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Interview de Jérémy Goldyn de Roadtoentrepreneur.com

Publié le 02 octobre 2012 par Michaelulryck @michaelulryck

Interview de Jérémy Goldyn de Roadtoentrepreneur.com

J’ai décidé d’essayer de nouvelles choses sur ce blog comme les interviews des blogueurs, entrepreneurs et chefs d’entreprise que j’apprécie. Je vous propose donc cette interview de Jérémy Goldyn, l’homme derrière Road to entrepreneur qui a accepté de jouer le jeu, même un dimanche matin…Je vous laisse donc découvrir cet échange que nous avons mené via skype. J’ai découvert quelqu’un de très sympathique et passionné par l’entrepreneuriat, qui était souvent capable de comprendre mes questions avant que je ne les termine:)

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Peux-tu te présenter, nous dire qui tu es, quel est ton parcours ?

je m’appelle Jeremy Goldyn, j’ai 24, je suis entrepreneur et consultant business, j’aide donc les entreprises à se développer ; lorsque j’avais 16, j’ai créé une première association de fait pour aider les gens à faire des économies d’énergies, car je me suis rendu compte des problématiques qui leur étaient liées, et je me suis demander ce que je pourrais faire pour que les gens en prennent conscience. À l’époque, j’avais un blog qui comptait entre 500 et 1000 visiteurs par jour, alors qu’il avait à peine 6 mois ; je posais des commentaires sur beaucoup de forums qui traitaient de cette thématique là, ce qui peut expliquer ce nombre de visites importantes. Ensuite, sans trop savoir ce que je voulais faire dans mes études, j’ai fait des études en agronomie biotechnologie, ce n’était pas du tout une vocation. La dernière année de mon cycle scolaire, j’ai créé ma première entreprise dans le secteur des énergies ; il s’agissait d’une place de marché virtuelle pour aider les particuliers à trouver des solutions aux problèmes liés à leur facture énergétique. Et de l’autre côté, on avait des professionnels qui cherchaient à trouver des demandes qualifiées. Comme c’était mon premier projet à moi et mon associé, on a fait toutes les erreurs possibles. Après 9 mois on allait dans une impasse et c’était dû à un manque de connaissances en entrepreneuriat et non à cause d’un manque de préparation du projet ; on a dû repiloter, comme on dit en méthodologie Lean  ; ceux qui me suivent sur mon blog savent que je suis un adepte de la méthodologie « the Lean startup ».

A propos de mon blog acutel « Road to entrepreneur », c’est un blog pour tous ceux qui veulent entreprendre, les livres dont je parle sont juste un support, mon but est de donner tout le matériel pour entrprendre, mais j’en reparlerai.

Peux-tu nous rappeler quel âge tu avais à la fin de ton cycle scolaire, lorsque tu as créé ta première entreprise ?

J’avais 21 ans.

Tu parles de place de marché virtuelle, quels en étaient vos sources de revenus ?

Le business model que nous avions choisi était la place de marché et il y avait plusieurs stratégies. Mais pour faire simple, on avait deux cibles, les particuliers pour qui c’était gratuit et les professionnels qui payaient un abonnement pour avoir accès à la plateforme.

Pour revenir, sur ce que tu disais avant, comment avez-vous réorienté votre activité ?

On a trouvé le moyen de réorienter notre activité en se basant davantage sur la partie informatique ; on a pivoté sur les green techs et pour résumer on a développé une plateforme de facturation en ligne simplifiée pour faire des économies d’énergie relatives à la production de papier ; ce projet s’est bien développé et est toujours en cours de développement.

Entre temps, j’ai démarré un autre projet qui est un restaurant bio. Pour expliquer l’origine de ce projet, je dirais simplement que dans la vision naïve que j’avais de l’entrepreneuriat à l’époque, je me suis imaginé qu’un jour j’aurais un restaurant, et comme j’étais fort dans le green business, je me suis fait la réflexion que l’on mange mal, et même dans les restaurants, on y mange pas que de la nourriture saine. Je me suis donc dit qu’il serait bien de créer un restaurant bio où l’on mange des produits de saisons. Par contre, j’ignorais que j’allais le faire aussi vite, parce que c’était une idée que j’avais au tout début de l’entrepreneuriat et une année plus tard, j’avais ce restaurant. Je vais expliquer ce projet, parce que je ne connaissais quand même rien en cuisine, en organisation de salle, etc.… Et en plus, pour être restaurateur, il faut avoir accès à la profession ce que je ne savais pas. Par contre, mon frère travaillait dans une taverne depuis plus de 10 ans et il avait tout ce qui fallait pour m’aider à développer le projet, donc 7 mois plus tard après lui avoir parlé de ce projet et bien nous avions ce restaurant. J‘étais étonné, car cela comportait des risques financiers importants et beaucoup de concurrents voulaient ce restaurant, et c’est nous qui avions été sélectionnés. Les banques nous ont suivis alors qu’il est très difficile à l’heure actuelle d’obtenir ce genre de prêt.

Et tu avais quel âge cette fois-ci ?

J’avais 22 ans.

Travailles-tu encore dans ce restaurant (tu as 24 ans) ?

En fait, je ne suis plus trop impliqué dedans, je suis qu’actionnaire et suis en train de revendre mes parts ; il y a d’autres projets sur lesquels je voudrais me pencher. Je me suis rendu compte, c’est paradoxal, mais on a souvent l’envie de créer des choses, et une fois dans le restaurant, je me suis dit, mais qu’est-ce que je fais là ? Alors, c’était peut-être par challenge, pour pouvoir créer quelque chose avec mon frère, je ne sais pas… Mais c’était une très bonne expérience.

Comme tu habites Liège, ce restaurant se situe dans cette ville ?

Non, ce restaurant se situe à Louvain-la-Neuve, parce que j’avais des bureaux là-bas, c’est un parc business avec tout un tas d’entreprises ; il y avait tous les ingrédients indispensables pour démarrer cette activité.

Quelle est la structure du financement de ce restaurant ?

C’était un projet à 200 000 euros financés par emprunt essentiellement, mais aussi avec fonds propre.

Quels sont les autres projets que tu as entrepris après ce restaurant ?

J’ai créé une autre entreprise avec sept associés, une expérience enrichissante, mais qui s’est mal terminée, et d’ailleurs qui n’est toujours pas terminée. Nous sommes allés en justice, mais ce n’est pas la fin du monde, c’est une réalité du business.

D’où est venu ce problème ?  Le nombre d’associés a-t-il joué dans cet échec ?

Nous étions trop nombreux, et nous avions décidé qu’un seul d’entre nous gérait l’entreprise. Il s’agit de quelqu’un qui avait réussi à revendre une entreprise à plus de 200 M d’euros, donc on pensait qu’il savait vraiment ce qu’il faisait, mais ce n’était pas le cas, donc leçon n°2 : ne vous fiez pas à des gens qui ont réussi. Il est préférable de se fier à quelqu’un qui a réussi, mais cela ne fait pas tout.

Les disputes ont commencé à cause d’un problème de communication, un manque de structure nous amenant vers des complications et de toute manière lorsqu’il y a de l’argent en jeu, il y a souvent des problèmes.

De quel domaine s’agissait-il ?

Il s’agissait d’une entreprise dans les très hautes technologies, et plus précisément le green IT, en s’appuyant sur mon expertise dans le domaine du green business et sur celle de mes associés concernant la technologie.

Comment as-tu financé ce projet ?

Il s’agissait aussi d’un emprunt et c’est ce qui a d’ailleurs créé le litige, puisqu’il y avait un problème avec un investisseur.

Quel était le niveau de financement ?

Il s’agissait d’un montant de 30 000-50 000 euros, pour se fournir en appareil informatique principalement. Mais je vous conseille de commencer votre business sans emprunter si possible, c’est sans doute la meilleure solution.

Quel est le contexte de création du blog ?

L’origine de road to entrepreneur est née du sentiment de confusion sur l’entrepreneuriat. Après avoir commencé à entreprendre, je venais de créer des business dans des domaines différents et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi certains projets avaient échoués et d’autres non ; cela m’a plongé dans une réflexion sur pourquoi certains business réussissent et pourquoi d’autres échouent.

Et c’est ici que le livre de Tim Ferriss intervient. Après avoir lu ce livre, j’ai décidé d’essayer de changer de vie ; j’ai décidé de me donner une mission, celle d’aider les autres à entreprendre. En s’appuyant sur toute l’expérience que j’avais acquise, après ces réussites et ces échecs, la pression financière…Je ne touchais pas d’assurance chômage, j’avais peu de soutien de mon entourage…

Rassure-nous, tu n’étais pas en situation de précarité ?

À un moment, si. Je pense que c’est une situation qui arrive à beaucoup d’entrepreneurs. Un autre conseil est qu’il faut avoir un coussin financier qui vous permette de tenir au moins 6 mois avant de se lancer ; et moi je n’avais pas un tel coussin, il a  duré 2 mois, j’étais trop confiant en mon projet…

Vos soucis professionnels ont un impact sur votre personnel et j’ai réussi à m’en sortir grâce à ce pivot avec mon associé. Il faut toujours savoir s’adapter et se remettre en question. Je conseille même de dégager du temps pour analyser ce qu’il se passe au sein de l’entreprise. Du coup, je me suis dit que je ne veux pas voir cela arriver aux autres. J’ai vu que certains entrepreneurs avaient brisé leur vie de cette manière.

En janvier 2012, j’ai créé road to entrepreneur. Le blog a donc 6 mois d’existence et mon but est de créer une méthodologie, une sorte de recette sur comment entreprendre sans prendre de risque, surtout pour les débutants.

Comment arrives-tu à gérer ton temps entre tes différents projets, car beaucoup de personnes disent qu’elles n’ont pas le temps pour mener différentes actions ?

Je pense que ces personnes ont le temps, mais ne savent pas comment faire pour se dégager du temps ; elles ne savent pas gérer leur entreprise sur internet comme une vraie entreprise ; elles ne savent pas s’investir sur l’essentiel.

Selon toi, il faut apprendre avant de le faire, mais cela n’est-il pas contradictoire avec ton parcours, puisque tu as commencé par faire, puis apprendre avec le personnal MBA ?

À refaire, je pense que si j’avais une petite voix qui me disait Jeremy tu vas déguster, je pense que j’aurais fait l’effort d’apprendre avant de faire ; lorsque l’on est jeune entrepreneur, on est très orgueilleux…

Que t’apporte ton blog en termes de notoriété, connaissances, par rapport à tes autres business ?

Je lis une heure par jour et je rédige pour vraiment incorporer mes lectures, partager ma passion, communiquer facilement. Un très bon outil pour se faire connaître et tester des idées.

Quelle est la fréquence de tes chroniques ?

Cela dépend du livre, mais de manière générale deux chroniques par mois.

Puisque l’on parlait de Tim Ferriss, je voulais te demander si l’un de tes objectifs était de passer tes revenus en pilotage automatique avec l’un de tes projets internet ?

Oui et non. J’ai eu le retour d’expérience des personnes qui ont vécu cela, mais ce n’est pas facile du tout. Je crois que le vrai but de l’automatisation est la réduction des tâches inutiles, et leur sous-traitance, car elles ne demandent pas de compétences pour être exécutées. Mais ce que les gens n’ont pas compris, c’est que ces tâches font partie du système qui est votre entreprise, or celui-ci doit se baser sur un plan stratégique. Mais même en sous-traitant, cela ne va pas vous faire devenir plus riche… Je recherche  la cause profonde des choses sur le blog, et je pense que le problème en question n’est pas de se dégager du temps, mais de construire une réelle architecture automatisée.

Je l’ai mis en pratique dans les expérimentations que j’ai faites. Je pense que l’architecture automatisée est impossible à mettre en place dès le début. Il s’agit d’hypothèses que vous allez pouvoir vérifier avec le temps. Vous allez vous rendre compte des parties qui vont vous faire perdre du temps, et donc les optimiser en sous-traitant…

Ce blog génère-t-il des revenus ?

Je gagne 100 euros par mois grâce à l’affiliation, mais je ne considère pas ça comme des revenus. Je compte réfléchir à une stratégie de monétisation, mais pas tout de suite.

Avec tes connaissances et ton expérience, vas-tu proposer une formation ?

Oui, je vais proposer une méthode qui sera validée par une centaine d’entrepreneurs avec lesquels je vais avoir un  entretien. Ils me donneront un feedback négatif ou positif, pour que cette méthodologie soit irréprochable. De plus, je vais aussi faire valider cette méthode par une très grande université et un organisme spécialisé dans la création d’entreprise, connue mondialement.

Je vais pouvoir aider les gens en masse, et c’est l’une des raisons de ce blog, car je n’ai plus physiquement le temps d’aider ces personnes en dehors de mon travail et ma vie.

Mais de quel travail parles-tu ?

Je suis maintenant business consultant.

J’ai vu un autre de tes projets, qui se nomme biztuto, peux-tu nous en parler ?

Alors, il ne s’agit pas d’un blog, mais un site pour aider les autres à entreprendre sous forme de tutoriels.

As-tu d’autres projets en cours ?

Je compte créer un autre blog, mais pour aider les chefs d’entreprise. Je pense le développer en octobre avec des articles piliers.

Selon toi, comment expliquer qu’une personne arrivera à faire d’une idée un succès et pas une autre ayant la même idée ?

Selon moi, c’est la vitesse d’apprentissage qui permet de comprendre les besoins clients sur un segment particulier. Il faut aussi commencer par apprendre le plus possible de son marché, trouver une solution, puis la mettre en place.

Quels ont été les trois livres qui ont changé ta vie ?

  • La semaine de 4 heures
  • The emyth
  • The lean startup

Parmi tous les livres du personnal MBA, lequel nous conseillerais-tu ?

Il est impossible de répondre de cette question, mais disons la semaine de 4 heures…D’ailleurs, lorsque mes amis me posent la même question, je m’adapte à leur personnalité.

Qu’as-tu appris de l’entrepreneuriat ?

Pour moi, c’est la seule manière de construire ma vie, mon indépendance relative, même si cela comporte des risques. Je parle d’indépendance relative, car vos clients sont autant de patrons ; exiger quelque chose de quelqu’un est une forme de patronat.

Pourrais-tu nous dire les trois erreurs à ne pas commettre pour établir son business ?

  • Les gens n’ont pas de connaissances en business, même si cela n’est pas leur faute, mais tout le monde ne se pose pas de question sur l’apprentissage de l’entrepreneuriat.
  • La focalisation, il faut rester focaliser sur un projet.
  • Il faut aller droit au but, rester productif.

Quel conseil donnerais-tu aux gens qui souhaitent entreprendre sur internet ?

Je pense qu’il n’y a pas vraiment de conseil à donner si c’est juste pour votre passion ; mais si vous souhaitez gagner de l’argent, il faut considérer votre blog/site comme une entreprise. Vous devez réfléchir à la vision au long terme de votre site ; écrire du bon contenu, trouver des partenaires…

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