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AUTOPSIE: Pourquoi ne pas la remplacer par l’imagerie non invasive? – EMPFU

Publié le 28 octobre 2012 par Santelog @santelog

La question est (enfin) posée, à la lumière des dernières évolutions technologiques de l'imagerie médicale. C'est la suggestion appréciable d'un groupe d'experts mené par l'Université de Leicester aux Services de Santé britanniques avec la création d'un service national d'imagerie post-mortem pour une autopsie non invasive.


AUTOPSIE: Pourquoi ne pas la remplacer par l’imagerie non invasive? – EMPFU
Le groupe “Post Mortem, Forensic and Disaster Imaging Group” (PMFDI) appelle dans un rapport circonstancié aux plans technologiques mais aussi culturel, éthique et sociétal, le National Health Service, à adopter l'imagerie en coupe post mortem, en remplacement ou en complément de l'autopsie traditionnelle, au moins dans certaines situations. Le groupe d'experts, présidé par le Professeur Guy Rutty, médecin légiste en chef à l'Unité de médecine légale d'East Midlands (EMFPU) de l'Université de Leicester, justifie ces recommandations dans son rapport Can Cross-Sectional Imaging as an Adjunct and/or Alternative to the Invasive Autopsy be Implemented within the NHS?, publié au 25 Octobre.


L'établissement d'une cause pathologique de la mort va au-delà de la simple exigence bureaucratique, est la phrase d'introduction de ce rapport qui prend pleinement en compte, non seulement la valeur intime et l'importance médicale du certificat de décès d'une personne pour ses proches, l'importance des statistiques de mortalité, pour l'épidémiologie essentielle pour la planification des soins de santé, l'allocation des ressources, l'élaboration de politiques de santé publique et la recherche. La détermination précise et l'enregistrement de la cause de la mort n'est donc pas seulement souhaitable, elle est essentielle. La nécessité de pouvoir obtenir cette information ne doit donc en aucun cas, dans la réflexion sur l'autopsie, être remise en question.


Une hypothèse à bénéfices religieux, culturels et humanitaires alors que dans un grand nombre de décès il est possible d'échapper à l'autopsie invasive : Notre culture occidentale tend à une réticence croissante à accepter l'autopsie conventionnelle, sans doute en raison du mélange des ethnies et des cultures. La réflexion sur la mise en œuvre d'un service d'autopsie non invasive répond donc à la fois au plan culturel et épidémiologique à l'évolution souhaitable de notre société.


Cette hypothèse est techniquement réaliste, confirme le rapport, validé par les “Royal Colleges of Radiology and Pathology”, dans un document annexe*, qui recommande l'utilisation de tomodensitométrie ou scanner (TDM) et de l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Ce document apporte des orientations générales et des normes de bonne pratique, dont le groupe PMFDI recommande l'adoption pour l'élaboration d'une stratégie de mise en œuvre d'un service d'imagerie d'autopsie national. Le coût de ce service et les investissements nécessaires pour l'ajout de moyens d'imagerie sont également budgetés.


Le groupe d'experts recommande au gouvernement britannique,


·   un programme intégré de mise en œuvre progressive d'un service transversal d'autopsie par imagerie, basé sur un réseau de 30 centres d'imagerie en Angleterre,


·   un acte unique comportant les examens de radiologie et de pathologie nécessaires à ce nouveau service, basé sur un coût unique quelle que soit la cause de la mort,


·   un travail de budgétisation du coût réel d'un tel service d'autopsie au sein du National Health Service,


·   la poursuite de la recherche dans le domaine pour réunir le maximum de preuves scientifiques en faveur de ce nouveau service et des développements technologique nécessaires,


·   La mise en œuvre d'un programme de formation pour tous les professionnels impliqués dans ce service avec reconnaissance d'une sous-spécialité spécifique.


Ce travail qui incite à la réflexion le gouvernement britannique, pourra faire réfléchir l'ensemble des politiques européens, les nôtres, mais également ne manquera pas d'interroger chacun d'entre nous.



Source: University of Leicester - East Midlands Forensic Pathology Unit (EMPFU) Can Cross-Sectional Imaging as an Adjunct and/or Alternative to the Invasive Autopsy be Implemented within the NHS? Et *The Royal Colleges of Radiology and Pathology RCR/RCPath practice guidance on medico-legal post mortem imaging in adults (to be published in 2012).


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