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Marvin, electronoise épileptique

Publié le 18 octobre 2012 par Eatart @eatartblog
Jeudi 18 octobre, 2012

Marvin, electronoise épileptique

marvin

Rencontre avec Marvin, trio guitare-synthés-batterie de Montpellier, s’affirmant toujours plus comme un pilier de la scène noise française.

Eat Art : Quelles sont selon vous les sensations qui se bousculent dans la tête d’un auditeur à la première écoute de votre musique ?

Greg : Oh putain ils ont fait ça ! Ah ouai… Ils n’ont pas peur de faire du hard rock..

Fred : La bande de frimeurs ! Il est où le chanteur ?

Greg : Une jolie cavalcade…

Emilie : Une belle chevauchée !

Eat Art : Pour un peu mieux cerner votre univers musical, qu’avez vous écouté dans le camion en venant jusqu’ici ?

Fred : 107.7 la radio de l’autoroute…

Emilie : C’est la seule radio qu’on capte !

Greg : On avait peur du trafic noir du dernier week-end d’août…

Fred : Moi je me rappelle beaucoup de France Gall !

Greg : On a aussi écouté les deux derniers morceaux qu’on a fait en résidence il n’y a pas longtemps. Il y en a un où on s’est dit que c’est du krautrock avec un chien qui pleure, et l’autre c’est du hard’église…

Fred : Un prêtre qui aurait pris un ecstasy.

Greg : Sinon on a essayé pendant la résidence qu’on a fait à Valence avant de venir ici d’écouter des nouveaux trucs mais on en a pas trop trouvé. On a écouté le dernier Deerhoof, mais je n’aime toujours pas le chant.

Fred : Caves !

Emilie : Un groupe américain…

Greg : C’est pas mal. C’est mieux que Beak> en tout cas sur lequel tout le monde s’affole…

Emilie : Sinon on écoutait un peu de surf music pour s’inspirer pour le morceau sur le chien qui pleure : la B.O. de The Endless Summer.

Eat Art : Le Freak Show hier ou Les Temps d’Aimé aujourd’hui, ce sont le genre de petit festival dans lesquels vous aimez vous produire ?

Fred : C’est des copains ! Et pour le Freak ont leur devait un concert…

Greg : C’est parfait à tout point de vue. Tu as tout les avantages du « do it yourself » avec des gens qui font ça par passion. Mais en même temps c’est super pro, il y a de la super bouffe, tout se passe hyper bien pour le plateau ou les questions techniques. C’est plutôt même mieux que dans pas mal de trucs pro où c’est plus le bordel parce que c’est trop gros.

Emilie : Hier à Gigors, au Freak, il y avait peut être 60 bénévoles, c’était fou ! C’est tellement petit, la maire du village était à la billetterie, l’instit cuisinait, et tous les villages alentours prêtent la patte.

Fred : Sinon il y a le Samynaire dans le genre bande de copains qui organisent un festival… Tu as plusieurs degrés, mais tout est toujours super sympa et dans le but de faire jouer les copains ou les trucs qu’ils aiment bien.

Greg : C’est un festival qu’on fait tous les ans sur la plage et où des groupes jouent toute la nuit. Pour le coup c’est le degré zéro de l’organisation !

Fred : A l’arrache totale ! Mais ça peut se faire, et les groupes viennent jouer pour rien à 5h du matin avec des mecs qui leur sautent dessus…

Eat Art : Malgré tout vous préférez peut être partir en tournée à la Réunion ?

Greg : Je ne peux pas dire le contraire.

Fred : Qui n’irait pas à la Réunion ?

Greg : Le pire c’est que les concerts ne sont pas décevants à la Réunion. Ce n’est pas que pour le côté île paradisiaque.

Eat Art : Vous n’avez plus beaucoup de dates programmées dans les prochains mois. C’est le signe d’un nouvel album en préparation ?

Greg : Absolument…

Emilie : Ou de la fin d’une belle histoire !

Rires

Emilie : On prépare le troisième album et du coup il faut moins tourner, être un peu plus en forme et concentré là-dessus. On ne peut pas faire les tournées et composer en même temps. Il y en a qui y arrive peut être !

Greg : On devrait enregistrer en janvier et si tout va bien ça devrait sortir au mois de mai 2013.

Eat Art : Vous avez déjà en tête de nouvelles orientations musicales ou expérimentations sonores pour ce futur album ?

Fred : On prend ce qui vient en fait, enfin, ce qu’on finit par faire au bout de 3 jours sur un riff qui nous plaisait et au final disparaît.

Emilie : Pour l’évolution du son, je crois qu’il y a eu une étape avec le deuxième peut être mais qu’il n’y en aura pas forcément avec le troisième. On avait rajouté plein de synthés, moi j’en avais des nouveaux, Fred en avait un. Il n’y avait pas le son brut du premier album, et sur le troisième on est plus proche du deuxième.

Greg : Il y a quand même un petit retour de la guitare par rapport au second…

Emilie : Ah bon ? Fred était parti ?

Fred : Je le savais pas !

Greg : C’est ce que tout le monde avait dit sur le deuxième : beaucoup plus de synthés, beaucoup plus d’electro… Et là je crois qu’il y a un retour de la guitare, mais il faut voir comment.

Emilie : Je pense qu’à partir du deuxième album on s’est mieux partagé les fréquences. Le synthé prenait plus un rôle de basse, et c’était assez nouveau pour nous tout ça.

Eat Art : On se permet de supposer que ce troisième album sortira sur Africantape. Que vous a apporté la signature sur ce label pour « Hangover the Top » par rapport à votre premier album autoproduit ?

Greg : Déjà un peu plus de chroniques vu qu’il est envoyé à plus de médias. Et puis Africantape avait pris une autre dimension entre le moment où on a décidé de le faire avec Julien, et un an après la sortie de l’album. Il y a beaucoup de groupes qui ont sorti des disques et on a pas mal parlé de ce label. Il y a eu l’Africantape Festival aussi. Donc on a profité un peu de tout ça en étant dessus j’imagine. Ca nous convient très bien en tout cas la manière dont on fait les choses avec Julien. Tu parlais de signature, il n’y en a pas d’ailleurs.

Fred : Une poignée de main !

Emilie : Virtuelle… Sur Skype !

Eat Art : En 2011 vous témoigniez dans l’excellent documentaire « Etat des lieux » de Yann Debailleux de votre difficulté a subsister de votre musique. La situation a t elle évolué depuis?

Fred : Juste après le docu je crois.

Greg : On est devenu intermittents depuis. Donc on s’est mis à « vivre » de notre musique : rembourser nos dettes, pouvoir acheter une cymbale quand elle casse, tout ça… Vivre de sa musique pour un groupe de notre milieu ce n’est vraiment pas facile mais le plus cool c’est de voir que les potes de La Colonie de Vacances sont aussi maintenant tous intermittents.

Fred : Greg me disait il y a 10 ans : « moi je veux faire de la musique et en vivre » et quand il le disait moi je rigolais bien… Et au final c’est arrivé… Et je ne m’en rends pas compte.

Greg : Ce n’est pas vraiment « vivre de sa musique », c’est ne faire que ça surtout. Quand tu n’as pas trop d’idées ça aide à se concentrer sur une !

Fred : Super ça ! Je note !

Greg : En fait, j’ai bien vite compris que je ne serais pas champion du monde de skateboard… Essayer de faire un bon groupe c’est pas mal.

Eat Art : Que retirez vous de votre expérience au sein de l’aventure humaine et sonore de La Colonie de Vacances ? (concerts quadriphoniques en collaboration avec Pneu, Electric Electric et Papier Tigre)

Emilie : Beaucoup d’amour !

Greg : Un petit peu de savoir-faire à intégrer les morceaux des autres, moi j’ai bien aimé ça.

Emilie : Les morceaux des autres je les adore et de jouer dessus ça me rend complètement dingue !

Greg : La sensation d’être un orchestre. Jouer à 11, je n’aurais jamais cru vivre ça, c’est fou… Et puis des afters !

Fred : Des copains !

Eat Art : Ce sera le joli mot de la fin… Merci Marvin !

Nicolas Antoine

Marvin, electronoise épileptique

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