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Bulletin de notes des banques françaises

Publié le 30 octobre 2012 par Copeau @Contrepoints

Standard & Poor’s vient de remettre son bulletin de notes. Trois banques françaises voient leur note abaissée, dix sont sous perspective négative.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Bulletin de notes des banques françaises

La caution de l’État français n’est plus une garantie suffisante

Le 24 octobre dernier, le gouvernement français a annoncé son intention de garantir à hauteur de 7 milliards d’euros les émissions obligataires 2013-2015 de Banque PSA Finance. La motivation de cette garantie d’État était d’éviter à la banque captive de se voir dégradée et de ne plus pouvoir se refinancer sur les marchés. Raté ! Standard & Poor’s vient de confirmer les notes long terme et court terme de Banque PSA Finance, à respectivement « BBB- » et « A-3 », avec une perspective maintenue à « négative ».  Le profil de crédit « intrinsèque » de Banque PSA-Finance est abaissé de « bbb » à « bbb- ». La garantie de l’État français n’est visiblement plus suffisante aux yeux des agences de notation pour considérer son bénéficiaire comme solvable… Pauvre France !

Trois banques voient leur note abaissée, dix sont sous surveillance

Trois établissements bancaires français voient leur note abaissée d’un cran : BNP Paribas qui passe de « AA » à « A+ », Cofidis (filiale du Crédit Mutuel) de « A- »  à « BBB+ » et Solfea (filiale de GDF-Suez) de « A » à « A-». Par ailleurs, dix banques se voient signifier la menace d’une future dégradation, avec une perspective désormais négative. Il s’agit du Crédit Agricole, du groupe BPCE (Banque Populaire, Caisse d’Épargne), du Crédit Mutuel, de la Société Générale, de la Banque Postale, de Allianz Banque, du Crédit foncier et communal d’Alsace Lorraine, Exane (qui, si ça continue, va finir par déménager complètement à Londres), Socram Banque (filiale commune des mutuelles AGPM, AMDM, AMF, MACIF, MAIF, MATMUT, MAPA, MFA et SMACL) et enfin RCI Banque (filiale de Renault).

S&P motive ses choix

Toutes les motivation de Standard & Poor’s ont trait à la France et à sa situation. L’agence explique que le « risque économique » exercé par les banques françaises a augmenté, « laissant ces dernières plus exposées à une récession potentiellement plus forte en eurozone » et, surtout, que la phase « d’expansion économique » de la France est désormais terminée. En conséquence, le volume des prêts devrait se stabiliser en 2013 et 2014 et le taux de croissance économique devrait être « proche de zéro ».

Le communiqué s’achève sur un jugement général de la situation économique de la France. « Nous continuons à juger l’économie française globalement stable mais sa résistance aux chocs extérieurs s’est réduite ». S&P mentionne ensuite les risques que fait peser le niveau élevé de dette publique sur l’économie nationale (niveau qui dépassera 90% du PIB à la fin de l’année prochaine). Enfin, l’agence de notation juge néfaste pour la solvabilité des banques françaises la décision du gouvernement d’augmenter le plafond du livret A. Le Livret A, qui risque de détourner une partie substantielle de l’épargne, est « très populaire auprès des ménages, mais assez restrictif pour les banques en termes de fixation des taux et d’utilisation de ces dépôts », souligne ainsi S&P. L’agence fait allusion ici au fait que 65% des montants déposés sur les Livrets A sont centralisés par la Caisse des Dépôts et Consignations pour financer le logement social, et ne peuvent donc pas être intégrés dans les fonds propres des banques.

Enfin, « jusque là, tout va bien… »

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