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Notre Dame du Haut à Ronchamp par Le Corbusier : visite et petite leçon d’architecture (by notre spéciale guest Ophélie)

Publié le 26 septembre 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

J’ai profité je crois du dernier dimanche ensoleillé franc-comtois de la saison pour monter au sommet de la colline de Bourlémont, sur laquelle se dresse Notre Dame du Haut, qu’on appelle entre nous La chapelle de Ronchamp, et construite en 1955 par Le Corbusier.

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Vue depuis la colline. Photo: O.C.

Ce dernier évoquait ce lieu comme « la colline aux quatre horizons », et effectivement, la vue, quel que soit le côté que vous choisissez est époustouflante. Cette colline entourée de sapins n’est pas sans rappeler les premières villas suisses très typiques que Le Corbusier a réalisées à la Chaux-de-Fond au début de sa carrière d’architecte, et qui s’inscrivaient toutes sur ce genre de terrain pentu. Mais nul clocher franc-comtois, ni rien de particulièrement folklorique dans cette architecture au contraire très épurée, qui pourtant dialogue parfaitement avec son environnement. En effet, ces quatre façades courbes, et ce toit couleur écorce, épousent la nature environnante et donnent au bâtiment l’air d’être prêt à s’envoler.

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La Chapelle. Photo: O.C.

Impossible donc de s’imaginer que sous la légèreté de cet enduit blanc de chaux projetée se cachent des poteaux en béton armé, matériau digne des constructions les plus urbaines. Car c’est après les bombardements de 1944 qu’on propose à Le Corbusier de reconstruire Notre Dame du Haut. À cette date, l’artiste a déjà acquis une certaine maturité. L’utilisation révolutionnaire du béton armé, lui a permis d’inventer une nouvelle architecture, résolument moderne, sociale, bref, pionnière de l’architecture d’aujourd’hui. Grâce à ces structures porteuses, ce ne sont plus les murs qui soutiennent la construction, l’espace intérieur de l’église est donc entièrement ouvert, et les vitraux placés de manière aléatoire sans que le toit ne menace de s’effondrer.

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Vue du toit et des vitraux depuis l'intérieur de l'église. Photo: O.C.

Le toit qui quant à lui est simplement posé sur l’édifice, laissant ainsi entrer un liseré de soleil (puisque je rappelle qu’il s’agit d’un dimanche ensoleillé ce qui est plutôt rare dans la région). Car quoi de plus important dans une église que la lumière naturelle ? Et on voit très bien ici que tout a été mis en œuvre pour une pénétration bien particulière de celle-ci. L’endroit est sombre, propice à la méditation, mais avec des faisceaux de lumière diffus, qui créent cette atmosphère si particulière. L’effet est particulièrement saisissant au-dessus des deux petites chapelles.

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L'une des chapelles intérieures. Photo: O.C.

Ceci reflète bien le côté fonctionnel de l’architecture de Le Corbusier. Contrairement aux impressionnantes cathédrales, cet édifice est à taille humaine. Monumentale à sa manière, on se sent malgré tout protégé dans cette église, comme dans un cocon, et je dirais même un peu chez nous. Un monument des plus original donc, dédié à Marie, mais surtout aux hommes, à vous et moi, à découvrir ou redécouvrir absolument.

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Eternelle étudiante en histoire de l’art, jusqu’à récemment Ophélie partageait son temps entre la bibliothèque des arts et le distributeur de gâteaux au Palais Universitaire à Strasbourg. Coureuse d’expositions obsessionnelle et très curieuse, elle aime découvrir sans cesse des choses nouvelles. C’est pour cela qu’elle souhaiterait plutôt se spécialiser en art contemporain et qu’après un super premier stage dans un CRAC elle est partie s’installer dans le sud pour terminer ses études. Un livre dans une main, un stylo dans l’autre, la lecture et l’écriture ont toujours été ses fidèles compagnes. Pourvu que ça dure !


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