Après que le traité européen qu’il défendait venait d’être ratifié à l’Assemblée sans recourir aux voix de Droite, Pierre Moscovici présentait hier soir au Bureau National du Parti Socialiste les grandes lignes du Budget 2013. Un budget qu’il a qualifié de « Gauche, courageux et de juste ». « Lorsque la dette de la France atteint 91 % de son PIB, expliqua-t-il, que la Droite l’a augmenté de 600 milliards et que le commerce extérieur est déficitaire de 70 milliards alors que l’Allemagne affiche un excédent de 150 milliards, il nous faut être courageux pour ne pas vivre ce que vivent les Espagnols. Dans le même temps, le futur budget sera juste puisqu’il préservera le moteur qu’est la croissance et que la priorité sera donnée à l’éducation, à l’emploi, au logement, à la justice et à la police ».
Face aux Responsables socialistes, le Ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur a même confié « croire en la capacité de rebond de la zone euro ». « C’est certes, avoua-t-il, volontariste, mais cela est possible » tout en demandant du temps pour redresser le pays. « Personne, avoua-t-il, ne peut croire que l’on peut amortir dix ans de gestion de Droite en cinq mois. Nous assumerons également nos responsabilités en matière de déficit, car tout écart serait considéré comme un abandon et les taux d’intérêt ne cesseraient de grimper. Or, nous savons qu’un point de plus en matière de taux, c’est deux milliards supplémentaires à rembourser et dont nous devrions nous priver pour développer nos politiques publiques ».
Garantir la souveraineté de la France : à plusieurs reprises, le Ministre a évoqué cette autre priorité pour appeler à un effort partagé pour financer les trente milliards nécessaires au budget national. Dix milliards proviendront, en effet, des recettes des entreprises grâce à un rééquilibrage de la fiscalité plus favorable aux petites entreprises qu’aux grands groupes. Dix milliards seront récupérés sur les foyers qui ont le plus bénéficié des cadeaux fiscaux ces dernières années et dix milliards sont directement liés aux économies réalisées sur le train de vie de l’Etat. « Les engagements pris seront bien tenus », réaffirma encore Pierre Moscovici, tout en se félicitant que la taxe sur les revenus du capital et les transactions soit appliquée avec, en prime, la « bonne nouvelle » annoncée hier au Bureau National du PS : onze des dix-sept pays de l’Euro y ont souscrit avec l’apport supplémentaire de l’Italie, de l’Espagne, de la Slovaquie et de l’Estonie.
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