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Carole Fives - Que nos vies aient l'air d'un film parfait

Par Clarac
Carole Fives - Que nos vies aient l'air d'un film parfait Éditeur : Le Passage - Date Parution : Août 2012 - 119 pages magnifiques et un coup de cœur !
Début des années 80. Aux vacances de Pâques, des enfants apprennent le divorce de leurs parents. La famille implose et les deux enfants la fille et son petit frère Tom âgé de huit ans se retrouvent au premier rang des victimes. Commencent les week-ends chez le père, le chantage au suicide de la mère dépressive et  la lente séparation du frère et de la sœur. 
Les personnages prennent la parole tour à tour hormis le petit frère Comme dans un film rembobiné, chacun revient  sur les évènements  avec sa vision. Et les parents avec leur vérité ou les mensonges de l’époque.  Elle installée dans le sud de la France alors que le père est toujours sur Paris, les enfantsse trouvent échangés comme une marchandise de contrebande sur des aires d’autoroute, prennent le train avec leur écriteau accroché autour du cou. La mère déchue de ses droits veut son fils. Après tout c’est facile, deux enfants et  deux parents : à chacun le sien. Elle enrôlera sa fille dans ce procédé odieux. Entre un père dépassé par la situation  et une mère égoïste, ils ne trouvent plus leur place nulle part. Séparés eux-aussi,  ils n'ont comme seul partage que des fêtes familiales et quelques jours de vacances ensemble. Ils encaissent,  souffrent en silence avec toujours en tête de ne pas décevoir ou faire de  la peine à  l'un ou à l'autre des parents. L'amarre fraternelle qui les unit s'effiloche, la complicité ancienne s'érode car  chacun grandit seul.
On replonge dans ces années 80 et son ambiance émaillées d’évènements qui les ont marquées : Gainsbourg brûlant son billet de 500 Francs sur un plateau télé, l’arrivée de la gauche, le top 50 et les illusions qui commençaient à s'envoler.   Ce premier roman est une réussite sur toute la ligne ! Pas de pathos ou de mièvrerie mais des mots extrêmement justes pour parler de l’amour fraternel et d’enfances saccagées.  J'ai souri, j'ai vibré d'émotions et j'ai eu beaucoup de poissons d’eau dans les yeux ! Un coup de cœur entier  !
On donnera le change pendant le vacances  de Noël, on leur montrera à tous que merci, ça va très bien, la vie continue. Mais c'est nous-mêmes que nous essaierons de persuader. On passe encore Noël ensemble après tout, qu'est-ce qui a changé depuis l'an dernier?  Nous sommes là, en face de vous, les mêmes cousins et vous allez voir que que nous n'avons rien perdu de notre sens de la répartie. Croyez-vous que nous allons nous étaler devant vous comme deux flaques? Ne vous inquiétez pas, nous avons déjà appris à nous protéger. Ne vous inquiétez pas, nous avons déjà appris à nous taire.

Un énorme merci à Dialogues Croisés ! Le billet de Cathulu 
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