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"J'ai toujours rêvé d'être un gangster", les losers magnifiques et drôles du voleur Benchetrit

Par Buzzline
 Le pitch : Plusieurs personnes se croisent dans une cafétéria paumée. Leur point commun : ce sont tous des voleurs, mais plus ou moins ratés...
Notre avis : A la fois drôle et noir, ce film à saynetes a quand même quelque chose d'attachant, malgré (grâce ?) à ses maladresses. Peut-être un peu trop prétencieux,  le film dispose d'atouts qui le rendent néanmoins appréciable, notamment auprès de ceux qui pourraient être touchés par les (trop ?) nombreuses références citées par Samuel Benchetrit...

Samuel Benchetrit aurait lui aussi bien mérité de figurer dans son film, car c'est aussi un voleur. Un voleur d'esthétiques. Celle de Taratino, d'abord, est ici la plus visible. Sans aller jusqu'à dire que Benchetrit est à Taratino ce que Benjamin Gates est à Indiana Jones, force est de constater que ce film emprunte beaucoup (trop ?) à Tarantino, et pas qu'à Pulp Fiction : la musique, les braquages amateurs, la structure, et le goût pour les références et les clins d'oeil, justement. Celle d'Audiard, ensuite, lors de la scène des cinq braqueurs faussement à la retraite, pour l'ambiance et Venantino Venantini  - en revanche pour le langage, Benchetrit est assez loin du maître. Celle de Charlie Chaplin, via la scène de muet (avec caméra d'époque). Celle de Jermouch enfin, pour la scène délirante entre Bashung et Arno (assez succulente, soit dit en passant), qui rappelle énormément le Coffe and Cigarettes... que Benchetrit prétend pourtant ne pas avoir vu (!).


Alors, une fois cela mis à plat, la question est de savoir : est-ce que cette multiplicité de références nuit à l'originalité ou la qualité du film ? Un peu, mais rien de gênant... Certes on préférera toujours une vraie griffe, bien personnelle, unique, qu'à une accumulation d'imitations et de références, même si elles sont heureuses  – ce qui est un peu le cas ici, car il y a quelque chose de sympathique dans ces clins d'oeil... Car au final, pour peu (et ce prérequis semble quand même assez indispensable) que l'on soit sensible aux univers référencés et que l'on trouve touchant ce qui n'est finalement qu'un aveu de faiblesse et une reconnaissance de dette de cinéphile, on passe un bon moment en regardant J'ai toujours rêvé d'être un gangster. Et il n'y a peut être que cela qui compte vraiment...


Outre son humour, tout en exquise dérision et en absurdité (tout ce qu'on aime en la matière !), ce sont les acteurs qui donnent un charme et un vernis assez agréable au film. Il faut dire que nous aimions déjà beaucoup, à la base, Edouard Baer (à qui ce film et ce rôle vont comme un gant) ou Laurent Terzieff (qui n'a, finalemement, pas toujours eu ce genre de rôle au cinéma...). Les deux "kidnappeurs du dimanche" Bouli Lanners et Serge Larivière, sont tout simplement excellents... Enorme délire avec Arno et Bashung, juste géniaux dans leurs propres rôles... Et c'est d'ailleurs peut-être la seule "copie" de scène qui dépasse l'originale de Jermush (un peu plus plat)... Evidemment, Anna Mouglalis crève l'écran. Samuel Benchetrit s'en explique ainsi : "Je me suis beaucoup amusé à tourner avec Anna . Jusqu'à en tomber amoureux. On se ressemble beaucoup dans la vie. On a des émotions en commun. J'aime le rythme de son jeu. Et sa voix, et la façon de tourner son visage. Au montage, il fallait que je me méfie de mes sentiments. Je restais trop long sur elle en fin de plan. J'attendais qu'elle tourne le visage ! Heureusement, ma monteuse m'a fait redescendre."

 
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Pourquoi y aller ? 

L'humour, absurde et décalé, qui est parfois tordant. Les acteurs, excellement bien choisis. Les clins d'oeil et les références, très nombreux, et finalement assez sympas à voir. Les repliques et certaines scènes, qui font souvent mouche...

Ce qui peut freiner ?

Un peu prétentieux, un peu pompé, pas si original (quoique)... Puis il n'est pas impossible que certains n'aiment pas les protagonistes du film (acteur ou réalisateur...)

 

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