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Pourquoi les 3% de déficit ne seront pas tenus

Publié le 22 octobre 2012 par Flavienneuvy

C’est l’objectif affiché par François Hollande depuis le début de son mandat. Objectif non négociable malgré les doutes émis par nombre d’élus socialistes qui remettent en cause la légitimité des 3% mais aussi par nombre d’économistes qui pensent que le seuil des 3% sera largement dépassé en 2013. Je partage complètement cette prévision. Je ne remets pas en question l’objectif de redressement des comptes publics. Ce n’est pas une option, mais bien une obligation. Il faut assainir nos comptes publics : notre dette est écrasante, elle pénalise notre économie et il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’elle soit hors de contrôle.

Si je partage l’objectif de François Hollande et du gouvernement, les choix politiques et budgétaires pour y parvenir ne sont pas les bons et font qu’en 2013, les 3% de déficit budgétaire seront largement dépassés. Ces choix sont connus et reposent sur une hausse massive de la fiscalité. 20 milliards d’impôts en plus dans le PLF 2013. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont répété qu’en parallèle de ce choc fiscal, l’Etat allait réduire ses dépenses de 10 milliards d’euros, ce qui est parfaitement faux. En effet, les dépenses de l’Etat s’élèveront à 270,9 milliards d’euros en 2013 soit 1 milliard d’euros de plus qu’en 2012. Les dépenses augmenteront bien l’année prochaine contrairement à l’argumentation fallacieuse du gouvernement. En réalité, elles augmenteront moins vite que les années précédentes et c’est ce qui fait dire à François Hollande que les dépenses publiques baisseront ce qui, encore une fois, est faux.Au delà de cet abus de langage, je ne suis pas sûr que l'Etat arrive à contenir la hausse de ses dépenses.

Autre point qui pose problème : la prévision de croissance de 0,8% l’an prochain sur laquelle le PLF est construit est parfaitement irréaliste. Aujourd’hui, le consensus table sur une croissance de 0,4% maximum. Un écart de 0,4% de croissance signifie un manque à gagner d’environ 4 milliards.

Dernier point : la hausse massive de la fiscalité. Pierre Moscovici a expliqué, pour justifier le choc fiscal, qu’une hausse des impôts avait des effets récessifs moins importants qu’une baisse des dépenses publiques. De nombreux travaux montrent exactement le contraire. La  hausse de la fiscalité inquiète les ménages qui appliquent le principe de précaution : pour anticiper la hausse de la fiscalité, ils réduisent leurs dépenses, augmentent leur épargne. C’est ce que nous vivions depuis le milieu de l’été avec des chiffres de consommation moroses. On peut penser que le PIB a reculé au 3ème trimestre. Les chiffres seront bientôt connus. Par ailleurs, les recettes fiscales estimées suite à la hausse de la fiscalité sont surestimées car elles ne prennent pas en compte l’exil fiscal qui est une réalité. Un exemple : la taxation à 75% des très hauts revenus ne rapportera jamais les 200 millions attendus. L’exil fiscal a bel et bien commencé. Pendant la campagne, de nombreux socialistes ricanaient lorsque cette hypothèse était soulevée. Ils ne vont pas ricaner longtemps. Les listes d’attente pour les inscriptions dans les écoles de Londres et Bruxelles s’allongent. Le nombre de biens immobiliers exceptionnels mis en vente à Paris explose depuis la rentrée. La sur taxation du capital fait fuir…le capital. Les fonds d’investissements s’en vont, leurs moyens financiers avec. La fiscalité confiscatoire décrétée par François Hollande va finir d’euthanasier le secteur productif français. Une entrée en récession n’est pas à exclure. Les entrepreneurs sont inquiets, il y a de quoi.


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