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Laurent Wauquiez (faux) cul béni commence à faire chier grave avec « sa » religion

Publié le 05 novembre 2012 par Kamizole

Il n’en est pas à son coup d’essai. Je ne sais s’il vous en souvient mais lorsque Nicolas Sarkozy - espérant remettre l’électorat catho-lique dans sa poche - célébra dans la cathédrale du Puy-en-Velay (ville dont Wauquiez est maire) les « racines chrétiennes » de la France (que nul ne conteste sur le plan historique mais pourquoi les monter en épingle ?) il y alla de son couplet mais dans la même veine que le non moins infâme Christian Jacob louant « les racines rurales » de la France : il s’agissait alors de tirer à boulets rouges sur Dominique Strauss-Kahn qui, n’ayant ni les unes ni les autres, serait donc par ce simple fait disqualifié pour être président de la République. Nous savons que depuis il se « disqualifia » tout seul pour d’autres raisons.

Dire que je m’insurgeai contre ces parfaites saloperies, indignes de ministres de la République relève du parfait euphémisme. Quand bien même aurais-je des racines paysannes autant que chrétiennes. J’ai même la chance qu’elles fussent double puisque mon père était catholique et mon écossaise de mère, presbytérienne. Oecuménisme avant la lettre. Mes parents étant de surcroît profondément anti-racistes et ma mère carrément philosémite.

Incontestablement, Laurent Wauquiez marche sur les traces de Poutine puisque je lis dans un article de Big Browser NON GRATA - Pour Halloween, les zombies ne sont pas les bienvenus dans la ville de Laurent Wauquiez (Le Monde 29 oct. 2012) qu’après avoir sommé Laurent Voulzy d’éviter de chanter dans la cathédrale « pour cause d’incompatibilité entre ses textes et la sacralité des lieux » ce qui relève à l’évidence du dernier ridicule tant j’ai du mal à voir ce qui serait tellement choquant dans les paroles de ses chanson et qu’au surplus, il ne serait ni le premier ni le dernier chanteur de variétés à se produire dans un lieu de culte.

Bien évidemment à l’invitation des autorités ecclésiastiques et/ou avec leur autorisation. La musique sacrée et ou classique n’étant pas le seul répertoire qui y fût admis. J’ai déjà eu l’occasion de signaler contre les conneries déblatérées par Mireille Mathieu à l’encontre des Pussy Riots qu’au Moyen-Age les églises et cathédrales, après avoir accueilli les représentations des « mystères » et autres vies des saints dans les lieux de culte - pour l’édification des ouailles dont la plupart ne savaient pas lire - permirent que l’on représentât des œuvres tout à fait profanes - « farces » et autres « soties » sur des tréteaux dressés sur leur parvis.

Quand je pense que Laurent Wauquiez fut naguère présenté comme « le plus cultivé » de l’UMP, je me demande quel est leur niveau général !

Quand on invoque des faits religieux à l’appui d’une décision mieux vaut en avoir une connaissance certaine. En effet, il se mélange allègrement les pinceaux entre la fête de la Toussaint - le 1er novembre - et le Jour de morts (dite encore fête des « trépassés » qui a lieu le 2 novembre : « la Toussaint est un moment consacré aux familles et à leurs défunts, et ce genre de manifestation choquerait les administrés ». Or, ces deux célébrations religieuses n’ont ni la même origine ni le même but.

La Toussaint - qui correspondait au Jour de l’an chez les Celtes le 1er novembre, mais elle fut célébrée à des dates variables, notamment le dimanche suivant la Pentecôte, à Rome au Ve siècle - était à l’origine destinée à commémorer les saints et notamment les martyres, alors que le Jour des morts qui la suivait concernait tous les défunts, avec une attention toute particulière pour ceux qui ne seraient pas précisément morts « en odeur de sainteté » soit qu’ils n’eussent pas reçu les derniers sacrements censés les délivrer de leurs péchers, soit que malgré tout ils risquassent néanmoins le « Purgatoire » - dans le doute, « la ceinture et les bretelles » - afin d’adoucir ou abréger leur séjour dans cet antichambre du Paradis.

Si Laurent Wauquiez avait un tantinet plus de culture en matière religieuse il saurait qu’à l’instar des Romains qui accueillirent - intelligemment - les croyances des peuples qu’ils conquéraient en les transformant, l’Eglise pratiqua de la même façon le syncrétisme religieux, en incorporant les traditions religieuses souvent fort anciennes, remontant parfois bien avant l’Antiquité, notamment dans les croyances chamaniques. On retrouve dans nombre de fêtes et pratiques religieuses chrétiennes la trace des fêtes romaines, elles-mêmes nourries de ces cultes.

Sur ce plan, il est intéressant de savoir que l’Eglise reprit la tradition de la mythologie romaine, à savoir la fête dite des « lémuras » (qui avait lieu pendant trois jours les 9, 11 et 13 mai) - les lémures étant les spectres malfaisants des âmes damnées d’hommes et de femmes ne pouvant trouver le repos car ayant connu une mort tragique ou particulièrement violente et venant souvent hanter la demeure des vivants…

S’agissant de la fête d’Halloween, fête anglo-saxonne originaire des îles britanniques, qui donne lieu à des réjouissances la veille de la Toussaint, il n’est pas non plus inintéressant de savoir que lors de l’évangélisation de la Gaule par les moines irlandais au VIIIe siècle, ceux-ci se trouvèrent confrontés à une fête païenne celtique dite de Samhain - en irlandais « fin de l’été », la nuit du 31 octobre au 1er novembre correspondant au début de la nouvelle année, donc également celui de l’hiver et de la saison « sombre »… Cette fête étant là aussi considérée comme un moment de communication et de passage entre les vivants et l‘esprit des morts (parfois maléfiques) que les vivants devaient accueillir.

Enfin, j’ai retrouvé dans l’excellent et volumineux ouvrage de Paul Sébillot « Croyances, mythes et légendes des pays de France » qui traite en plusieurs parties des revenants et autres manifestations des morts, un intéressant passage sur « Les morts qui reviennent à la Toussaint » indiquant que c’était fort logiquement à cette occasion qu’ils se manifestent le plus souvent dans les églises (dont la cathédrale du Puy-en-Velay ?) et citant, entre autres apparitions celle qui aurait lieu dans le Puy-de-Dôme (proche donc de la Haute-Loire) « ils font la procession et ceux que l’on a trop pleurés marchent péniblement ». Dans d’autres régions, les messes dites par un mort ne manquent pas : « les cérémonies sont les mêmes que celles des vivants mais les prières ne profitent pas aux défunts ».

De surcroît, Laurent Wauquiez a une conception fort étendue de la Toussaint et du Jour des morts puisque « la marche des zombies » devait avoir lieu le… 4 novembre !

Un article de La Montagne m’apprend que la mairie du Puy-en-Velay - Wauquiez n’y doit guère être présent - serait surprise par ce « buzz aux proportions démesurées » (30 oct. 2012) car selon Emmanuel Boyer, membre du cabinet de Wauquiez, le déchaînement de réactions sur les réseaux sociaux ne serait « qu’une tempête dans un verre d’eau » car, ose-t-il prétendre : « Il n’y a jamais eu de lien entre la fête des défunts et la marche de zombie pour la simple raison que les deux évènements n'ont pas lieu le même jour » et que, « si le courrier a pu prêter à confusion, il s’agissait de ne pas pénaliser les habitants deux fois de suite dans la même semaine, la foire de la Toussaint étant organisée en centre-ville le 2 novembre ». Assurément, ils ne s’en seraient pas remis…

Laurent Wauquiez a repris le même argument dans l’émission Question d’info sur LCP « Alors ça, c'est le buzz du siècle ! » (La Montagne 31 oct. 2012)… Du siècle ? Faut peut-être pas pousser ! Il reste quand même 87 ans pour arriver à son terme et au train où va Wauquiez nul doute qu’il nous pondît encore un sacré lot de conneries et petites saloperies dont il a le secret.

En n’ayant garde d’oublier les mensonges ! Car il paru « visiblement étonné de l’ampleur prise par cette affaire et les critiques qui ont suivi au non du principe de laïcité : la demande était tardive (je n’en saurais juger, ne disposant d’aucun élément à cet égard) pour une manifestation qui devait avoir lieu le lendemain de la fête de La Toussaint. Ce n’est pas le problème de la fête religieuse mais le fait de paralyser une partie de la ville deux jours de suite ».

Au moins deux mensonges : la Foire avait lieu le 2 novembre (le Jour des morts) et la parade des zombies était prévue le 4 novembre (un dimanche) et surtout, ce n’est pas moi, ni les organisateurs de la marche des zombies, ni les internautes non plus que les journalistes qui ont inventé la déclaration de Laurent Wauquiez : « la Toussaint est un moment consacré aux familles et à leurs défunts, et ce genre de manifestation choquerait les administrés »…

Mon petit monsieur, vous avez déjà suffisamment bonne mine d’invoquer la religion à tort et à travers mais vous semblez oublier une chose pourtant essentielle, à savoir que le mensonge est un pécher mortel et qu’or donc vous irez tout droit en enfer.

Nul doute que - considérant de surcroît l’ensemble de votre œuvre et notamment votre mépris le plus total pour les petites gens - qualifiés « d’assistés » - et surtout oublieux de ce précepte pourtant essentiel de l’Evangile : « ce que vous ferez au plus petit d’entre-vous, c’est à moi que vous le ferez » - lorsque vous serez passé de vie à trépas vous ne reveniez faire chier les vivants tous les ans le jour d’Halloween dans une ronde macabre semblable à celle que vous interdîtes en octobre 2012.


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