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Niourk T1

Publié le 12 octobre 2012 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Longtemps après l’assèchement des océans, la horde Thoz tente de survivre. L’unique enfant noir sera sacrifié aux Dieux. Le Vieux, Celui qui Sait, en a décidé ainsi…

Scénario et dessin d’Olivier Vatine, d’après le roman de Stefan Wull

Public conseillé : Adulte et adolescent

Style : Post-apocalyptique Paru chez Ankama, le 12 Octobre 2012 

L’univers de Stefan Wul, une adaptation

De 1950 a 2003, Pierre Pairault, a publié 11 romans dans la prestigieuse collection « Anticipation » chez Fleuve Noir sous le pseudonyme de Stefan Wul. Auteur influent, il a été adapté de nombreuses fois par des artistes de renom (la planète sauvage, les maitres du temps, pour ne citer que les adaptations en animation). Avec son imagination fertile, il a écrit des “Space opéra” et des romans post-apocalyptiques qui ont fait date. Son style, caractérisé par une économie de moyens, nous offre des paysages grandioses, et des idées folles qui marquent les esprits. Niourk est l’adaptation ambitieuse par Olivier Vatine, d’un de ses romans (publié en 1957). Plongeons avec lui dans ce monde poétique, qui révèle nos préoccupations et nos peurs…

Prologue et Histoire

Un cargo, transportant des fûts radioactifs, est pris dans la tempête. Dans l’impossibilité de livrer à bon port, il les abandonne en pleine mer, les livrant à de mystérieux habitants des profondeurs, pieuvres géantes génétiquement modifiées….
Des siècles plus tard, les mers se sont retirées. L’espèce humaine survit en petit clan, comme des tribus primitives du néolithique. Dans la horde Thoz, les chasseurs subviennent aux besoins tandis que le vieux, celui qui sait, dirige son peuple. Dans cette mini société, l’unique enfant noir du clan est traité en paria. Haï par le vieux, son sort est scellé. À son retour de la montagne des dieux, il sera mis a mort…Mais le vieux ne revient pas.
Particulièrement téméraire, l’enfant noir grimpe sur la montagne des Dieux et découvre l’amère vérité. En fait de domaine des dieux, il n’y a que le port asséché de Santiago, où le vieux a trouvé la mort, engourdi par le froid et la boisson. Habillé et armé (même s’il en ignore l’utilisation), l’enfant noir mange rituellement la cervelle du vieux pour s’accaparer son savoir. Il retourne alors vers son clan pour leur servir de guide…

Ce que j’en pense.

Le nom d’Olivier Vatine, associé à un projet de bande dessinée est pour moi synonyme de qualité. Auteur, peu présent en bd durant les dernières années, il a imposé un dessin à l’encrage particulier (j’y reviendrai), tout en travaillant des thèmes écologiques avant tout le monde (Aquablue).
Dans ce premier tome de Niourk, Olivier Vatine nous livre un récit d’une touchante simplicité. Il nous plonge un petit groupe d’humains dans un monde désolé, aride, détruit. Abandonnés à leur sort, leur seul but semble être de survivre. Ces conditions précaires, ils les doivent à leurs prédécesseurs (nous), dont ils expient les fautes.
C’est presque le thème biblique du péché originel et de la rédemption que développe Wul. Cette aventure simple, où l’enjeu est la survie, permet à Vatine de sensibiliser ses lecteurs sur les thèmes qui lui sont chers : la conservation de notre monde et le risque de le détruire. Dans Niourk, Olivier Vatine s’accapare les thèmes présents dans le roman de Wul et marche dans ses pas.
Mais ce qui fait de Niourk un roman particulier est la simplicité excessive de son récit. Cette histoire si humaine et si simple devient une fable initiatique et universelle.


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Peu de personnages pour plus d’efficacité

Le récit, centré sur quelques personnages forts (Le vieux, Thoz le chasseur et l’enfant noir), nous permet de faire rapidement connaissance avec ce monde « Wulien ». C’est l’enfant noir, le centre du récit, héros et conteur tout à la fois qui attire le plus notre sympathie. Ce faible qui devient fort, est la figure héroïque idéale, à laquelle il est facile de s’identifier.

L’écriture visuelle de Vatine.

Une BD de Vatine, c’est avant tout un feu d’artifice visuel. Très à l’aise sur le découpage, Olivier compose ses cases avec une grande variété. Plans verticaux, panoramiques, zoom, toutes les possibilités offertes par une caméra, Vatine les transcrit visuellement dans ses planches. Et pourtant, l’ensemble reste cohérent et fluide.
Dans chaque case, il apporte le même soin, la même qualité de composition. L’utilisation fréquente de perspective forcée accentue le dynamisme du rendu. L’impact visuel est total.
Travaillant ces personnages dans la masse, le volume, Olivier Vatine est particulièrement vigilent à son encrage. Parfait mélange entre l’efficacité des Comics américains, et la précision des bandes dessinées franco-belges, il encre avec précision et dynamisme en équilibrant les masses noires et blanches.

Pour résumer

Pour Niourk Tome 1, Vatine s’est mis dans la peau de Stephane Wul. Sur l’adaptation, comme sur le traitement graphique, il a privilégié une simplicité et une efficacité apparente. Reprenant à son compte ses thèmes favoris (écologie, rapports humains), il nous offre un premier tome d’une aventure simple, qui aspire à devenir une fable universelle. Courez avec lui dans les pas de l’Enfant Noir, découvrant le passé de son monde…


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