Les Yeux sans Visage

Réalisation : Georges Franju

Année : 1960

Genre : Horreur

L'Histoire : Un médecin réputé décide de tenter une série d'opérations sur sa fille, défigurée après un accident de voiture. Avec l'aide de son assistante, il fait enlever des jeunes filles sur lesquels il pratique des prélèvements de visage dans le laboratoire installé dans sa propriété.

La Critique De Titi70 :

Ces paroles vont peut être déclencher la polémique, mais, pour moi, il s'agit ici du meilleur film de genre Français (même si, pour être précis, le film est une coproduction avec l'Italie). Pas de révélations incongru dans le scénario, ni de tentative de copier le cinéma Américain. Pas d'envie de révolutionner le genre et autres prétentions. Juste le souhait de raconter une histoire simple de la meilleur façon possible.

Cinéaste fasciné par l'expressionnisme et le 7 ème art, Georges Franju signe donc en 1960 une adaptation d'un roman de Jean Redon, Les Yeux Sans Visage. Pour le scénario, il fait appel à un duo spécialisé dans les romans policiers, Thomas Narcejac et Pierre Boileau plus connu sous le nom de Boileau/ Narcejac et dont les livres ont beaucoup inspiré Henry Georges Clouzot. Le duo est assisté par un jeune scénariste qui deviendra plus tard un cinéaste reconnu, Claude Sautet.

Le film réunit notamment Pierre Brasseur, Alida Valli, Edith Scob et l'apparition de Claude Brasseur en jeune inspecteur de police.

L'histoire est celle du Docteur Généssier, un célèbre chirurgien qui, au début du film, apprend qu'un cadavre vient d'ètre retrouvé. La police pense qu'il s'agit de celui de sa fille, Christiane, disparue mysterieusement après un accident de voiture. Le médecin l'identifie effectivement comme son enfant et l'enterrement à lieu. Sauf que Christiane est bien vivante. Ayant perdu son visage après un accident de voiture causé par son père, la jeune femme vit cachée, recluse chez son géniteur, pendant que celui ci, aidé de son assistante dévoué, Louise, fait enlever des jeunes femmes. Une fois attiré dans la maison, celles ci sont droguée, puis subissent une opération dans le sous-sol de la demeure amménagé en salle d'opération.

Le docteur Généssier leur enlèvent la peau du visage pour la greffer sur la tète de Christiane. Malheureusement, l'opération échoue à chaque fois et Christiane finira pas s'enfuir dans la foret toute proche ou elle pourra vivre au milieu des animaux, isolée, mais, sereine.

Réalisé dans un somptueux noir et blanc, Les Yeux Sans Visage est une oeuvre macabre et poétique. Jamais, le réalisateur ne dévoilera clairement le visage mutilée de Christiane, hormis lors d'une scène térrifiante ou celui ci nous est montré dans l'ombre et de manière flou, mais, permet tout de même de se faire une idée de ce qu'est devenue la jeune femme.

Limitant la musique et les dialogues, le film est également porté par l'interpretation parfaite de Pierre Brasseur, absolument glaciale et génial dans la peau de ce médecin sur de lui et dont chaque réplique, asséné avec une voix grave, rajoute encore un peu plus de malaise, comme lorsqu'il lance à un homme qui pleure la disparition de sa fille croisé alors que le médecin vient d'identifier Christiane :"il est étonnant que ce soit moi qui doive vous consoler".

Les autres comédiens ne sont pas en rèste, Edith Scob est parfaite dans le rôle de cette femme défigurée tout comme Alida Valli dans la peau de cette femme entierement dévoué au docteur Généssier.

Enfin, comment ne pas citer les passages emprunt de poésie ou Christiane déambule dans les long couloirs de la maison, ou la scène haletante de l'opération du visage se déroulant dans un silence de mort.

Bref, ce film est un chez d'oeuvre du genre et, je le répète, pour moi, le meilleur film français existant à ce jour. A signaler, pour finir, que Jess Franco signera un remake assez libre de ce film durant les années 80. Mais, ça, je vous en parlerais plus en détail demain.  

Note : 18/20