vingt-trois années plus tôt.
C'est sous la forme d'un polar que Daeninckx revient sur deux faits tabous de l'histoire de France contemporaine. D'abord, avec sur le massacre du 17 octobre 1967 à Paris lors d'une manifestation pacifique organisée par le FLN contre le couvre-feu imposé aux Algériens. La répression policière avait fait plusieurs centaines de morts. L'ordre avait été donné aux policiers d'utiliser n'importe quel moyen pour neutraliser le cortège, ce qu'ils firent avec zèle.
Lors de la parution de ce livre, cette journée était encore très méconnue. De nos jours, elle est davantage évoquée grâce au travail de mémoire d'historiens ou de romanciers comme Daeninckx, mais est toujours oubliée dans les programmes scolaires. Le 17 octobre 1961 est un des moments les plus importants de la guerre d'Algérie, guerre qui est souvent l'objet de contre-vérité et de négationnisme.
L'autre sujet du livre est la réintégration des fonctionnaires vichystes ayant participé aux programmes de déportations des juifs dans les rangs de l'administration française à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le plus connu d'entre eux est Maurice Papon devenu préfet de Paris et ordonnateur du massacre du 17 octobre 1961.
Entrevue radio de Jean-Luc Einaudi historien auteur de La bataille de Paris : 17 octobre 1961.