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[Critique DVD] Cet obscur objet du désir

Par Gicquel
[Critique DVD] Cet obscur objet du désir

Lors d’un voyage en train, Mathieu Faber raconte aux passagers de son compartiment ses amours avec Conchita, femme radieuse qu’il poursuit de son obsession à travers l’Europe. Mais elle se dérobe toujours à ses avances…

[Critique DVD] Cet obscur objet du désir
"Cet obscur objet du désir [Blu-ray]" de Luis Bunuel

Avec : Fernando Rey, Carole Bouquet,Angela Molina

Sortie le 23 octobre 2012

Distribué par StudioCanal

Durée : 103 minutes

Nombre de : 1

Film classé : Tous publics

Le film :

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Les bonus :

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Il s’agit du dernier film de Bunuel. Au regard de sa filmographie, il n’a rien d’un testament. Encore moins de l’ œuvre générique sur une carrière brillante, dont l’empreinte demeure toujours prégnante au cœur du cinéma mondial.
Un dernier film en forme de soupire, plutôt. Le maître a perdu de sa superbe. Je comprends ce qui a pu séduire l’auteur du « Charme discret de la bourgeoisie », dans l’œuvre de Pierre Louÿs « La Femme et le Pantin ».
L’homme dominateur, pense-t-il ,d’une femme qui à bien y regarder (ce qu’il ne fait pas vraiment ) le mène par le bout du nez. Les rapports sont inversés, différemment selon le point de vue que l’on adopte. Celui de Bunuel est étonnamment sage. Et quand il veut retrouver la veine surréaliste d’un Chien andalou, c’est pour nous imposer, sans aucune justification scénaristique, deux femmes pour un même rôle.

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J’ai cherché un instant ce que cela voulait bien signifier avant de baisser pavillon, devant ce pauvre Mathieu dont la naïveté n’a d’égale que la suffisance dont l’honore son statut social.
Même devant ces bourgeois imbus de leur personne, le cinéaste est gentillet. Fernando Rey, son acteur fétiche, a le rôle à sa convenance. Il est fat, soit, mais la flèche qui l’atteint est peu acérée. Il joue de petites combines avec ses amis magistrats, mais encore…
Tout cela ne va pas très loin et devant la belle Angela Molina, Bunuel en perd ses moyens au point de la laisser faire bien souvent n’importe quoi. Sans chauvinisme aucun, Carole Bouquet dans le même rôle, donc, celui de Conchita, la femme tant convoitée (il n’y a pas d’autre mot) prend une autre dimension.

[Critique DVD] Cet obscur objet du désir

Après quoi il nous reste un fond de terrorisme qui marque son époque, mais sans influencer un instant un scénario co-écrit par l’indéfectible Jean-Claude Carrière. Tant de beau monde réunit pour une œuvre qui en son temps fut encensée de manière ostentatoire. Aujourd’hui, il me reste un agréable souvenir : celui de Conchita se refusant à son maître. Carole Bouquet, la classe !

LES SUPPLEMENTS

  • Carlos Saura parle de Luis Bunuel (11 mn)

Il évoque particulièrement la période difficile du cinéaste, alors peu connu en Espagne, pays qu’il s’apprête à l’époque à retrouver. Luis Bunuel appréhende ce retour…

  • L’arbitraire du désir (33 mn)

Où l’on retrouve principalement Jean-Claude Carrière qui évoque comment il a travaillé sur « l’inconscient des personnages ». « Il faut avec Luis Bunuel que l’auteur soit surpris par ses personnages ».La raison de certains plans, la clé des énigmes ? « Surtout pour Bunuel ne jamais les fournir ».

 

[Critique DVD] Cet obscur objet du désir

  • Double dames (35 mn)

Un entretien croisé, mais à distance entre Carole Bouqet et Angela Molina. Il faut entendre la comédienne française raconter de quelle manière elle a été retenue pour le film, et puis la connivence entre les deux actrices.

  • Luis Bunuel, un cinéaste impatient (15 mn)

Il ne supportait pas d’attendre, pour un détail, un réglage, une précision technique, résument le directeur de la photographie Edmond Richard et le premier assistant de l’époque Pierre Lary. « L’esthétisme pour l’esthétisme, il n’en voulait pas. Il ne fallait pas distraire le spectateur de l’essentiel, disait-il ». Ils confirment eux -aussi la manière dont les deux actrices ont été engagées

En bref

Le film

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Un film que j’ai dû voir uniquement à sa sortie et dont je gardais un excellent souvenir. Mais le temps est passé par là et je ne trouve plus tant de grâce à cette histoire de gentille perversion. Tout le sarcasme, l’ironie et l’engagement social de l’auteur font ici cruellement défaut.

Les bonus

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De nombreux éclairages sur le film qui ne manquent pas de saveur, surtout quand Carole Bouquet raconte la manière dont elle a été engagée...


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