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Le pays d'où je viens

Par Petistspavs

15952Programmée par la Cinémathèque en harmonie avec une saison très riches en (re)découvertes potentielles (Le cinéma de Pierre et Jacques Prévert et l'hommage à Jean-Louis Trintignant, après l'intégrale Preminger et la rétro de Oliveira, le tout en attendant la grande expo Jacques Demy), la rétrospective Marcel Carné, en miroir avec l'exposition Les enfants du Paradis est l'occasion de nous vautrer avec volupté et sans trop se poser de questions dans ce cinéma de l'Ancienne vague qui ignore la caméra à l'épaule, les tournages dans la rue ou dans les supermarchés, labellisé "artisanat français de premier choix".
Parmi les 22 films proposés, du délicieux premier (Nogent, Eldorado du dimanche, 1929) au curieux dernier (La Bible, documentaire de 1976) en passant par quelques chefs-d'oeuvre incontournables pour qui s'intéresse un peu au cinéma et quelques curiosités incredibles (en particulier cette chose de 1962 que je n'ai jamais revue, Du mouron pour les petits oiseaux, dont la principale attraction semble être la présence de Dany Logan, chanteur des Pirates, petit groupe rock local (j'ouvre une parenthèse dans la parenthèse : les Pirates était un groupe de rock français d'un intérêt moyen, mais en cette année 1962, le cinéma français de l'Ancienne vague montrait une curieuse sympathie pour les jeunes rockers ; alors que Dany Logan chaussait les grandes pantoufles de Jean Gabin chez Carné, dans le rôle de l'ouvrier qui plait aux dames, Johnny H. s'exhibait dans Les parisiennes, film à sketches dont il volait la vedette à Eddy Mitchell en dégainant son mortel Retiens la nuit pour Catherine Deneuve ; ce brave Eddy qui, la même année donc, montrait ses Chaussettes noires dans l'(in)oubliable Comment réussir en amour de Michel Boisrond ; il y a un hasard assez drôle, je trouve, dans cette exhibition simultanée des petits rockers français au cinéma, un fil conducteur ou plutôt la fille conductrice : Dany Saval, la future Mme Drucker qui, alors jeune espoir du cinéma français qui n'avait pas encore déçu, était présente dans les trois films. Je ferme cette sous-parenthèse sans grand intérêt) ).
Nous allons en profiter pour adopter un régime Carné, au moins le temps d'une poignée de films. Sur les trois qui sortent en salle (et simultanément en DVD et Blue Ray), nous avons choisi de (re)voir LE monument du cinéma français de l'âge pré-godardien, Les enfants du Paradis, sachant qu'avoir la chance d'admirer Garance-Arletty sur un grand écran et ne pas en profiter serait la bétise du siècle (en salle dès cette semaine), ainsi que Le quai des brumes, en salle le 31 octobre. Nous verrons Le jour se lève à la Cinémathèque ainsi que, dès ce vendredi, Le pays d'où je viens et c'est bien pourquoi j'ai voulu écrire ce billet.
J'ai sans doute déjà évoqué ici ce film plusieurs fois, au moins dans un post de décembre 2010 très sentimental ("Le Pays d'où je viens, Carné, Bécaud, ma soeur et Diana Krall") qui n'avait suscité aucun commentaire, alors que certaines allusions fort allusives appelaient, me semblait-il à l'époque, une réaction. Cette fois peut-être ? Jai déjà dit les raisons qui me poussent à revenir vers ce film très rare (inédit en DVD), découvert en compagnie de ma soeur, un dimanche, alors que nous étions avec mes parents (et nous emmerdions) chez des amis à eux, dans un cinéma de la Porte de Montreuil il y a bien longtemps (allez trouver une salle vers la porte de Montreuil, maintenant...).

Quelques photos du film. Gilbert Bécaud. Je l'imitais devant la glace. Françoise Arnoul. Avec Dany Carrel, une des plus... Comment dire. Elle me faisait rêver.

Le pays d'où je viens 1

Le pays d'où je viens Gilbert Bécaud

Le pays d'où je viens Gilbert et Françoise

Le pays d'où je viens Françoise Arnoul

Le pays d'où je viens Affiche 1

Une chanson du film ? J'ai toujours le 45 tours. Au fait, Le pays d'où je viens n'est ni un chef-d'oeuvre, ni un grand film. Juste un souvenir heureux d'une période heureuse ou presque, un petit monde dans lequel je me glisse toujours avec émotion. C'est un peu ridicule, un peu petit et totalement régressif. Ah, là j'ai marqué un point : régressif est un mot à la mode. Alors écoutez une chanson du film. C'est une version enregistrée en public de la chanson titre en 1957 ; je ne connaissais pas il y a dix minutes. Hé rigolez pas, les beaux esprits. J'y crois moi, je suis ému d'entendre ça. C'est ma vie. Je suis terriblement excité de revoir ce film sur grand écran, mais évidemment c'est angoissant d'imaginer une possible déception. On verra. Le cinéma c'est magique, non ?

Bon weekend et à bientôt. En attendant, je reviens au pays.

 


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