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L'iPhone 5 est-il conçu pour ne pas durer ?

Publié le 08 octobre 2012 par Bioaddict @bioaddict

Apple a dévoilé son nouvel iPhone, mais pour les Amis de la Terre, c'est un gadget de plus, avec des conséquences désastreuses pour la planète. L'iPhone 5 est-il conçu pour ne pas durer ?

Ce n'est pas un scoop : les smartphones contiennent des produits extrêmement polluants tels que le plomb, brome, chlore, mercure, cadmium, les rendant difficile à recycler. Ces substances dites "terres rares" sont souvent puisées dans les pays du Sud avec un impact sanitaire pour les populations locales et finissent souvent sous forme de déchets électroniques dans ces même pays, qui n'ont pas toujours les moyens de les recycler et de les dépolluer.

Moins connue du public est la tendance à peine dissimulée des fabricants à nous faire gaspiller ces précieuses ressources pour vendre toujours plus. Les Amis de la Terre alertent depuis 2010 sur le coût écologique et social de cette aberration environnementale que l'on qualifie d'"obsolessence programmée". 
En septembre, pour la sortie de l'iPhone 5, l'ONG environnementaliste ne mâchait pas ses mots : " ce 12 septembre (ndlr : date de sa commericalisation) n'est en réalité pour Apple qu'un nouveau chapitre de sa longue saga sur le thème de l'obsolescence programmée : en 2001, le groupe à la pomme lançait l'iPod dont la durée de vie est limitée à celle de sa batterie, indémontable. Malgré une action en justice aux Etats-Unis, Apple innove régulièrement pour maîtriser la durée de vie ses produits : impossibilité de mettre à jour le système d'exploitation pour les modèles les plus anciens, pièces détachées qui changent à chaque génération. " Ainsi, avec 3 générations d'iPad en 2 ans et 6 modèles d'iPhone en 5 ans, la firme de la pomme a initié une véritable course au gadget dont on ne voit pas le bout.

Incompatibilités, fausses garanties de 2 ans...

En effet, le nouveau chargeur de l'iPhone 5 sera incompatible les autres iPhone, iPad et consoeurs, vendus dans le monde. Il en sera de même pour les stations d'accueil et autres chaînes hi-fi, ou une énième incitation à renouveler l'entière panoplie des équipements. Et le problème de l'incompatibilité des connectivités, s'ajoute à celui l'inflexibilité de certains composants, qui ne peuvent ni être démontés ni être remplacés.

Apple est également décriée pour ses garanties, limitées à un an avec une extension payante pour les 3 ans. Ce procédé appelé " AppleCare Protection Plan " est dans le viseur de la Commission européenne qui impose à l'ensemble des fabricants de commercialiser leurs produits avec 2 ans de garantie standard gratuite. Apple avait déjà été condamné l'an dernier pour manquement au code de la consommation. En refaisant le coup de sa garantie en trompe-l'oeil, Apple espère à nouveau berner le consommateur qui se retrouve à devoir choisir entre payer moins et remplacer son smartphone tous les 2 ans environ, ou acheter une extension pour passer aux 3 ans de garantie.

Du brome, du plomb et du mercure

Le gaspillage n'est pas la seule aberration écologique de la stratégie des concepteurs. En début de mois, une organisation écologiste américaine baptisée Ecology Center, a publié les résultats d'une vaste étude de toxicologie montrant la présence de métaux lourds et de polluants organiques persistants sur 36 modèles de téléphones portables de dix constructeurs. D'après l'étude qui a soigneusement disséqué 1106 téléphones, l'un dentre-eux peut renfermer jusqu'à 40 composants toxiques. Il s'agit des processeurs, circuits imprimés, écrans, boutons, batteries... "La conclusion est que les téléphones mobiles sont toxiques et bourrés de produits chimiques à risques, mais qu'ils s'améliorent", conclut Jeff Gearhart, directeur de recherches à l'Ecology Center, précisant que même les meilleurs téléphones de l'étude sont porteurs d'un danger chimique.

A l'aune de ces risques environnementaux, des associations de consommateurs s'unissent pour tenter de freiner la frénésie du gadget électronique. Elles veulent ainsi donner une seconde vie à nos produits par le biais du troc, de la location ou de la vente en ligne. Il existe aussi des sites et forums, qui mettent à disposition une multitude de trucs et astuces pour réparer plutôt que  jeter (www.commenreparer.com). De quoi faire marcher nos méninges avant de faire jouer la garantie.

Olivia Montero


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