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L'Homme qui tua Liberty Valance

Publié le 21 octobre 2012 par Olivier Walmacq

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Genre : Western

Année : 1962

Durée : 1H58

L’histoire : A la fin du XIXème siècle, le sénateur Ransom Stoddard revient à la petite ville de Shinbone pour les funérailles de son ami Tom Doniphon. Une fois sur place, toute la presse se rue sur lui en espérant une interview exclusive de « Lhomme qui tua Liberty Valance ». Stoddard finit par accepter et raconte toute l’histoire de son arrivée à Shinbone, de sa rencontre avec Doniphon et surtout de celle avec Hallie son éternel amour.  

La critique de Vince12 :

Attention chef d’œuvre du western, L’Homme qui tua Liberty Valance réalisé par John Ford en 1962. On ne présente plus le cinéaste qui s’est imposé au fil des années comme le maître du western. Entre les années 40 et 50, il a signé des monuments du genre tels que La Chevauchée Fantastique, La Poursuite Infernale et La Prisonnière du Désert entre autres. Pourtant alors qu’arrivent les sixties, le western américain première génération, commence à décliner. De nouvelles tendances apparaissent comme en témoigne Les Sept Mercenaires. Ford est bien conscient de tout cela et décide de signer un nouveau western qui se révèle différent des précédents.

Attention SPOILERS !

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Ransom Stoddard un sénateur respecté retourne à la ville de Shinbone en compagnie de sa femme Hallie. Tous deux viennent pour enterrer leur ancien ami Tom Doniphon. Lors de leur arrivée, la presse les attend, les journalistes rêvent d’avoir une interview exclusive de Stoddard qui dans la région reste le mythique « homme qui tua Liberty Valance ». Stoddard finit par accepter de raconter toute son histoire depuis sa venue à Shinbone.

Alors que le chemin de fer n’existait pas encore, Stoddard était un jeune avocat qui avait choisi de partir dans l’ouest faire fortune. Lors de son arrivée, sa diligence est attaquée par Liberty Valance et ses sbires. Stoddard qui tente de s’interposer, est sauvagement rossé par Valance. Il se réveille dans une maison de la petite ville de Shinbone où on l’a recueillit. Il fait alors la connaissance des personnes qui l’ont sauvé, une famille qui tient un saloon : un vieux couple et leur fille la jeune, charmante mais aussi caractérielle Hallie. Il rencontre également l’homme qui l’a amené jusqu’ici, Tom Doniphon un Cow-boy gaillard et professionnel de la gâchette.

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Stoddard pense porter plainte contre Valance auprès du shérif mais ses illusions vont rapidement être détruites. Le shérif est un homme amateur de bonne chair et poltron qui préfère éviter les ennuis. Sarcastique, Doniphon lui explique que dans la région, les livres de loi ne valent rien et que seules les armes à feu dominent. Il comprend également que le pays est sous le joug de propriétaires terriens sans scrupules dont le bras armé est Liberty Valance. Ce dernier fait régner la terreur dans toute la région. Cependant Doniphon se vante d’être le seul homme du pays à être craint de Valance.  

Remis de ses blessures, Stoddard travaille au saloon. Un soir Liberty Valance débarque avec ses sbires. Il reconnaît le jeune avocat et prend plaisir à l’humilier. Ce dernier est sauvé par l’intervention de Doniphon aidé de son esclave Pompey. Stoddard n’entend pas jeter l’éponge et veut rétablir la loi et la légalité à Shinbone sans user de la violence. Il rencontre Peabody le rédacteur en chef du Shinbone Star qui accepte de lui prêter une salle pour qu’il puisse ouvrir une classe d’école.

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Stoddard apprend donc aux habitants la lecture et l’écriture ainsi que les principes moraux des droits de l’homme. Il encourage aussi Peabody à écrire des articles dénonçant les méthodes des éleveurs. Mais Stoddard tombe également de plus en plus amoureux de Hallie qui est également l’amour secret de Doniphon.

Stoddard est ensuite élu délégué pour représenter la ville de Shinbone. Valance, qui agit au nom des éleveurs, menace de le tuer. Face au danger Stoddard accepte un revolver de la part de Doniphon qui est devenu à la fois son ami et son rival pour conquérir le cœur de Hallie. Un soir Valance et ses hommes s’introduisent dans les bureaux du Shinbone Star, saccagent tout et rossent violemment Peabody le laissant à moitié mort. A la suite de cet événement Stoddard accepte d’affronter Valance en duel à la fin de la soirée. Peu expérimenté en ce qui concerne les armes à feu, Stoddard est blessé par son adversaire qui joue avec lui. Alors que Valance s’apprête à lui donner le coup de grâce, Stoddard tire dans un dernier espoir, Le bandit s’écroule raide mort.

Stoddard devient alors un héros et parvient à conquérir le cœur de Hallie. Fou de douleur, Doniphon se saoule et met le feu à sa maison. Il échappe à la mort en étant sauvé par Pompey.

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Plus tard Stoddard, appuyé par Peabody guéri de ses blessures, se présente comme candidat pour représenter Shinbone à Washington. Durant cette convention il fait face aux éleveurs. Stoddard réalise que la foule de Shinbone le soutient uniquement parce qu’il a tué Valance ce qui est contraire à ses principes non violents. Il pense abandonner mais Doniphon le prend à part et lui révèle que ce soir là il n’a pas tué Valance. En effet c’est Doniphon qui embusqué, a d’un coup de fusil, porté le coup fatal à Valance, au cours des échanges de coups de feux. Stoddard revient alors sur sa décision et est élu.

C’est ainsi que se termine le récit du sénateur. Les journalistes déchirent leurs notes préférant oublier cette histoire en déclarant « On est dans l'Ouest, ici. Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende ». Le couple repart donc, alors que le chauffeur du train, qui vient d’arranger les correspondances spécialement pour eux, déclare « on n’en fera jamais assez pour L’homme qui tua Liberty Valance ». 

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L’homme qui tua Liberty Valance, s’impose comme l’un des meilleurs westerns de John Ford. Ici le réalisateur oublie Monument Valley et les grands espaces. Place à une petite ville sinistre le tout tourné en noir et blanc. Ce changement d’esthétique visuelle marque le changement du propos. Car en effet le réalisateur signe l’un de ses films les plus pessimistes, en mettant en scène, l’histoire d’un homme qui cherche à apporter la loi et l’égalité dans une région sauvage. Son combat finira plus ou moins par porter ses fruits. Plus ou moins car si Stoddard parvient à ses fins, c’est surtout en raison du fait qu’il est reconnu pour avoir tué un homme. Bien que n’étant pas le vrai tueur, Stoddard est poursuivi par cette image et on n’oublie pas le visage amer du personnage à la fin du film, un visage qui semble exprimer un sentiment d’échec. 

Le film en profite aussi pour démystifier le genre, Ford remettant pour la première fois en cause les légendes du Far West. Stoddard obtient le crédit d’un « exploit » dont il n’est pas responsable et qui est en fait dû à Doniphon. Ce dernier représente donc l’archétype du Cow Boy auteur d’un « exploit » dont il ne recevra jamais le mérite. Il est également l'un des derniers "d'une race en voie d'extinction". En effet Doniphon qui semble au début dominer tout le film, rétrécit petit à petit et se révèle le grand perdant. Il ne recevra jamais la gain de son 'exploit" et ne parviendra pas à conquérir le coeur de Hallie amoureuse de Stoddard le jeune avocat réprésentant en quelque sorte le monde moderne. Quelque part l’image même du héros du western est brisée.

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Valance pour sa part représente la violence engendré par les riches propriétaires terriens.

Outre la réalisation exceptionnelle de Ford, le film peut s’appuyer sur un casting en or. James Stewart (Stoddard), John Wayne (Doniphon), Lee Marvin (Liberty Valance) et Vera Miles (Hallie). On aperçoit même Lee Van Cleef incarnant l’un des sbires de Valance.  

Bref Ford signe l’un de ses plus grands chefs d’œuvres et l’un des meilleurs westerns de l’histoire.

Un film culte à voir absolument !      

                    

Note : 19/20

 


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