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[Critique] LE PRENOM de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière

Par Celine_diane
[Critique] LE PRENOM de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière
Tout commence par un dîner entre amis d’enfance, la confidence d’un futur papa, le choix controversé d’un prénom. Et tout bascule. A l’instar de Polanski avec Carnage, adaptation de la pièce de Yasmina Reza, Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière portent à l’écran la pièce de théâtre à succès, utilisant le souffle théâtral comme matériau anxiogène. S’ils n’insufflent rien de vraiment cinématographique à l’ensemble, le duo parvient tout de même à signer un divertissement de haut vol qui fait la part belle aux comédiens, tous géniaux dans ce crescendo hystérique qui dissèque plutôt bien la société française : suffisance du bobo, système patriarcal, tabous sociaux. L’exercice est amusant, ludique, réserve son lot de surprises sans tomber dans l’envers du concept : l’exagération. Les cinéastes parviennent à canaliser et les acteurs et l’espace pour mener de front leur mission : faire rire, en offrant matière à penser et à débattre. D’un rien, tout part en vrille. D’un rien, jaillissent tous les dysfonctionnements d’une famille. Leur microcosme, lui, n’est rien d’autre qu’un miroir tendu vers le spectateur. 
De bons mots en quiproquos, Le Prénom déroule tous ses atouts : des piques et des doigts pointés, ne laissant aucun répit à ses personnages. Le futur papa (Patrick Bruel, qui s’en donne à cœur joie dans l’auto dérision) est un monstre d’égocentrisme, sa sœur (excellente Valérie Benguigui) est une femme soumise, son beau-frère (Charles Berling, à l’aise dans un registre qu’il connaît par cœur) un professeur bobo à l’esprit pas si ouvert qu’il ne veut le faire croire. C’est à un grand déballage de vérités et de non dits que se livre la troupe, devant la caméra. C’est suffisamment ficelé pour ne pas ennuyer, suffisamment étonnant pour ne pas lasser, suffisamment bien écrit pour jouer sur deux tableaux : comédie populaire, et essai intello. Si la mise en scène ne s’envole jamais, à l’étroit dans le concept même du film, les dialogues et l’enthousiasme général hissent l’ensemble à un niveau plus que convenable. 
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