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Livre : « Les lisières» d’Olivier Adam

Par Creachriss
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Livre : « Les lisières» d’Olivier AdamUn très beau livre, souvent dérangeant avec un arrière-goût d’amertume et de  mélancolie, qui vous renvoie sans cesse à votre propre histoire et à l’actualité récente,  mais qui vous retient et que l’on termine à regret.

Le Résumé de l’éditeur : Entre son ex-femme dont il est toujours amoureux, ses enfants qui lui manquent, son frère qui le somme de partir s’occuper de ses parents « pour une fois », son père ouvrier qui s apprête à voter FN et le tsunami qui ravage un Japon où il a vécu les meilleurs moments de sa vie, tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence. De retour dans la banlieue de son enfance, il va se confronter au monde qui l’a fondé et qu’il a fui. En quelques semaines et autant de rencontres, c’est à un véritable état des lieux personnel, social et culturel qu’il se livre, porté par l’espoir de trouver, enfin, sa place. Dans ce roman ample et percutant, Olivier Adam embrasse dans un même souffle le destin d’un homme et le portrait d’une certaine France, à la périphérie d’elle-même.

 L’auteur : Olivier Adam est né en 1974. Il a grandi en banlieue parisienne et est désormais installé à Saint-Malo. Il a publié «Je vais bien, ne t’en fais pas» (Le Dilettante, 2000) et, aux éditions de L’Olivier, «Passer l’hiver» (Goncourt de la nouvelle 2004), «Falaises» (2005), «A l’abri de rien» (2007), «Des Vents contraires» (2009) et «Le Coeur régulier» (2010).
Il a également participé à l’écriture de plusieurs films dont «Je vais bien, ne t’en fais pas » et « Welcome », de Philippe Lioret.

 Mon avis : C’était mon second roman d’Olivier Adam et j’ai été emportée sitôt le livre ouvert et ce jusqu’à la dernière phrase.

Paul Steiner, le héro, est un écrivain d’une quarantaine d’années, père de deux enfants qu’il aime plus que tout mais vivant avec leur mère dont il est séparé et toujours amoureux,  et qui constituait un des derniers remparts contre les névroses qui l’habitent depuis son plus jeune âge et contre lesquelles, même cette côte bretonne où il avait cru trouver refuge ne peut plus rien. Il est contraint de retourner dans la ville de banlieue parisienne où il a grandi, une de ces villes péri-urbaines sans âme, poussée au milieu de nulle part dans les années 50 et il va y retrouver non seulement ses parents avec lesquels il ne parvient pas plus à communiquer que par le passé, mais aussi son frère, exact opposé de lui-même et avec lequel il continuera à s’opposer de façon violente, et tous ses compagnons d’enfance qui pour la plupart traversent des vies gâchées et jalonnées de galères. Ces fameuses galères que lui l’écrivain, raconte si bien mais qui sont fort éloignées de son quotidien, ce que ne manqueront pas de lui renvoyer ces compagnons qui le considèrent comme un étranger, voire un traître : bref, pas plus là que dans son refuge breton ou dans le milieu artistico bobo censé être son monde, il ne sera chez lui : il reste un homme toujours à la frontière, aux lisières.

A travers l’itinéraire de Paul –qui est aussi plus ou moins le sien -, Oliver Adam dépeint remarquablement bien notre société actuelle, noire, sombre et sans espoir avec son cortège de déserrances, de drames sociaux et familiaux, de difficulté pour cette génération de quadragénaires à trouver leur place, et est d’une lucidité implacable sur son personnage : se complaisant dans ses névroses, incapable de procurer du bonheur à autrui, arborant parfois un mépris et une arrogance que ne suffisent pas à expliquer son mal être et son dégoût de lui même.

Avec un parti pris politique sans ambiguïté –le spectre de la Blonde fille du Borgne pour qui son père va probablement voter est omniprésent- , il aborde également des thèmes tels que la difficulté à sortir du carcan dans lequel l’endroit où vous êtes nés, votre culture de classe vous enferme irrémédiablement, la fin d’une époque ou l’élévation sociale d’une génération à l’autre allait de soi, mais aussi la fin de vie, le déménagement des parents en résidence pour personnes âgées, l’incapacité chronique à exprimer des sentiments.

Même si cela n’a pas grand sens de dire de qualifier de beau ce livre qui ne cherche pas à plaire, c’est un très beau livre, souvent dérangeant avec un arrière-goût d’amertume et de  mélancolie, qui vous renvoie sans cesse à votre propre histoire et à l’actualité récente,  mais qui vous retient et mais qui vous retient et que l’on termine à regret.

 Infos pratiques : Flammarion – 2012 – 454 pages – 21€

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